MONTRÉAL : Breza, Bugaj, Waterman, Neal (58
e Craig), Petrasso (76
e Owusu), Sealy, Piette, Saliba (46
e Guboglo), Pearce (33
e Alvarez), Clark (33
e Loturi), Vrioni
TORONTO : Johnson, Thompson (75
e Wingo), Long (46
e Monlouis), Rosted, Stefanovic, Flores, Dominguez, Insigne (70
e Longstaff), Spicer (62
e Corbeanu), Bernardeschi, Brynhildsen (62
e Etienne)
ARBITRE : M. Dujic
AVERTISSEMENTS : Thompson, Alvarez, Neal, Sealy
EXCLUSION : 21
e Waterman
LES BUTS : 14
e Spicer (0-1), 30
e Bernardeschi (0-2), 33
e Brynhildsen (0-3), 55
e Bernardeschi (0-4), 64
e Vrioni (1-4), 66
e Corbeanu (1-5), 90
e Corbeanu (1-6)
Aussi inspiré que les travées de son stade étaient pleines, le CF Montréal s’est fait humilier 1-6 par Toronto : malgré ses bonnes intentions de début de rencontre, il a payé cher ses mauvaises reconversions défensives et a joué à dix après 20 minutes à peine, ce qui a contribué à couler un navire dont la saison est on ne peut plus à la dérive. Il perd ainsi pour la deuxième fois à domicile sur ces chiffres, constituant sa plus sévère défaite devant ses supporters. La fois précédente, c’était contre… Toronto.
LE JEU
- Il va quand même falloir s’inquiéter du travail effectué en perte de balle depuis l’arrivée de Marco Donadel. Depuis son arrivée, elles sont nombreuses à avoir coûté très cher : contre Charlotte, contre Philadelphie, mercredi contre Columbus et aujourd’hui sur le premier but puis l’exclusion. Pour ce que l’entraîneur italien qualifie de “meilleure défense de la compétition”, ça fait beaucoup. Trop. Beaucoup trop.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Mené à la marque sans pourtant démériter, Montréal se reconvertit une fois de plus très mal défensivement, permettant à Brynhildsen d’être en duel seul face à Waterman afin de partir seul au but. Lent et accrocheur, le défenseur central est dans un premier temps dépassé, dans un second fautif : il annihile une occasion claire pour son adversaire et est exclu. Après une petite vingtaine de minutes, le vice-capitaine a contribué à faire sombrer le navire, même s’il n’est pas seul responsable du naufage.
LE JOUEUR CLEF
- De beaux buts, quelques occasions comme pour les assaisonner, avec plusieurs actions humiliantes pour les défenseurs afin de saupoudrer le tout : Bernardeschi s’est régalé sur le terrain du stade Saputo, tout comme Toronto et ses supporters, d’ailleurs…
L’HISTOIRE
- Depuis quelques saisons, l’équipe joue à domicile en soirée tout le temps ou presque. On peut le comprendre, et le comptable doit apprécier : cet après-midi, les tribunes étaient à moitié vides. Et c’était Toronto en face ! Bon, il y a eu un gros orage ce matin, et on en annonçait pour la soirée. Mais pas à l’heure du match. Et si les joueurs peuvent jouer, les supporters peuvent supporter. Surtout contre le prétendu grand rival…
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Quand les joueurs sont rentrés au vestiaire à la mi-temps, les supporters, pourtant peu nombreux, étaient bien audibles tant la bronca émanant des tribunes était forte ! Rarement les avait-on entendus conspuer leur équipe à un tel point à ce moment du match…
- C’est la deuxième fois que Toronto s’impose 1-6 au stade Saputo, mais la dernière, ls deux équipes ne jouaient pas au même niveau puisque les Ontariens évoluaient en MLS alors que Montréal jouait dans l’antichambre du soccer canado-américain. C’était en championnat du Canada 2009, et les joueurs locaux avaient, en outre, “refusé le match” ce jour-là, et surtout fait preuve d’une honteuse absence d’esprit sportif, eux qui devaient jouer un rôle d’arbitre. Ce samedi, la honte était d’un autre ordre… C’était à l’époque la pire défaite à domicile de l’histoire du club, un triste record qui tenait jusqu’à ce 17 mai 2025 et a donc été égalé aujourd’hui.
- Marco Donadel est un génie ! En faisant jouer son équipe aussi mal, il a en réalité tenté d’induire en erreur le Forge FC, que Montréal affrontera dans quelques jours en quart de finale aller de Coupe du Canada, objectif encore atteignable, celui-là. Le roi du camouflage, après avoir été celui des cartons jaunes !
RÉCIT
Dans un match engagé d’entrée de jeu, avec des joueurs des deux camps n’hésitant pas à mettre le pied, c’est Montréal qui a le mieux commencé avec un but de Vrioni justement annulé pour un hors-jeu aussi réel que léger et une tête de Pearce obligeant Johnson à se coucher.
Mais les pertes de balle coûteuses depuis l’arrivée de Marco Donadel à la tête de l’équipe ont encore coulé celle-ci : d’abord un contre rondement mené par Spicer pour faire 0-1, ensuite une faute de Waterman sur Brynhildsen filant seul au but et valant l’exclusion du Montréalais.
L’équipe pliait et allait rompre à la demi-heure : si un premier bel effort de Bernardeschi fut relâché par Breza sans Torontois au rebond, l’Italien a fait 0-2 lui-même quelques instants plus tard, juste avant que Dominguez ne pénètre dans la défense comme dans du beurre pour offrir le 0-3 à Brynhildsen.
Montréal aurait pu réduire la marque mais à deux reprises, Johnson a été sauvé par ses montants, d’abord après une superbe action individuelle de Sealy, ensuite quand Saliba a repris de belle façon un coup franc qui lui était revenu dans les pieds. Breza aussi a été aidé par le cadre de son but, qui a repoussé un coup de canon d’Insigne juste avant le repos.
Au retour des vestiaires, Loturi a tenté une action individuelle qui n’a pas été à son terme… contrairement à celle de Bernardeschi quelques instants plus tard (0-4).
Et si Montréal a sauvé l’honneur lorsque Petrasso a servi Vrioni pour faire 1-4 grâce à des errances dans la défense torontoise, la joie fut de courte durée puisque deux minutes plus tard, Corbeanu narguait le stade en faisant 1-5.
La fin de match peut se résumer à un Toronto en contrôle même si Johnson fut mis à contribution par une reprise de la tête d’Alvarez. Mais c’est bel et bien Corbeanu qui, d’une pichenette surmontant Breza, a fixé les chiffres à un score de tennis (1-6).
Alors que le kop local tournait le dos au terrain, Etienne est même passé à côté du septième but des siens alors que ses supporters chantaient “We want seven”. C’est vrai que les péchés capitaux n’ont pas manqué sur le terrain…