MONTRÉAL : Jordan, Aaboubou, Leduc (78e Pelletier), Charles, Billy, Testo, Ribeiro, Donatelli, Placentino (69e Di Lorenzo), Sebrango (68e Agourram), Gerba
BALTIMORE : Bush, Robson, Pejic, Marshall, Healey, Yoshitake, Perez (87e Texeira), Nishimura, Veeder, Neto 987e Flores), Brooks
ARBITRE : M. Oliva
AVERTISSEMENTS : Yoshitake, Veeder, Flores
EXCLUSION : 88e Marshall (2j.)
Nom : Bush ; Prénom : Evan ; Profession : voleur de points. Un gardien de but est généralement jugé au nombre de points qu’il gagne pour son équipe (ou lui fait perdre…) Le portier de Baltimore a certainement fait un pas en avant dans la hiérarchie ce mercredi en sauvant à lui tout seul une unité pour ses couleurs, préservant le 0-0 au stade Saputo.
On reproche souvent, à raison et depuis plusieurs années déjà, à l’Impact de ne pas se montrer conquérant sur son terrain, de ne pas se comporter comme une prétendant au titre qu’il vise ouvertement, de ne pas susciter la crainte des visiteurs. Finalement… de ne pas jouer comme lors de ce match, et plus particulièrement de la première moitié de la première mi-temps et des minutes qui ont suivi l’heure de jeu.
Acculé dans ses 30 derniers mètres, Baltimore a subi plusieurs séances de bombardement en règle. Après 10 minutes à peine, trois missiles avaient déjà été lancés dans la bonne direction. Le premier, un puissant tir de loin bondissant des pieds de Gerba, fut repoussé à l’extérieur du but par l’intérieur du poteau.
Le second fut plus dans la finesse, notamment grâce au bon service de Ribeiro dans le dos de la défense pour isoler Sebrango. Mais Bush s’illustra une première fois en remportant le face à face qui l’opposait à l’ancien international cubain. Le troisième opus commença par une belle préparation de Placentino sur la gauche, dont le centre fut repris de la tête par Donatelli avant de voir ce diable de Bush, en pleine extension, empêcher l’ouverture du score.
Le pressing, balle au pied, était très haut. L’adversaire acculé dans son camp. Le jeu venait surtout des ailes, et dans l’axe, Gerba pesait beaucoup sur la défense alors que Sebrango faisait valoir son sens du placement pour ouvrir des brèches et causer des maux de tête aux visiteurs. Ceux-ci ne se montrèrent menaçants que sur un coup franc de Yoshitake qui tenta sa chance directement mais envoya le ballon hors-cadre.
La deuxième vague de bombardements déferla autour de la 20e minute. Elle fut moins précise. Sur la gauche, Placentino, qui avait réussi à bien se placer, envoya une frappe croquée. Dans l’axe, un beau travail de Sebrango pour récupérer le ballon puis pour servir Gerba fut suivi d’un tir hors-cadre. Enfin, un centre venu de la droite trouva la tête de Donatelli qui ne parvint pas à redresser la course du ballon.
Trois occasions, toutes venues d’une partie différente du terrain. Lors des premiers assauts, il y eut également trois occasions, chacune avec des acteurs différents. On ne peut donc pas mettre ce bon début sur le compte d’un seul homme en forme, mais sur celui d’une prestation collective réussie qui permettait au danger de venir de partout. Encourageant, très encourageant.
Par la suite, l'Impact relâcha cependant la bride… ce qui n'empêchait pas de toujours jouer du même côté de la ligne médiane. On eut quand même droit à une dernière possibilité sérieuse juste avant le repos, œuvre de Billy qui, après un relais avec Gerba, envoya un tir des 20m qui frôla l'extérieur du petit filet.
Si les avions lance-roquettes continuaient du survoler la zone ennemie, ils étaient en manque de munitions et il fallut une bonne vingtaine de minutes en deuxième mi-temps pour les recharger.
Certes, entre temps, il y eut quand même un tir légèrement trop croisé de Sebrango, auquel Nishimura répliqua en reprenant, de la tête, un coup franc, mais à côté. Il y eut aussi un coup franc de Gerba, cadré mais trop peu puissant et directement dans les bras de Bush. Suivi aussi d’une réplique adverse, un tir de Perez d’un angle difficile, qui ne passa pas loin. De la petite bière avant le déferlement d’obus.
Oui mais voilà, Bush et bouclier anti-missile sont deux noms indissociables… [Passage censuré pour éviter tant les jeux de mots que les allusions politiques vaseuses]
Premier à ouvrir les hostilités, Gerba, bien lancé par Donatelli (discret en apparence mais dans de nombreux bons coups) hérita d’un nouveau face à face avec Evan le terrible (faut bien faire des allusions aussi pour les partisans de l’ex-bloc de l’Est), probablement la plus dure des confrontations directes de la soirée, remportée malheureusement par qui vous savez.
À peine 120 secondes plus tard, suite à un corner mal dégagé, Billy eut une nouvelle chance de centrer, trouvant cette fois Charles, qui ne s’était pas encore replié et plaça une tête décroisée au second poteau : une reprise très précise qui aurait du faire trembler les filets… si Bush n’avait pas sorti un autre tout bel arrêt.
Billy, bien en confiance tout au long de la soirée, décida de tenter sa chance à son tour, d'une belle frappe croisée des 20m qui obligea Bush (enfin, il était pas obligé non plus… il aurait pu en laisser passer une, ça aurait fait plaisir à ceux qui demandent que l’Impact “achète” (je les cite) un but) à sortir une nouvelle parade de grande classe.
Après avoir dévié le ballon en corner, le portier visiteur s’illustra encore sur celui-ci en arrêtant, en deux temps, la reprise de Donatelli. Un peu moins convaincante que d’habitude, mais toujours aussi efficace. Et dire que certains doutaient de lui quand, en première mi-temps, il concéda stupidement deux corners en repoussant, par sécurité, deux ballons qui se dirigeaient manifestement au-dessus de son domaine.
Un domaine occupé en deuxième période par Jordan qui a eu très peu de travail tout au long de la soirée. Mais qui dut quand même lui aussi sauver les meubles lorsque Perez reçut une passe en cloche et tira dans le petit trou au premier poteau. Mais notre gardien l’avait Bushé… euh, pardon, déformation de la soirée, bouché.
Une fois de plus, tous les missiles montréalais les plus dangereux avaient été lancés. Il restait un quart d’heure au marquoir et les pétards suivants allaient tous être plus mouillés. Di Lorenzo aurait pu fêter son retour par une passe décisive : alors que bien du monde lui demandait le ballon devant, il vit Testo bien seul à ses côtés et qui bénéficiait de pas mal d’espace devant lui. Il le servit intelligemment mais le tir de l’Américain échoua au-dessus.
La dernière bombe visiteuse n’a pas été une frappe au but mais une faute de Marshall sur Gerba à deux minutes de la fin du temps réglementaire. On ne peut reprocher à l’arbitre d’avoir sorti la jaune là-dessus (mais s’il ne l’avait pas fait, personne n’aurait crié au scandale). Et comme le fautif avait déjà été averti, il put aller se doucher avant tout le monde.
Bush eut quand même une dernière occasion de s’illustrer. Pour son troisième et dernier face à face de la soirée, contre Agourram, il repoussa encore le ballon du pied (il faut dire que l’attaquant de l’Impact tira presque directement dessus). Et malgré une dernière tentative de Gerba, une tête trop croisée, le marquoir resta figé sur le nul vierge.
Dans d’autres circonstances, l’amertume liée à la perte de deux points aurait été rapidement effacée par la prestation d’ensemble de la soirée, un des plus beaux festivals de l’été au stade Saputo, même si les buts n’étaient pas au rendez-vous. En toute objectivité, il n’y a aucune raison d’être en colère à l’issue d’un tel match. En revanche, ce dont on peut se désoler, c’est qu’en ce moment, qu’il joue bien ou mal, l’Impact ne parvient que trop rarement à terminer la soirée avec les trois points. Trois, c’est d’ailleurs le nombre de victoires lors des 17 dernières rencontres. Désormais, manque de chance, gardien adverse, blessure et autres doivent être mis de côté. C’est le moment de ressortir l’esprit “Whatever it takes”.
► Join the ImpactSoccer.com league