TORONTO : Bendik, Richter, Agbossomounde, Caldwell, O’Dea, Russell (77e Hall), Lambe (84e Koevermans), Laba, Convey, Silva (74e Braun), Brockie
MONTRÉAL : Perkins, Camara, Nesta, Ferrari, Brovsky, Bernier (66e Warner), Romero, Martins, Arnaud (61e Nyassi), Di Vaio, Paponi (86e Smith)
ARBITRE : M. Toledo
AVERTISSEMENTS : Russell, Convey, Agbossomounde, Brovsky
LES BUTS : 1re Romero (0-1), 6e Brockie (1-1), 21e Caldwell (2-1), 24e O’Dea (3-1), 69e Camara (3-2), 70e Di Vaio (3-3)
Montréal peut s’estimer très heureux d’avoir sauvé un point en faisant 3-3 à Toronto, en marquant dans les toutes premières secondes puis en remontant deux buts de retard en une minute à peine. L’équipe a semblé ne plus avance par moments et les sorties d’Arnaud et Bernier ont permis de lui donner un deuxième souffle salvateur.
Tout avait pourtant si bien commencé… Pas le temps de tourner la tête après le coup d’envoi qu’un long ballon dans le tas de Bernier était mal négocié par O’Dea dont le geste mi-contrôle mi-remise de la tête était complètement raté. À l’affût, Romero en a profité pour s’emparer du ballon et filer seul battre Bendik. Après 22 secondes, Montréal marquait le but le plus rapide de son histoire en MLS. Ce début en fanfare était en fait le clap de fin pour l’Impact en première mi-temps.
Cinq minutes plus tard, alors que Toronto progressait lentement après une perte de balle en milieu de terrain, Convey, qui avait beaucoup de latitude à 25 mètres du but, a envoyé un tir aussi raté qu’écrasé mais le ballon est arrivé à Brockie dans le rectangle, qui l’a envoyé dans le plafond du but de Perkins après s’être facilement défait des défenseurs. Et encore une fois, le laxisme défensif dans l’axe montréalais était sanctionné…
Le match n’était pas d’un niveau très élevé, loin de là, et on avait l’impression d’un duel entre deux équipes qui se battent pour leur maintien. Enfin, qui sont embourbées dans les bas-fonds du classement. Certes, à la pause, Montréal avait 60% de possession de balle… et pourtant, il avait toutes les peines du monde à conserver le ballon. Et je ne parle même pas d’arriver dans les parages de Bendik. À gauche, Brovsky montait haut… avant de donner en retrait. Théoriquement devant lui, Arnaud amputait le flanc d’un homme.
Toronto n’était pas bien meilleur mais, après le 6-0 en Coupe du Canada, avait clairement envie de bouffer un adversaire qu’il attendait de pied ferme. Une combinaison rapide entre Brockie, Laba et Silva a permis au dernier nommé d’être seul face à Perkins mais, gêné par Nesta, il a mal ajusté sa frappe qui a échoué juste à côté.
Deux minutes plus tard, Perkins, gêné par deux adversaires, ratait complètement sa sortie sur un corner qui a filé de l’autre côté, vers Brockie dont le centre était repris victorieusement par Caldwell, arrivé à pleine vitesse (2-1).
Pas le temps de souffler qu’O’Dea s’appuyait sur Silva qui, sans problème, a fixé ses adversaires et relancé son coéquipier qui est passé dans la défense comme dans du beurre et est allé faire 3-1…
Toronto a dès lors arrêté de joué et Montréal n’a pas vraiment commencé avant la pause. Dommage car le dernier quart d’heure de la première mi-temps est un de ceux où Montréal est le plus prolifique et Toronto le plus friable. Sauf que l’Impact semblait ne plus avancer. Et en deuxième mi-temps, l’équipe a par moments eu l’air complètement exténuée, à l’image de Bernier qui est sorti peu après l’heure de jeu.
Plus frais après une pause bienvenue, Montréal a directement cherché à combler son retard. On avait à peine repris que De Vaio recevait une longue passe à terre mais Bendik est bien sorti à sa rencontre. L’Italien a ensuite trouvé le fond des filets après un centre de Romero prolongé de la tête par Paponi en sa direction, mais le but a été annulé pour un hors-jeu très limite.
À l’heure de jeu, une (nouvelle) perte de balle de Bernier a profité à Russell dont le puissant tir était repoussé par Perkins qui ne pouvait guère faire mieux mais a été tout heureux de voir le ballon passer un peu trop loin d’un adversaire à l’affût.
En l’espace de cinq minutes, Mauro Biello a effectué deux changements qui ont changé l’allure du match : Arnaud, qui ne servait absolument à rien côté gauche, et Bernier, qui n’avait plus l’air dans le coup, ont été respectivement remplacés par Nyassi et Warner. Le temps que ces deux-là trouvent leurs marques et Montréal a pris le contrôle des opérations.
Entre temps, on a encore vu un dernier signe de l’apathie montréalaise. Un une-deux trop long entre Silva et Lambe est quand même arrivé au dernier nommé grâce à la défense endormie. Il a pu donner en retrait à Brockie, tout seul, mais dont le tir s’est envolé dans les nuages.
Il restait un peu plus de 20 minutes au temps réglementaire quand Warner envoyait un long ballon devant où se trouvaient… Ferrari et Camara, en compagnie de deux défenseurs locaux. Le ballon a semblé échapper à tout le monde mais le Français a été le plus adroit et a pu s’en emparer pour le placer au fond des filets et relancer le match (3-2). Encore du beau kick and rush, comme sur le premier but. C’est Toronto qui a la réputation de jouer comme des Anglais il y a 20 ans ?
Le ballon était à peine remis en jeu qu’il arrivait dans le camp local où Richter le dégageait très mal. Brovsky a suffisamment gêné son adversaire direct pour permettre au cuir d’aller en direction de Felipe qui a centré en direction de Di Vaio qui a surgi pour égaliser (3-3) !
Les deux équipes n’ont pas pris de risques inconsidérés mais ont joué crânement leur chance à chaque fois que se présentait un semblant d’occasion de marquer le but de la victoire. Di Vaio a tenté sa chance d’un puissant tir de loin repoussé par Bendik. À l’affût, Paponi a été le premier sur le ballon mais le gardien local était encore sur son chemin.
Perkins s’est aussi interposé sur une reprise de la tête de Brockie consécutive à un centre de Richter. Il l’a échappé belle dans les derniers instants quand Brockie, à 25 mètres du but, a eu toute la latitude de manœuvrer et d’envoyer un tir qui a abouti sur l’extérieur du poteau gauche du portier montréalais. Entre temps, Di Vaio avait envoyé un coup franc peu à côté. Et la dernière occasion de la rencontre fut aussi montréalaise, Bendik devant sortir dans les pieds de Smith qui s’amenait à toute vitesse pour profiter d’une remise hasardeuse de la défense locale.
Le spectacle a été assuré avec ce match nul 3-3 mais il ne faut pas se voiler la face : cette pluie de buts est tombée en raison de la faiblesse du niveau offert par les deux équipes ce soir. Mais si Toronto est mauvais, il y a pire… et il sera sur le terrain du stade Saputo ce dimanche. Il va sans dire que la victoire contre Chivas USA sera obligatoire, et qu’il faudra aussi rassurer sur bien des points.
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