MONTRÉAL : Perkins, Camara, Lefèvre, Pearce, Ouimette, Bernardello (69e Tissot), Bernier, Romero, Felipe, Nakajima-Farran (53e Di Vaio), McInerney
DC UNITED : Dykstra, Franklin, Birnbaum, Boswell, Fernandez, Rolfe (90e Caskey), Kitchen, Arnaud, DeLeon, Silva (66e Neal), Espindola (46e Doyle)
ARBITRE : M. Kadlecik
AVERTISSEMENTS : Romero, Ouimette, Espindola, Lefèvre, Arnaud
LES BUTS : 6e Silva (0-1), 12e McInerney (1-1), 21e Romero (2-1), 22e DeLeon (2-2), 39e Silva (2-3), 45e Silva (pen., 2-4)
La soirée avait pourtant bien commencé, avec la conférence de presse de Don Garber, du spectacle, des buts et un Impact faisant preuve de répondant. Mais comme plusieurs fois cette saison, il s’est écroulé dans le troisième quart d’heure et ça a été de mal en pis, avec une équipe aussi amorphe que le stade en deuxième mi-temps, et une défaite 2-4 face à DC United comme verdict final.
Après des victoires contre des équipes qui peinent à faire le jeu, ce match contre DC United était un test intéressant face à un adversaire qui ne tergiverse pas quand l’opposition se regroupe devant son but. Cependant, au cours des dernières semaines, les rencontres de l’équipe de la capitale américaine étaient plutôt pauvres en buts, et celle-ci peinait en déplacement. Une tendance qui a été lourdement démentie ce mercredi soir.
Le marquoir a explosé. On jouait à peine depuis six minutes que des errements collectifs dans le pressing et le marquage ont profité à Rolfe puis à Espindola qui a lancé Silva seul dans l’intervalle : l’ancien torontois ouvrait la marque pour ses couleurs en inscrivant son premier but de la saison.
La réplique montréalaise n’a pas tardé, puisque l’égalisation est tombée à la douzième minute. DC United a laissé trop d’espaces dans sa moitié de terrain. Après des échanges rapides dans l’entrejeu entre Bernardello et Felipe, Camara a lancé McInerney d’une longue passe tranchante à ras-de-terre. Seul face à Dykstra, le nouveau buteur-maison a égalisé d’un tir croisé.
Un but qui a donné confiance aux hommes de Frank Klopas, qui ont continué à se montrer dangereux, plus particulièrement quand un centre de la droite trouvait la tête de McInerney au deuxième poteau : l’attaquant a gagné son duel et cadré sa reprise, mais celle-ci a filé droit sur Dykstra.
À peine 60 secondes plus tard, on a assisté à un one man show de Romero. Partant de la droite, il a tenté un solo, est rentré dans le jeu, a tenté quelques dribbles… dont celui de trop. Mais le contre lui a été favorable, et il a repris son slalom à l’intérieur du rectangle, côté gauche, et l’a cette fois conclu par un but (2-1).
Mais la célébration a été de courte durée… ou un peu trop longue, c’est selon les points de vue puisque quand DC United a remis le ballon en jeu, les défenseurs de l’Impact n’étaient pas encore totalement revenus dans le match. Les visiteurs ont profité de plusieurs mauvais placements : Espindola a débordé sur la gauche et a centré pour DeLeon qui a devancé tout le monde pour égaliser.
Lancé sur la gauche (d’un côté comme de l’autre, presque tout se passait sur ce flanc occupé par Camara et Romero), Espindola a ensuite eu une belle occasion en contre mais n’est pas arrivé à prendre Lefèvre de vitesse. Il a cependant pu envoyer le ballon dans l’axe d’où Rolfle a décoché un tir contré, ce qui a donné une trajectoire dangereuse au ballon, dévié tant bien que mal en corner par Perkins.
Après un coup franc de Bernier sur le dessus de la transversale, on pensait que le match pouvait pencher en faveur de l’Impact, mais le troisième quart d’heure, lors duquel il avait si souvent fait la différence lors de l’ère Schällibaum, lui a une fois de plus été fatal (fâcheuse habitude sous l’ère Klopas, stats que vous pouvez voir gratuitement sur visiondujeu.com au passage).
La défense, qui avait brillamment contré des adversaires en mal d’inspiration ces dernières semaines, est retombée dans ses mauvaises habitudes. Ainsi, avec l’aide d’Espindola, Silva a récupéré un ballon à hauteur du rond central, s’est enfoncé comme dans du beurre et, encore loin du but, a vu Perkins avancé : il a placé le ballon hors de portée du gardien pour faire 2-3.
Une fois de plus, la réplique a été rapide et est venue du même côté, celui de Romero qui, légèrement sur la droite à l’entrée du rectangle, a reçu un ballon qu’il a envoyé vers le poteau opposé d’un superbe tir brossé, obligeant Dykstra à se détendre pour concéder un corner.
Mais le couperet est tombé dans les arrêts de jeu quand, suite à un coup franc côté gauche (oui, oui, encore) à l’issue duquel Camara a commis une faute sur Birnbaum. L’arbitre n’a pas hésité à siffler penalty, et Silva a inscrit son troisième but de la soirée pour fixer les chiffres à 2-4.
S’il y a eu beaucoup de spectacle en première mi-temps (même si ce ne fut pas à l’avantage de l’Impact), la seconde a été un véritable chemin de croix pour le spectateur neutre, et certainement pour de nombreux supporters. D’ailleurs, l’Impact était privé de certains d’entre eux puisque les Ultras Montréal avaient quitté le stade. Malheureusement pour l’ambiance, rares sont les autres qui ont pris la relève.
Ce qu’on a vu sur le terrain a été de pair avec ce qu’on entendait des tribunes : plus rien ou presque. DeLeon a bien tenté sa chance de loin : une fois bien placé mais pas assez fort et capté par Perkins qui s’est couché, la suivante avec plus de puissance mais droit sur le portier local. On est passé près du 2-5 quand suite à un corner, Silva a servi Kitchen dont la tentative a été sauvée sur la ligne par Felipe.
Par la suite, DC United a levé le pied, sans être menacé outre-mesure. Un tir à distance hors-cadre de Bernardello, qui a repris un centre “trop” en retrait de Felipe qui avait débordé sur la gauche, est la seule tentative timide de réduction du score à signaler dans la première demi-heure de la seconde période.
C’est à ce moment que le match faillit être relancé. Tissot a profité d’une passe tranchante pour centrer vers McInerney, qui a vu son envoi dévié en corner. Sur celui-ci, alors que Di Vaio était en train de contrôler le ballon, Arnaud l’a touché de la main et l’arbitre a sifflé le penalty tant attendu par les Montréalais depuis plusieurs semaines. Bernier a toutefois démontré que ce n’était pas un but assuré, puisqu’il a envoyé le ballon sur le poteau, et Dykstra a eu un brin de chance quand il lui est revenu dans le dos, rebondissant dans la bonne direction pour lui, à savoir vers l’extérieur du but.
Un centre de Ouimette repris au-dessus par une tête de Camara, monté, a été le dernier fait saillant d’une rencontre vraiment coupée en deux. Et pas seulement pour son spectacle car si on regarde le match d’un point de vue strictement montréalais, l’Impact a créé des occasions et marqué mais commis trop d’erreurs défensives avant le repos, puis a été incapable de se montrer dangereux au cours des 45 dernières minutes.
Avant la pause de la Coupe du monde, le bilan chiffré est facile à faire : alors qu’on nous a dit cet hiver que l’équipe était bonne pour faire mieux que l’an dernier, elle occupe la dernière place en MLS à l’approche de la mi-championnat, se retrouve à bonne distance même des plus mauvaises équipes de sa conférence, possède la plus mauvaise attaque et la deuxième défense la plus perméable de la compétition. Malgré un sursaut d’orgueil contre des équipes de Toronto et New England en manque d’inspiration, la trêve sera plus que la bienvenue. En attendant, la ronde de transferts à tout-va se poursuivra plus que probablement. Et cette fois, les évaluations seront-elles enfin les bonnes? En attendant les réponses, savourez la Coupe du monde !
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