EDMONTON : Smits, Watson, Moses, Roberts, Laing, Hlavaty, Jones, Boakai (72e Banner), Jonke (90e Mortosi), Ameobi (79e Nonni), Fordyce
MONTRÉAL : Bush, Camara, Ouimette, Pearce, Tissot, Mallace (86e Gagnon-Laparé), Bernier, Nyassi (69e Bernardello), Warner, Smith (74e Gonzalez), McInerney
ARBITRE : M. Petrescu
AVERTISSEMENTS : Camara, Jones, Moses, Pearce
LES BUTS : 56e McInerney (0-1), 60e Ameobi (1-1), 90e Nonni (2-1)
Cette demi-finale aller entre Edmonton et Montréal a été on ne peut plus pénible. Peu d’occasions, guère plus de jeu et une défaite 2-1 concédée à la dernière minute contre la lanterne rouge de la NASL qui, finalement, n’était pas volée pour une équipe théoriquement supérieure mais en pratique sans âme ni volonté.
Après avoir dit il y a quelques jours qu’il alignerait l’équipe la plus forte qu’il avait – mais rapidement tempéré cette déclaration… tout en la répétant –, Frank Klopas avait mis sur le terrain un onze relativement mixte, avec quelques titulaires habituels, des joueurs qui veulent gagner leur place dans le onze de base et quelques jeunes qui ont peu eu voix au chapitre. Cela n’empêchait pas pour autant que de nombreux ténors de l’équipe étaient restés à Montréal, et le banc était particulièrement léger puisque Perkins y était entouré par Bernardello (un joueur défensif), le mystérieux Gonzalez et quatre joueurs de l’équipe réserve. Peut-être y avait-il là davantage un message à déchiffrer…
Porté par l’adrénaline d’affronter un adversaire d’une division supérieure, Edmonton a pris les choses en mains durant les dix premières minutes mais commençait à paniquer dès que le ballon s’approchait trop de son but. Montréal laissait faire, se disant que les évènements tourneraient bien en sa faveur à un moment donné. Cela faillit arriver très vite puisqu’on ne jouait que depuis cinq minutes quand un tir de Smith a touché la main de Watson dans le rectangle sans que M. Petrescu n’intervienne.
La première occasion réelle a été à l’avantage de l’équipe locale : suite à une stupide perte de balle du milieu de terrain montréalais, Boakai a pu filer sur la droite et tenter de lober Bush, mais son envoi a filé au-dessus. Les échanges se sont équilibrés par la suite mais la qualité du jeu a sombré dans les abîmes du grand n’importe quoi que l’on voyait régulièrement du temps où l’Impact jouait en USL mais dont nous avons perdu l’habitude depuis le passage du club en MLS.
Edmonton, cependant, semblait davantage dans son élément, où il n’est à vrai dire pas très à l’aise puisqu’il est actuellement dernier de D2 avec un malheureux point sur douze. C’est toutefois lui qui apportait le plus de danger. Ainsi, Fordyce a servi Boakai plein axe aux 20 mètres mais le prodige local, bien placé, a précipité un tir de l’extérieur du gauche dont Bush a pu s’emparer sans problème. Un corner au deuxième poteau a ensuite été repris de la tête par un joueur local avant d’être sauvé par Mallace.
Il a fallu attendre la fin de la première mi-temps pour voir l’Impact menaçant. Bien placé, McInerney allait reprendre un coup franc de Smith au deuxième poteau mais Ameobi lui a surgi sous le nez pour dévier ce ballon chaud en corner. Et à deux minutes du repos, enfin, la première occasion ! Une combinaison intéressante a permis à Bernier de décaler le ballon vers Mallace dont le tir placé a terminé sa course peu à l’extérieur du poteau gauche de Smits.
Le début de la deuxième mi-temps était plus encourageant, avec des Montréalais moins passifs. Ils ont mis une dizaine de minutes à se montrer dangereux : lancé par Mallace, Smith s’est retrouvé face à Smits qui, grâce à une belle sortie, a contré le ballon sans toutefois écarter le danger. À l’affût, McInerney l’a repris de la tête mais la transversale a empêché l’ouverture du score.
Ce n’était que partie remise. À peine 120 secondes plus tard, le même McInerney surgissait plus haut que tout le monde pour reprendre de la tête un coup franc de Bernier et l’envoyer au fond des filets (0-1). Malgré le piètre match des Montréalais jusque-là, ces dernières minutes donnaient l’impression que quelques accélérations bien placées suffiraient à faire la différence. Et puis souvent, dans de telles rencontres, une fois que le verrou a sauté, normalement, c’est plus facile par la suite. Le ouf de soulagement pouvait donc légitimement s’accompagner d’optimisme.
Il était malheureusement toutefois assez malvenu… La joie fut de courte durée. À peine 5 minutes après l’ouverture du score, Boakai s’empara du ballon dans le rond central, fit une course de 30 mètres comme s’il était dans son jardin (j’espère qu’il en a un aussi grand) avant de servir Ameobi droit devant lui, qui s’était faufilé entre les défenseurs centraux pour se retrouver seul face à Bush et égaliser (1-1).
La suite fut bien pire encore. On aurait pu croire que, piqué par cette égalisation, Montréal aurait enfin haussé le rythme et serait arrivé à prendre le dessus. À vrai dire, par la suite, l’Impact ne s’est créé aucune occasion. Pire, à certains moments, il semblait protéger son avance contre un puissant adversaire. Mais bon, avec le replacement de Warner au milieu gauche suite à l’entrée de Bernardello, il y avait une volonté défensive, puisque c’est ainsi qu’avait été expliqué son placement à ce poste à Houston il y a quelques semaines. Cohérence pathétique ou incohérence chronique, à vous le diagnostic.
Ameobi a eu une occasion en or de donner l’avance aux siens quand, seul, il a pu reprendre de la tête un ballon venu de la gauche, mais n’est pas parvenu à cadrer son envoi. Bush a ensuite dû dévier en corner une reprise de la tête de Watson suite à un coup franc que Laing avait envoyé au deuxième poteau.
On venait tout juste d’entrer dans les arrêts de jeu que Ouimette voulut prolonger de la tête vers Bush un long dégagement de Smits mais rata complètement son coup. Nonni, à l’affût, se saisit de la proie sphérique qu’il plaça hors de portée de Bush pour offrir une victoire on ne peut plus inattendue à ses couleurs (2-1). Un but d’autant plus douloureux que depuis l’arrivée du Montréal en MLS, sa défense, qui a pourtant beaucoup de défauts, a toujours bien géré ces longs ballons dégagés dans le paquet. Une chose de plus qui se détériore…
La note aurait pu être encore plus salée. Tentant d’égaliser, l’Impact a juste subi un contre sur lequel l’équipe locale a trop tardé, mais Laing a quand même réussi à centrer en direction de Fordyce qui s’est fait accrocher dans le rectangle par Gagnon-Laparé. Ce qui a permis à M. Petrescu de finalement refuser un penalty aux deux équipes puisqu’au lieu de sanctionner la faute, l’arbitre a préféré siffler la fin du match.
Certes, la qualification n’est pas mise en péril et il y a tout lieu de croire que l’équipe sera capable de retourner la situation dans une semaine. Mais aussi bien le résultat que la manière replongent dans le négativisme que la victoire contre Philadelphie avait quelque peu éloigné. On se plaint souvent de la difficulté de gérer un calendrier plus chargé quand arrive la Coupe du Canada. La meilleure manière de ménager ses efforts quand on affronte un adversaire théoriquement beaucoup plus faible est de régler l’affaire dès le match aller afin de pouvoir lever le pied au retour. Encore plus quand la première rencontre tombe après 10 jours de repos et la seconde au milieu d’une semaine pleine. C’est toutefois presque anecdotique comparé au piètre début de saison de l’équipe et aux nombreuses incohérences affichées tant sur le terrain qu’en dehors.
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