Choinière va rebondir à Zurich

Publié le 27 août 2024

Malgré un excellent match de Mathieu Choinière, Montréal a dû aller aux tirs au but pour (méritoirement) prendre la mesure de Pumas pour son premier match de la Leagues Cup 2023

Pumas Unam

Le transfert était dans l’air depuis quelque temps, il est officiel depuis aujourd’hui : Mathieu Choinière a été transféré au Grasshopper Zurich, en D1 suisse, club entraîné par un certain… Marco Schällibaum. Premier joueur de Montréal à être passé par toutes les équipes d’âge, révélation de l’équipe en 2021 et homme de la saison 2023, il signe dans un club qui cherche à renouer avec les grandes pages de son histoire.

L’histoire de Choinière au CF Montréal a commencé comme un conte de fées et se termine en feu d’artifice… dont on ne sait pas trop quoi penser. Il faut dire que le joueur, né en 1999, est le tout premier de l’histoire à avoir gravi tous les échelons des équipes de jeunes du club, où il est arrivé en 2011, avant de signer en équipe première sept ans plus tard. Il était ainsi le joueur de l’effectif au club depuis le plus longtemps, passant désormais le flambeau à Alessandro Biello, arrivé en 2014.

Choinière n’a pas tardé à effectuer ses débuts en équipe fanion, montant au jeu lors des toutes dernières minutes du match de Coupe du Canada contre Vancouver. Ses six apparitions cette année-là se limitent d’ailleurs à des remplacements en fin de match. Il prend du galon dès la saison suivante, avec une première titularisation dès le 9 avril à DC United, pour un total de 840 minutes de jeu. S’il ne s’illustre guère, il emmagasine une précieuse expérience… avant de connaître une saison blanche en 2020, entre la pandémie et une opération à la cheville.

Alors qu’on se dit qu’il sera prêté pour retrouver du rythme, le cadet de David, parti au Forge FC après avoir lui aussi joué au club, devient… quasiment titulaire indiscutable en 2021, étant le septième joueur le plus utilisé cette année-là ! Et pourtant, il a dû attendre début juillet pour commencer son deuxième match de l’année, c’est dire s’il a ensuite convaincu ! Il profite de la baisse de niveau de certains cadres pour s’imposer… mais aussi illustrer qu’il peut jouer à de nombreuses positions dans l’entrejeu, une polyvalence que Wilfried Nancy n’hésite pas à exploiter à bon escient.

S’il ne faiblit pas forcément en 2022, l’effectif est plus riche, la concurrence plus forte et l’équipe connaît une saison fabuleuse. Choinière devient un “remplaçant de luxe”, qui ne démérite pas et profite de sa polyvalence pour parer aux absences. Cela dit, elle commence, peut-être, à devenir un fardeau : on a l’impression que l’entraîneur à son onze, avec chacun à sa place, et que Choinière est le bouche-trou de service (n’y voyez rien de péjoratif). S’il n’a rien à se reprocher, pour la suite de sa carrière, cette étiquette n’est peut-être pas idéale.

C’est alors qu’arrive Hernan Losada. Dès la préparation, les deux hommes se comprennent : si la langue du soccer est universelle, ses subtilités sont quasiment identiques pour le joueur et l’entraîneur, qui en fait un incontournable (il est le joueur de champ le plus utilisé) et l’installe dans l’axe de l’entrejeu. Sa polyvalence ne sert plus qu’à dépanner – et quand un jour ça tourne (très) mal, la fois suivante, il se reprend de main de maître : Choinière devient un joueur établi en MLS, est même invité au Match des étoiles, et rapporte de nombreux points. Ce qui lui vaut d’ailleurs d’être élu Homme de la saison tant par les supporters que par le club – à juste titre.

Et puis arrive 2024, où ça pétarade dans tous les sens. Losada parti, il est remplacé par Laurent Courtois. Mais c’est d’abord en coulisses que le feu d’artifice éclate. On n’en connaît pas les détails exacts (on se fie à des confrères généralement bien informés) mais au milieu du printemps, on apprend que le joueur veut partir. Une annonce qui tombe comme un cheveu dans la soupe, à un moment plutôt mal choisi (sûrement par son agent). Dans un premier temps, cela a pour seule conséquence – et elle est de taille – de faire éclater au grand jour les dissensions entre le directeur sportif Olivier Renard et certains de ses supérieurs, ce qui mènera au départ de Renard et de son adjoint Vassili Cremanzidis.

Visiblement, Choinière voudrait un meilleur salaire – mais le montant de celui-ci ne fait pas l’unanimité parmi les dirigeants. Et ce qu’il montre sur le terrain ne plaide pas sa cause : il peine à reproduire ses prestations de l’année précédente, probablement guère aidé par le changement d’entraîneur, et récupérant à nouveau le rôle du polyvalent de service… qui s’est même retrouvé à jouer dans deux coins différents du terrain au cours d’un même match. Tantôt il ralentit le jeu, tantôt il ne ménage pas ses efforts… mais ceux-ci sont vains. Si la querelle salariale annoncée n’augurait rien de bon, ce sont surtout ses prestations qui commençaient à nuire à son image. Heureusement pour lui, s’il fut étincelant sous Losada, il avait déjà démontré son potentiel avec un autre entraîneur, offrant à son agent un argument en béton : non, ce n’est pas qu’un feu de paille. D’autant qu’il est aussi international canadien – il fait d’ailleurs partie de la sélection annoncée par Jesse Marsch aujourd’hui.

Toutefois, tout ce qui tournait autour de Choinière cette année, tant sur le terrain qu’en dehors, démontrait qu’il fallait qu’il parte. Et autant il aimait porter les couleurs du club qu’il défendait depuis ses 12 ans, autant il rêvait aussi de traverser l’océan Atlantique pour exercer son métier. C’est ce qu’il fera donc désormais à Zurich, où il a signé pour trois saisons et où il sera dirigé par… Marco Schällibaum, qu’il regardait entraîner les “grands” à Montréal en 2013 !

“Nous nous réjouissons d’accueillir Mathieu dans notre équipe, a déclaré Stephan Schwarz, directeur sportif de son nouveau club. Il s’agit d’un médian polyvalent qui nous offre davantage de possibilités dans le jeu.”

“Le passage au GC Zurich est le pas dans la direction qui me convient, a pour sa part réagi Choinière. Je me réjouis de jouer dans le championnat de Suisse et de prouver mes capacités au GC. Il s’agit d’un défi passionnant qui me motive encore davantage.”

Champion de Suisse à 27 reprises, un record, mais sans couronne depuis 2003, le Grasshopper (traduction de “sauterelle” en allemand) ne bondit plus aussi haut ces dernières années, ayant même basculé en D2 entre 2019 et 2021. Il reste toutefois le plus grand club de l’histoire du soccer suisse, mais compose désormais avec quelques rivaux au moins aussi puissants, dont… son voisin du FC Zurich.

Il est d’ailleurs passé à deux doigts de la relégation la saison dernière, ne devant son salut qu’à un victoire en barrages contre le FC Thun. Sa dernière présence sur la scène européenne date de la saison 16/17, lors de laquelle il n’avait pas passé le dernier tour préliminaire de l’Europa League, éliminé par Fenerbahce – et il attend de retrouver une phase de groupes depuis la Coupe UEFA 06/07.

Espérons qu’avec Choinière, le club puisse rebondir pour retrouver les sommets, mais aussi que le joueur arrive à s’épanouir pleinement pour sa première expérience à l’étranger.

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	J	Pts
1. Miami	33	71
2. LA Galaxy	33	64
3. Columbus	32	60
4. Los Angeles FC	32	58
5. Cincinnati	33	56
6. Seattle	33	56
7. Salt Lake	33	56
8. Orlando	33	52
9. Houston	33	51
10. Colorado	33	50
11. New York City	33	50
12. Minnesota	33	49
13. Charlotte	33	48
14. Vancouver	32	47
15. New York	33	47
16. Portland	33	46
17. DC United	33	40
18. MONTRÉAL	33	40
19. Austin	33	39
20. Dallas	33	38
21. Toronto	34	37
22. Philadelphie	33	37
23. Atlanta	33	37
24. Saint-Louis	33	37
25. Nashville	33	33
26. New England	32	31
27. Kansas City	33	31
28. Chicago	33	30
29. San José	33	21

Martinez	11
Ibrahim	8
Coccaro	5
Duke	4
Clark	3
Lassiter	3
Pearce	2
Gregório Teixeira	2
	2
Vilsaint	2
Yankov	2
Wanyama	1
Piette	1
Opoku	1
Toye	1
Alvarez	1
Saliba	1

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