MONTRÉAL : Sirois, Bugaj, Alvarez, Craig, Petrasso, Sealy (69
e Duke), Piette (46
e Campbell), Loturi, Pearce (69
e Guboglo), Clark (80
e Synchuk), Owusu (85
e Ibrahim)
MIAMI : Ustari, Weigandt, Falcon (87
e Sailor), Aviles (72
e Martinez), Alba, Busquets, Cremaschi (72
e Redondo), Messi, Segovia (72
e Rodriguez), Allende (83
e Picault), Suarez
ARBITRE : M. de Oliveira
AVERTISSEMENTS : Alvarez, Busquets, Martinez
LES BUTS : 2
e Owusu (1-0), 34
e Allende (1-1), 41
e Messi (1-2), 60
e Segovia (1-3), 62
e Messi (1-4)
Emmené par un Messi des grands soirs… également auteur d’une belle passe décisive à Owusu lui permettant d’ouvrir la marque dans les premiers instants, Miami a douté une grosse demi-heure avant de dérouler et d’imposer son talent pour repartir de Montréal avec une victoire 1-4 dans les valises – une marque qui aurait été encore plus lourde sans Jonathan Sirois.
LE JEU
- Vitesse d’exécution, talent individuel et variations qui surprennent (surtout des joueurs qui ont lu dans les médias leurs équipiers dire qu’ils ne devaient pas savoir à quoi s’attendre…) : entre la claque en Coupe du monde des clubs contre le Paris SG et le fait d’avoir été mené rapidement à la marque ce soir, Miami a semblé piqué dans son orgueil et, dans de longs pas du match, a montré ce qu’il avait de meilleur face à un adversaire, reconnaissons-le, plusieurs crans en-dessous.
LE JOUEUR CLEF
- Même si on aimerait offrir des fleurs à quelques Montréalais (notamment Sirois, Owusu et Sealy, voire dans une moindre mesure Loturi), difficile dans de telles circonstances de ne pas nommer un joueur de l’équipe qui s’est imposée 1-4. Et malgré un Busquets très impressionnant à la baguette, il faut reconnaître que malgré sa bourde de début de rencontre, Messi est sorti du lot, avec avant tout ses buts spectaculaires, mais aussi de nombreuses interventions très à-propos et quelques passes millimétrées loin d’être évidentes à réussir.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Le moment où Miami s’est réveillé… même si ça ne s’est concrétisé au marquoir qu’en fin de première mi-temps. Au moins, Montréal aura pu y croire une demi-heure, mais comme contre Cincinnati, la différence de talent était trop flagrante pour espérer quelque chose…
L’HISTOIRE
- Si en général les supporters visiteurs effectuent le déplacement et achètent leur place à l’endroit qui leur est dévolu, quand Miami joue, il faudrait peut-être que le club demande aux gens quelle équipe ils vont supporter au moment d’acheter leur ticket et les regroupe. Cela créerait certes une énorme masse rose, mais ça éviterait d’entendre des encouragements pour Messi venir de partout dans le stade, notamment d’un gros groupe dans le bloc 131, soit juste à côté du kop, bien en voix et qui n’a pas manquer de dire aux intrus (heureusement, pas des hooligans) de se taire… en d’autres mots, vous le devinerez.
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Faut-il s’inquiéter pour Samuel Piette ? Auteur d’un match propre, il a pourtant été sorti à la mi-temps. On ne peut que penser au tympan perforé dont il a été victime il y a peu en plein match. Même s’il n’aurait pas empêché Miami de s’emparer des trois points, son remplacement a contribué à accroître l’écart de niveau entre les deux équipes.
- Entre les blessés à nouveau disponibles mais pas encore prêts à être titulaires, et un Campbell diminué cette semaine, Marco Donadel n’avait pas l’embarras du choix pour son onze mais est surtout resté cohérent par rapports aux rencontres précédentes lors desquelles il avait plus ou moins les mêmes joueurs à sa disposition.
- Alors qu’il y a un match de coupe de la plus haute importance en milieu de semaine, on peut se questionner sur le fait que Marco Donadel n’ait pas procédé à certains changements plus tôt dans la rencontre.
RÉCIT
Le match a commencé sur les chapeaux de roues pour Montréal, grâce à une passe décisive de… Messi, qui a superbement lancé Owusu. L’attaquant ne s’est évidemment pas privé de battre Ustari (1-0), alors qu’on jouait depuis deux minutes à peine !
Un coup sur la tête de Miami qui a mis un bon quart d’heure à réagir, mais dès lors, on a pu voir sa vitesse d’exécution hors du commun en MLS. À la réception d’une ouverture lumineuse, Alba a préféré tirer au deuxième poteau plutôt que d’y servir Surarez, seul : il fut puni par le montant, qui repoussa son envoi. Mais c’est surtout Sirois qui s’est illustré, d’abord sur une très belle sortie devant Allende sur un contre initié par Messi, ensuite en repoussant une tentative de Cremaschi, sauvant les meubles pour ses défenseurs ne parvenant pas à se dégager. De quoi se faire ovationner par ses supporters, comme quoi cet honneur ne fut pas réservé au seul Messi durant le match.
Entre temps, Sealy a étalé l’étendue de son potentiel (et ensuite de sa marge de progression) en dribblant pas moins de cinq (!) adversaires, mais au bout de son effort, il envoya un tir trop mou dans les bras du gardien.
Miami, de son côté, semblait avoir trouvé le juste milieu : éviter de trop s’emballer mais être plus efficace. C’est ce qui est arrivé quand Allende, mal tenu, a tenté un tir de loin apparemment anodin mais qui a fini au fond des filets (1-1).
Si Montréal a tenté de répondre via un bel effort de Clark, qui a servi Sealy dont le tir a fini au-dessus, c’est bel et bien Miami qui a pris l’avance avant le repos grâce à une superbe action individuelle de Messi, illustrant par cette action une des raisons pour lesquelles les gens se déplacent au stade pour l’admirer (1-2).
Montréal a entamé la seconde période avec d’excellentes intentions : Owusu a obligé Ustari à dévier un tir de de loin en corner, puis a provoqué une vraie séance de billard dans le rectangle adverse à la fin de laquelle on ne peut pas reprocher à Sealy d’avoir été surpris.
Mais juste avant l’heure de jeu, la machine Miami se remettait en route. Une rare mauvaise intervention de Sirois a créé de la confusion dont Suarez ne profita pas, tirant dans le filet latéral.
Dans les instants qui suivirent, on eut droit au scénario de la fin de la première mi-temps : un envoi de Sealy, plus beau cette fois et juste à côté, suivi d’un but visiteur signé Segovia d’un tir de loin de qualité mais d’autant plus spectaculaire qu’il a été dévié par la transversale (1-3).
Ce n’était rien comparé à l’œuvre d’art de Messi deux qui deux minutes plus tard a étalé tout son talent, transpercé toute la défense et fait se lever presque tout le stade (même certains fans de Montréal, que sur le coup, on peut comprendre – bien davantage que les nombreux “Messi, Messi” émanant des tribunes à divers moments du match).
1-4, le match était plié, même si Sirois, sans qui la note aurait été plus lourde, a encore dû s’illustrer devant Allende et Suarez, déviant même un tir sur sa transversale. Les supporters de Montréal ont encore espéré voir leurs favoris réduire la marque, notamment quand Ustari a dévié un corner un tir bien placé d’Owusu tenu de très près et pas dans une position facile, ou quand dans les arrêts de jeu un ballon a traversé le rectangle sans que personne n’en profite, mais la fin de match, logiquement moins emballante, ne fut pas non plus prolifique devant les buts.