MONTRÉAL : Bush, Camara, Ouimette, Pearce, Brovsky (82e Romero), Bernardello, Bernier, Mapp, Felipe (74e Gonzalez), Nyassi, McInerney (90e Tissot)
EDMONTON : Smits, Watson, Moses, Roberts, Laing, Hlavaty, Banner (18e Edward), Boakai (86e James), Jonke, Ameobi (46e Nonni), Fordyce
ARBITRE : M. Fischer
AVERTISSEMENTS : Edward, Boakai, Hlavaty
LES BUTS : 10e McInerney (1-0), 17e McInerney (2-0), 47e Brovsky (3-0), 67e Jonke (3-1), 69e Jonke (pen., 3-2), 90e Bernier (pen., 4-2)
Largement dominateur pendant une heure contre un adversaire nettement plus faible, l’Impact a atteint la finale de la Coupe du Canada non sans se faire peur et doit son salut à un penalty contestable converti par Bernier à la toute fin de longs arrêts de jeu.
Pour ce match retour, Frank Klopas avait aligné le meilleur onze à sa disposition, ce que beaucoup considèrent comme le onze de base, moins Perkins (car Bush a la préférence en coupe), Ferrari et Di Vaio blessés. Malgré le fait qu’il ait peu joué samedi et sera suspendu le week-end prochain, Warner était sur le banc. Par rapport à l’aller, Brovsky, Bernardello, Felipe et Mapp remplaçaient Tissot, Mallace, Warner et Smith.
On a rapidement vu l’écart entre une équipe de MLS et un pensionnaire du bas de classement de D2. Si c’était déjà perceptible à la télévision la semaine dernière, c’était encore plus évident au stade. Malgré des initiatives intéressantes, les visiteurs avaient un niveau technique, une vitesse d’exécution et une certaine naïveté qui les empêchaient régulièrement de mener leurs actions à bon port. C’était encore plus difficile de comprendre comment l’Impact avait pu perdre là-bas.
Malgré les difficultés de l’équipe, McInerney ne lésine pas sur les efforts depuis son arrivée, dans des circonstances difficiles. Sans surprise, il a continué sur sa lancée et a été dans la plupart des bons coups de la soirée. Dont le premier, quand il a profité d’un dégagement raté de la défense d’Edmonton pour remettre le ballon à Felipe, bien placé mais dont le tir a échoué à côté.
Mais l’homme en forme (un des seuls, diront certains) de l’équipe depuis le début de la saison, c’est Mapp. Et il a encore démontré tout ce qu’il pouvait apporter à l’équipe. On ne jouait pas depuis 10 minutes qu’il nous a gratifiés d’une superbe montée sur le flanc droit (quasiment un demi-terrain) avant de centrer vers Felipe. Dans une position qu’il affectionne généralement, le Brésilien a effectué une reprise prouvant qu’il n’est pas dans son assiette en ce moment, mais le ballon est arrivé à McInerney qui a rapidement replacé Montréal en tête de cette demi-finale.
On n’a pas vraiment eu le temps de se demander comment les deux équipes allaient réagir à ce changement de physionomie. On passera rapidement sur le tir de loin de Nyassi, à côté. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que Montréal double son avance. Jouant temporairement à 10 en raison de la blessure de Banner, Edmonton a mal négocié un coup franc et Nyassi a pu amorcer un contre : il a cédé le ballon à Mapp qui l’a prolongé vers McInerney d’un beau geste technique. La défense visiteuse était trop lente et l’ancien pensionnaire de Philadelphie a pu faire 2-0 d’un tir croisé.
Deux minutes plus tard, Nyassi a croqué sa reprise de l’entrée du rectangle sur un centre de Mapp, et Smits a pu s’emparer facilement du ballon. La suite de la première mi-temps a été moins emballante, le rythme étant aussi cassé par l’un ou l’autre long arrêt de jeu pour soigner un joueur. On notera simplement une nouvelle combinaison McInerney - Mapp, conclue par un centre de ce dernier destiné à Nyassi mais un peu trop devant le Gambien pour qu’il puisse le reprendre.
La deuxième mi-temps reprenait de la meilleure manière qui soit puisqu’on rejouait depuis à peine plus d’une minute qu’un corner de Bernardello arrivait au premier poteau à Brovsky, qui a sauté plus haut que tout le monde et prolongé le ballon au fond des filets (3-0). On pensait que la messe était dite et que la suite serait une promenade de santé, encore plus quand Smits a dû sortir dans les pieds de Camara lancé dans le rectangle.
Il faut dire qu’Edmonton n’avait absolument pas été menaçant jusque-là et que son premier tir digne de ce nom, peu avant l’heure de jeu, ne prêtait guère à l’inquiétude puisque la frappe des 30 mètres de Hlavaty avait fini au-dessus, sans danger pour Bush. Au contraire, le spectacle était de l’autre côté avec McInerney qui reprenait d’une « volée-talonnade » un centre de Felipe venu de la gauche : très joli, mais de peu à côté.
Toutefois, l’Impact a alors commencé à reculer et à attendre son adversaire, à faire preuve de passivité et peut-être d’excès de facilité. Edmonton a doucement commencé à se montrer réellement menaçant. Notamment sur le flanc gauche, pas seulement avec le jeune Boakai mais aussi avec Laing qui avait déjà débordé plusieurs fois. Sur un de ses centres, le jeune prodige albertain, bien placé, a tiré dans les nuages.
Boakai a ensuite montré les qualités techniques qu’on lui prête en s’enfonçant dans la défense de l’Impact avant d’envoyer un tir un rien trop croisé. Ce n’était que partie remise, mais Boakai s’est cette fois mué en passeur, servant Jonke qui avait surpris toute l’arrière-garde locale pour se retrouver seul face à Bush, qu’il a battu (3-1).
Match relancé ? En tout cas, Edmonton pouvait à nouveau y croire, un but suffisait à son bonheur. Montréal avait intérêt à se réveiller, à arrêter de reculer et de jouer avec le sien, de bonheur. À peine deux minutes après le but, on se disait que la machine pouvait être vite relancée quand Bernier reprenait un centre de Mapp d’une reprise placée non loin de la cible.
Mais c’est tout le contraire qui est arrivé, à peine quelques instants plus tard. Sur un nouveau centre de la gauche des visiteurs, Ouimette fauchait Hlavaty dans le rectangle et M. Fischer sifflait penalty. Jonke l’a converti pour inscrire son deuxième but de la soirée mais, surtout, virtuellement qualifier Edmonton pour la finale. Stupeur !!! Comment était-ce possible de dominer comme ça pendant une heure et de courber l’échine de la sorte en quelques minutes à peine ?
La suite du match, y compris les 6 minutes des arrêts de jeu, a été à sens unique, avec un Impact qui poussait tant et plus, bien soutenu par le public. Ainsi, Bernier a repris un centre de Mapp d’une volée qu’il a envoyée au-dessus, et Gonzalez bien placé dans le rectangle a tiré à côté. Polémique en fin de temps réglementaire quand une faute de Nyassi à la limite du rectangle était sanctionnée d’un coup franc et non d’un penalty comme souhaité par le public. Il a quand même fallu une claquette de Smits pour dévier le coup franc de Bernier.
Edmonton misait sur le contre mais n’osait pas se dégarnir. James a quand même eu une chance mais a ponctué précipitamment un effort solitaire d’un tir à côté.
Le match touchait à sa fin, les centres et tirs montréalais se multipliaient et l’un d’entre eux toucha un bras visiteur. Difficile de ma position de dire s’il y avait penalty, mais les gens qui regardaient le match à la télévision parlaient de ballon sur l’épaule plutôt que le bras qui, en outre, était le long du corps. Les images permettront de juger. L’arbitre a peut-être aussi été influencé par la situation litigieuse sur Nyassi quelques instants plus tôt. Toujours est-il qu’il a sifflé penalty. Bernier a calmement battu Smits, fixant les chiffres à 4-2 et évitant au club le ridicule d’une élimination contre un adversaire aussi faible.