Alors que l’équipe s’envole aujourd’hui pour le premier de ses deux stages en Floride, elle accueille un nouveau pensionnaire, l’attaquant de 28 ans Prince Owusu, venu du Toronto FC après avoir fait ses classes dans les divisions inférieures allemandes.
Né en Allemagne, Owusu a grandi à Stuttgart et a été formé par le plus grand club de la ville – le VfB Stuttgart – qui l’a recruté alors qu’il avait 12 ans. Six ans plus tard, il intègre l’équipe réserve, mais ne parvient pas à y percer.
Après un an et demi, il prend la direction d’Hoffenheim, où il évolue aussi en réserves, en D4 allemande, et se fait remarquer en inscrivant 13 buts lors de sa première saison complète en championnat. Ce qui lui vaut un transfert à Bielefeld, en D2.
Un niveau visiblement trop élevé pour lui, puisqu’après une demi-saison, il est prêté au Munich 1860 où il marquera sept buts en championnat en une saison et demie. Pas de quoi le conserver, mais d’autres clubs de D2 se disent que, quand même, ce joueur pourrait percer : d’abord Paderborn, ensuite Aue, mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous.
Malgré tout, les prospecteurs voient visiblement un certain potentiel en Owusu – il faut dire qu’il a été international allemand en équipes de jeunes –, qui ne quitte pas l’antichambre de l’élite allemande, et prend la direction de Jahn Regensburg en 2022. Il a alors 25 ans… et semble enfin trouver chaussure à son pied, puisqu’il marquera 9 buts en une saison sur les bords du Danube.
Et plutôt que de se laisser bercer sur les flots d’une réussite qui lui sourit enfin, il répond aux sirènes de la MLS… et du Toronto FC, sans visiblement savoir dans quoi il s’embarque. Arrivé en cours de saison 2023, il termine l’exercice sans trouver une seule fois le fond des filets. Il faut dire qu’en Ontario, les choses sont compliquées – c’est un euphémisme – et il n’est pas facile d’arriver dans un tel contexte.
Celui de 2024 est quelque peu différent, mais tout aussi alambiqué. Après un départ en trombe, l’équipe s’effondre et rate la phase finale de la saison. On ne sait jamais trop à quel saint l’entraîneur John Herdman tente de se vouer, Owusu doit arriver à se faire une place dans tout ce désordre… et il faut reconnaître qu’il s’en est pour le moins bien sorti, avec neuf buts en championnat et trois en coupe.
Malgré tout, arrivé en fin de contrat, son club ne le conserve pas, alors que pourtant à l’époque, il n’a pas encore d’entraîneur pour 2025. Vu les règlements de la MLS, il est ainsi susceptible d’être recruté (gratuitement) au processus de repêchage de la ligue – où l’on retrouve des joueurs de 22 ans ou plus ayant au moins une année de service en MLS mais qui ne peuvent pas avoir le statut de joueur libre.
Lors de la première étape, tout le monde passe son tour. Lors de la seconde, il n’est plus là (les joueurs peuvent choisir de ne pas y participer). Avait-il trouvé un accord avec Montréal entre temps… ou était-ce pour une autre raison ? Toujours est-il que, règlements de la MLS obligent, encore, Montréal doit dès lors compenser Toronto pour l’acquérir, et versera aux Ontariens entre 175 000 et 250 000 $ de son allocation monétaire.
Compte tenu des circonstances houleuses à Toronto en 2024, il est assez difficile de se faire une idée claire du profil d’Owusu. “Il faut que je prenne ma place au milieu de tout ce désordre !” était en tout cas visiblement son état d’esprit, et il l’a d’ailleurs aussi bien illustré sur le terrain, car on l’a souvent vu à l’affût de ballons qui traînaient dans le rectangle ou au rebond, mais aussi tenter de profiter (voire de provoquer) des erreurs de l’adversaire. Beaucoup plus, en tout cas, que s’illustrer sur des actions travaillées (après, on peut aussi se demander s’il y en avait beaucoup à l’entraînement…) Ah, et il avait aussi la réputation de bien se trouver sur le terrain avec un certain... Marshall-Rutty.
Son grand gabarit (191 cm pour 87 kg) ne lui donne pas forcément la réputation d’un excellent joueur de tête, mais davantage d’un pivot, qui aime jouer très haut et permet de gagner du temps dans la conservation du ballon. Ou de marquer depuis le petit rectangle. À première vue, il aime aussi quand son équipe fait le jeu et quand les actions sont dessinées dans les 15 derniers mètres de l’adversaire… Un beau contraste avec Vrioni ! Sera-t-il source de complications ou de complémentarité ? Laurent Courtois semble en tout cas avoir un plan. On a hâte de voir ça !
