Montréal connaît ses trois adversaires de la première phase de la Leagues Cup 2025 : Léon et Puebla viendront au stade Saputo, alors qu’il affrontera Toluca aux États-Unis. Explications, et retour sur le nouveau format.
Finie la Leagues Cup au format style Coupe du monde, mais avec des groupes de trois (ouvrant la porte à certaines dérives – qui n’ont a priori pas eu lieu, mais dont les supporters de Vancouver gardent un souvenir amer en Coupe du Canada…) et avec tous les clubs de MLS et du championnat du Mexique. Désormais, les deux compétitions seront représentées par 18 clubs chacune, dans un format qui semble compliqué à première vue mais, à bien y regarder, est très bien pensé à de nombreux égards.
Pour commencer, les participants. Pour le championnat du Mexique, c’est simple : 18 clubs jouent en D1, tous participent donc à la Leagues Cup. Pour la MLS, ce sont les 9 mieux classés de chaque conférence la saison précédente (ce qui explique pourquoi Montréal disputera la compétition et pas Toronto), à une subtilité près : un club ne peut jouer que deux coupes ayant lieu en Amérique du Nord (Coupe des champions, Leagues Cup, Coupe du Canada, Coupe des États-Unis) par saison. Puisque la Coupe des champions a évidemment préséance sur les autres et que tous les clubs canadiens de MLS disputent la Coupe du Canada, un club canadien qui joue la Coupe des champions ne peut pas disputer la Leagues Cup. C’est le cas cette année de Vancouver, remplacé par San Diego.
Le format, maintenant. Accrochez-vous pour suivre le début, mais s’il vous traverse le cerveau sans y rester, ce n’est pas bien grave, ce qui compte, c’est d’en retenir le résultat. On a donc 36 clubs : 18 de MLS, 18 du championnat du Mexique. Les organisateurs ont commencé par les classer selon deux critères : d’abord sportif, basé sur les points accumulés l’année dernière dans leur championnat respectif, ensuite géographique, pour minimiser les déplacements. On se retrouve ainsi avec deux régions : Est et Ouest, composées chacune de 3 divisions (D1 pour le top 3, D2 pour les 3 suivants, D3 pour les trois derniers).
Le but, et c’est là tout le génie du nouveau format, est de ne plus avoir de rencontres entre équipes qui s’affrontent habituellement dans leur championnat domestique. Ainsi, six sections ont été formées, reprenant, dans leur région respective, une équipe de chaque division des deux pays – donc six équipes au total. Six fois six, trente-six, le compte est bon. Et chaque club joue trois fois lors de la première phase : contre chacune des équipes de sa section venant de “l’autre” championnat.
Ainsi, Montréal est en D3 de la région Est. Dans sa section, on retrouve aussi New York City et Columbus (la seule incidence est qu’ils affronteront les mêmes adversaires), ainsi que, donc, trois équipes venues du championnat du Mexique, à savoir Toluca, Léon et Puebla, respectivement en D1, D2 et D3 de la Leagues Cup 2025. Ce seront donc ses trois adversaires lors de cette première phase.
Puisque toutes les rencontres se jouent aux États-Unis et au Canada, les équipes mexicaines sont désavantagées. Pour que cela pèse moins sur certaines d’entre elles, les six qui sont en D1 bénéficient de privilèges de localisation afin de minimiser leurs déplacements. Ainsi, on pouvait se douter que Montréal jouerait deux rencontres au stade Saputo, et la troisième dans un “domicile provisoire” d’un adversaire. Il affrontera ainsi Toluca dans le stade des New York Red Bulls, alors que Léon et Puebla se déplaceront au Québec.
Si on ne connaît pas encore l’heure des rencontres, les jours ont déjà été fixés : le mardi 29 juillet contre Léon, le vendredi 1er août “à” Toluca dans le New Jersey, et le mardi 5 août contre Puebla. Trois villes qui parleront certainement aux plus anciens, vu qu’elles furent le cadre de rencontres (dont certaines d’anthologie) de la Coupe du monde 1986, peut-être la plus belle d’entre toutes.
En théorie, Toluca sera l’adversaire le plus coriace, mais son début d’année est cahin-caha, tant et si bien qu’il est actuellement dans le ventre mou du classement de son championnat. On se méfiera particulièrement de son buteur Paulinho, qui continue de faire trembler les filets au Mexique après avoir été prolifique dans divers clubs de son pays natal, le Portugal, notamment Braga et le Sporting Libsonne, excusez du peu…
Mais le premier match contre Léon sera particulièrement attractif… et difficile, d’autant qu’un certain James Rodriguez (que l’on a entre autres connus au Real Madrid, et qui a surtout brillé sous le maillot de la Colombie à la Coupe du monde) vient d’y signer. Depuis le début de l’année, le club est invaincu (cinq victoires et un nul) en championnat du Mexique et, après une très mauvaise série ayant pris fin le 18 septembre dernier, il n’y a subi qu’une défaite entre temps, à Monterrey…
Puebla tombera à point nommé comme troisième adversaire, que ce soit pour retrouver le sourire malgré des débuts difficiles, ou aviver des espoirs de qualification. En effet, si le club jouait régulièrement la première moitié de classement depuis la mi-2020, ses derniers mois sont pour le moins catastrophiques : il n’a remporté que deux victoires (contre douze défaites) depuis la mi-septembre, et se bat dans les tréfonds du classement. On y retrouve un visage que l’on a bien connu en équipe nationale canadienne : Lucas Cavallini.
Et après ? Après, on passe directement aux quarts de finale, il y aura donc 8 équipes qualifiées sur 36 qui passeront à la phase à élimination directe. Pour le classement, accrochez-vous encore une fois… même si là encore, quand on y pense, c’est bien réfléchi. Aucun lien avec les zones, les divisions ou les sections, mais deux classements inspirés par les nouvelles formules des coupes d’Europe : il y aura un classement spécifique regroupant les équipes de leur championnat – donc un club de MLS sera dans le classement MLS de la Leagues Cup, un club de LIGA MX dans le classement LIGA MX de la Leagues Cup. Et les quatre premiers de chaque classement passeront en quart de finale, dans un tableau prédéterminé menant jusqu’à la finale.
Au total, donc, 62 rencontres (il y aura un match pour la troisième place) et trois places qualificatives pour la prochaine Coupe des champions. Au moins 58 d’entre elles (et peut-être même les 62, sait-on jamais) opposeront un club de MLS à un club mexicain. Si on crée une nouvelle compétition dans le genre, c’est évidemment pour ce charme-là, par pour retrouver ses adversaires habituels. Alors, si le nouveau format semble sortir de la tête d’ingénieurs, il est, en réalité, hyper bien pensé pour atteindre cet objectif tout en ne devant plus couper la saison pendant un mois pour la Leagues Cup.
Et si le format ne vous intéresse pas plus qu’il ne faut… tout ce qu’il y a à retenir, c’est que désormais, Montréal affrontera trois adversaires mexicains, et qu’on peut s’attendre à de belles soirées d’été supplémentaires au stade Saputo. De quoi être comblés !