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Les priorités du président Gervais

Posted on 29 March 2022

 CF Montréal
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Gabriel Gervais, jour 2. Même s’il n’entrera en fonction que lundi prochain, le nouveau président du club était bel et bien au travail ce mardi, à commencer par une conférence de presse lors de laquelle il a permis aux médias, et au grand public à travers eux, de mieux comprendre sa vision.

Bien entendu, c’est le plus haut dirigeant du club, son président historique désormais à la tête du conseil d’administration, Joey Saputo, qui l’a présenté. Le “Welcome back home” à la fin de son allocution en anglais en fut un des moments les plus emblématiques. Pour ceux qui l’ignorent encore, Gervais a défendu les couleurs de l’IMFC de 2002 à 2008. Mais ces premiers mots permettaient déjà d’avoir une idée des attentes du club envers son nouvel homme fort, et de la façon dont il est considéré.

Ainsi, Saputo l’a décrit comme un leader mobilisateur doté des compétences opérationnelles et stratégiques pour gérer une organisation comme le club, mais aussi d’un homme qui connaît et comprend bien le soccer, la gestion d’entreprise et le “Québec, Inc.” (le monde des affaires au Québec). Il a également grandement insisté à plusieurs reprises sur son humilité et souligné son leadership et son intelligence tant sur le terrain qu’en dehors. “Au cours des dernières semaines, j’ai eu la chance de découvrir le gestionnaire hors-pair qu’il est devenu chez Deloitte”, a-t-il déclaré, visiblement impressionné.

Saputo a assez tôt résumé les grandes lignes du mandat du nouveau président du club : “Il est un chef d’orchestre qui devra s’entourer des bonnes personnes pour actualiser et atteindre les objectifs de l’organisation. Sa mission sera de regagner la pertinence que l’équipe et l’organisation ont déjà eu dans ce marché.”

LE DROIT À L’ERREUR


L’ancien joueur, pour sa part, a commencé par revenir aux sources, évoquant d’emblée son premier jour… sous le maillot du club : “Ça fait vingt ans presque jour pour jour que l’ai enfilé pour la première fois le maillot de l’Impact de Montréal. Cette défaite 1-0 à Charleston a été le début d’une aventure qui a duré sept ans et lors de laquelle on a eu beaucoup de succès. Mais le plus précieux, ce sont les amitiés développées à l’époque et qui perdurent aujourd’hui.”

Car même s’il s’est éloigné du milieu du soccer depuis la Coupe du monde 2014, à l’occasion de laquelle il avait été consultant pour Radio-Canada, Gervais est toujours resté en lien avec ses anciens équipiers, mais aussi des dirigeants, médecins et autres employés du club. Au point que quand Saputo a décidé de prendre du recul des opérations du club au quotidien et de créer un conseil d’administration, il a pensé à lui pour y siéger en tant que représentant des anciens du club : Gervais a accepté. C’était début 2020 et on connaît les différents tsunamis qui sont passés par là depuis lors, retardant la concrétisation du projet… qui a quand même été à la source de l’arrivée de l’ancien défenseur au poste de président.

“En décembre 2021, il m’a appelé pour me dire qu’il savait que les choses n’étaient pas faciles au club et que s’il pouvait aider, il était là, a poursuivi Saputo. On a été dîner, on a discuté. C’était pendant le processus lors duquel on recevait les CV de candidats à la présidence. Il m’a demandé ce que je penserais s’il déposait sa candidature… et c’est comme ça qu’il est entré en considération.”

Et pourtant, à la démission de Kevin Gilmore, le principal intéressé ne pensait pas à en devenir le successeur. “J’étais très heureux chez Deloitte, je ne cherchais pas à quitter la firme, je me voyais y prendre ma retraite à 62 ans. La seule possibilité aurait été de revenir ici et au soccer, ma passion depuis toujours. Par un heureux concours de circonstances, je me suis retrouvé dans le processus de sélection pour la présidence.”

Mais un dîner avec celui qui fut son président à lui ne suffit évidemment pas à en faire sa motivation principale. “Le club, c’est l’équipe première mais aussi un moteur de développement pour le soccer au Québec, ça me tient beaucoup à cœur, et c’est aussi un moyen d’aider les plus démunis. Je suis confiant que mon bagage peut contribuer à amener le club à un autre niveau.” Et il y eut ce point, un détail pour certains, qui a fait pencher la balance : “J’ai accepté le poste car j’ai demandé à Joey et au CA d’admettre que je fasse des erreurs, et ils ont dit oui. Prendre des risques, ça peut être dans tous les domaines : communications, marketing, joueurs. Ils seront toujours calculés.”

PRIORITÉS : RENCONTRES ET DOSSIER POLÉMIQUES


Nous vous l’avions détaillé dans notre article d’hier, les défis de Gervais seront nombreux. Et il doit bien commencer quelque part… Voilà donc ce qu’il compte faire en premier : rencontrer. Et rencontrer beaucoup de monde. “Hier, j’ai rencontré les employés, ce matin l’équipe technique et les joueurs. Je dois commencer par rencontrer les gens : avoir les bonnes personnes sur les bonnes chaises dans une organisation, c’est tellement important ! Ce sera donc ma priorité. Je veux rencontrer toutes les parties prenantes qui gravitent autour du club : les médias, les supporters, la ville, les partenaires d’affaires et la MLS. Pour comprendre ce qu’on entend et aller au fond des choses. Les dossiers du nom, du logo et des supporters seront aussi prioritaires. Je vais aussi voyager avec l’équipe et apprendre à connaître la MLS, me familiariser avec les opérations et l’organisation”

“Les dossiers du nom, du logo et des supporters” ont fait partie des incontournables de cette première conférence de presse. D’autant que nombreuses questions de journalistes portaient sur le sujet. On peut en résumer par : “Alors, vous allez revenir au nom Impact ou non ?” Réponse de Saputo : “Quand je me suis assis avec les 1642 et les Ultras en novembre ou décembre, je leur ai dit qu’Impact pouvait rester comme surnom, comme Rossoblu pour Bologne. Si le nom Impact est dans votre cœur et que vous voulez chanter Impact, chantez-le, il n’est pas banni du stade !” Il a aussi annoncé que le nom officiel du club avait changé de “Club de Foot Montréal” à “CF Montréal”.

“Je sais que le nom et le logo Impact, c’est un dossier sensible pour tous, et qui l’a été pour moi aussi, a de son côté déclaré Gervais. J’ai saigné pour le club et quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a frappé, je ne comprenais pas, et c’était surtout dans la façon dont ça a été communiqué. Les raisons de la nouvelle appellation, je suis correct avec ça. Le nom CF Montréal est là pour rester. Ce qui n’a pas été bien communiqué, c’est notre histoire : on a eu l’impression, moi le premier, qu’on lui tournait le dos. Vous voyez, notamment avec la nouvelle campagne, que ça a été rectifié. Avant mon arrivée, des démarches ont été mises en place pour une réflexion sur le logo.”

Pour les supporters, le plan est clair. Le nouveau président va commencer par (ô surprise) rencontrer les différents groupes, y compris les Ultras Montréal qui ont annoncé ne pas se présenter au stade cette saison. À leur sujet, il a aussi tenu à apporter quelques précisions : “Quelques individus ont été bannis, pas l’ensemble du groupe. Les Ultras ont été fondés en 2002, je les connaissais, ils venaient nous encourager à Toronto, à Rochester. Je ne sais pas si je connais ceux qui sont là maintenant. Mais le but est qu’ils viennent au stade.”

Cela dit, les dirigeants du club veulent changer la dynamique du Stade Saputo : plus question d’avoir deux tribunes animées qui se répondent, ils souhaitent masser tout le monde derrière le même but. “On veut unifier nos supporter pour avoir la force du nombre. Partout dans la ligue, je peux tous les nommer… à Seattle, il y a 4000 supporters qui sautent derrière le but, à Portland, Kansas City, il y a aussi des supporters de groupes différents ensemble dans le stade. À Bologne, des groupes de croyances politiques différentes se réunissent chaque jeudi et préparent ce qui va être dit, chanté le dimanche, même s’ils s’haïssent : ils ont en commun leur amour pour le club et s’unissent pour ça malgré leurs différences. La tribune unifiée pourrait même s’appeler la tribune Impact (une excellente idée, à notre sens, mais ce n’est pas le propos). Je ne veux cependant pas faire la négociation à travers les médias.”

“La question est de savoir comment on peut unifier nos supporters, les avoir tous ensemble derrière le but adverse, a ajouté Gervais. Comment faire du Stade Saputo une forteresse ? À Claude Robillard (où l’Impact jouait durant les meilleures années de Gervais, pour ceux qui l’ignorent), on était presque imbattable, et on aimerait recréer ça maintenant.”

“PERTINENCE” ET VISIBILITÉ


Un autre point a frappé les esprits dans la déclaration initiale de Saputo : regagner la pertinence que le club a déjà eue dans le marché. Oui, mais plus précisément, c’était quoi à ses yeux, ça a baissé quand et pourquoi ? “Quand on savait qu’il y avait un mach de l’Impact en MLS, on voyait dans la ville des gens avec des maillots de l’équipe, on était plus présents avec nos partenaires. Jusqu’en 2014, ça allait bien. Et après, on l’a perdue graduellement. Il faut voir pourquoi. On peut l’attribuer à beaucoup de facteurs, mais il faut étudier ça plus en profondeur. Car ça n’a pas juste été 2021, le changement de nom, de logo et tout ça.”

Quant au cheminement pour la retrouver, on peut se rassurer du fait qu’aucun des deux interlocuteurs n’avait de solution toute faite avant même d’avoir étudié la question. “Avec le recul, vous apprenez des décisions qui ont été prises. 2021 a été une année compliquée sur de nombreux aspects. Il faut prendre un pas de recul, analyser les décisions qui ont été prises et voir comment on aurait pu avoir des résultats différents. Car si on fait la même chose, ça n’arrivera évidemment pas. 2022 servira à ça.”

“Pour qu’on puisse rayonner, il n’y a pas d’autre façon de faire que d’être visible dans notre communauté, avait quant à lui déclaré Gervais dans un premier temps. De l’externe, c’étaient [les marques de perte de pertinence] des commentaires négatifs par rapport à l’équipe, sur l’identification au club par exemple. Mais je suis un gars de chiffres, je veux donc en savoir plus sur les gens qui vont au stade et les commanditaires.”

La visibilité du soccer de haut niveau dans le grand public aide le club, c’est une évidence. Même si ce n’est pas forcément toujours lui qui se met en valeur. La qualification de l’équipe nationale pour la Coupe du monde sera bénéfique. C’est d’ailleurs le tout premier sujet abordé par Saputo aujourd’hui qui, après l’avoir félicitée, a souligné que “plusieurs joueurs de FC Montréal (sic) ont participé à la qualification de l’équipe.”

Gervais en a remis une couche un peu plus tard : “Mon rêve quand j’ai grandi au Pérou a toujours été de jouer professionnel et de participer à une Coupe du monde. Des jeunes de partout à Montréal, au Québec et au Canada regarderont ça. On doit capitaliser là-dessus.” Imaginez s’ils pouvaient en plus la vivre dans leur ville : les retombées positives pour le club et le développement du soccer québécois (ce qui tient fort à cœur à Gervais, il l’a souligné à de nombreuses reprises) seraient énormes. On aurait aimé savoir si avec cette nouvelle direction, le club pouvait encore avoir une influence dans l’organisation de rencontres du Mondial 2026 à Montréal, tombée à l’eau depuis que le gouvernement provincial a décidé de retirer son appui financier (un sujet qui tient aussi à cœur à Patrice Bernier, qui ne manque pas de le dire sur les réseaux sociaux). Malheureusement, notre main levée à plusieurs reprises pour en parler n’a pas passé le filtre.

L’ESPRIT DE LA RELANCE DE 2002


Question dont la réponse est moins évidente que la présence du Canada au Mondial pour la popularité du club : la présence d’une grande vedette dans l’équipe. Alors, est-ce que le président Gervais poussera pour que le club en attire une ?

“On doit vivre avec la réalité de notre marché. Si à vos yeux (s’adressant au journaliste qui avait posé la question), c’est important d’avoir une vedette, aux miens, c’est important d’avoir une équipe performante et qui procure du plaisir, a commencé par répondre Saputo. Certaines équipes ont des capacités financières pour le faire. On a souvent dit qu’on est un grand marché mais si on regarde la réalité, on n’en est pas un.” On se rappellera que le concept de “grand marché” était très important aux yeux de Kevin Gilmore, et on peut prendre cette déclaration comme un des signes de rupture nette avec l’ère qui a pris fin l’automne dernier.

Gervais, lui, a répondu de façon modérée, faisant comprendre que ce n’était ni prioritaire ni impensable : “Si vous regardez l’histoire du club, il n’a jamais hésité à aller chercher des grands noms : s’il y a la possibilité et qu’elle fait sens avec les besoins et la philosophie de l’équipe, ça peut encore se faire.”

C’est donc aujourd’hui le début d’une nouvelle ère au club, à tout le moins dans les bureaux, puisque la nouvelle politique sportive, elle, est sur les rails depuis début 2020. Et les nouvelles ères, Gervais connaît ça, lui dont l’arrivée à l’IMFC avait coïncidé avec la reprise du club, déclaré en faillite quelques mois plus tard. D’ailleurs, lors de la conférence de presse de ce mardi, il a effectué pas mal de parallèles avec la relance de l’époque, que ce soit la confiance accordée aux talents locaux (rappelons que lors du titre de 2004, les Américains comptaient comme étrangers en USL et qu’il y avait 18 Canadiens sur 26 dans l’effectif, dont 8 dans le 11 de base) ou l’état d’esprit au sein du club à l’époque.

Mais il n’a pas manqué de faire remarquer à plusieurs reprises qu’il avait conscience que le club et le soccer de haut niveau avaient énormément évolué depuis son départ, et que connaître en détails la réalité actuelle faisait partie de ses priorités. Accorder un rôle clef au sein du club à un ancien de la maison en a longtemps été une marque de fabrique. Comme souvent lors de ce genre d’annonce, l’optimisme est de rigueur, même si certains sont échaudés par l’expérience Gilmore, qui avait pourtant commencé de façon très encourageante. D’un regard extérieur, il n’y a désormais qu’une chose à faire : laisser le nouveau président travailler, rencontrer et se faire sa propre idée. Et y contribuer s’il nous le demande, surtout quand, comme lui, on vit de près les activités du club depuis 2002.
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