COLUMBUS : Schulte, Moreira, Camacho (90
e Cheberko), Amundsen, Nagbe, Morris, Gressel (71
e Farsi), Zawadzki, Ramirez (71
e Russel-Rowe), Matan (83
e Yeboah), Cucho
MONTRÉAL : Sirois, Waterman, Campbell (80
e Herrera), Corbo, Brault-Guillard, Piette (80
e Duke), Saliba, Lassiter (86
e Toye), Ibrahim (67
e Vilsaint), Quioto, Opoku
ARBITRE : M. Fischer
AVERTISSEMENTS : Piette
LES BUTS : 7
e Ibrahim (0-1), 17
e Cucho (1-1), 50
e Nagbe (2-1)
Battu 2-1 par plus fort que lui à Columbus alors qu’il avait rapidement ouvert la marque grâce à Ibrahim, Montréal a vu sa qualification pour la phase finale de la saison s’envoler alors… que son match était fini quand New York a marqué le but de la victoire à Nashville.
LE JOUEUR CLEF
- Darlington Nagbe : jouant devant sa défense, il l’a parfaitement protégée mais fut en outre au four et au moulin en permanence. Disponible bas dans le jeu pour les sorties de balle, impliqué dans la construction, apportant le surnombre quand son équipe attaquait, il a ajouté la cerise sur le gâteau avec le but donnant l’avance à ses couleurs. Sans oublier que dès qu’il y avait un trou, il venait le boucher. Un tel joueur aurait été on ne peut plus précieux à Montréal, non seulement ce soir, mais aussi tout au long de la saison… Ce qui s’en est le plus rapproché fut le Wanyama des bons jours.
L’HISTOIRE
- Elle s’est jouée sur les autres terrains. Notamment à Nashville, où New York a marqué sur penalty dans les arrêts de jeu le but le qualifiant pour la phase finale. Mais aussi à Charlotte qui, après avoir ouvert la marque rapidement, a résisté bec et ongles au Messi de Miami pour remporter trois points essentiels.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Dix minutes après le but d’ouverture, la défense joue les spectateurs en regardant une ouverture de Matan sur la droite pour Gressel qui a trop de latitude pour servir Moreira, auteur d’une promenade de santé à sa guise avant de servir Cucho, pas assez bien tenu vu le monde dans le rectangle et auteur de l’égalisation sur une superbe frappe.
LE JEU
- À sens unique, ou presque. Hormis son but, Montréal n’a quasiment jamais menacé le gardien adverse, alors que Sirois a sauvé ses couleurs à plusieurs reprises. L’entrejeu a été particulièrement dépassé, Columbus gagnant avec cette bataille le contrôle du match, pour ensuite se créer de nombreuses occasions grâce à un Cucho des grands soirs.
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Avec cette défaite, il fallait que deux des trois équipes qui pouvaient dépasser Montréal ne s’imposent pas. Si Chicago s’est incliné à New York City, Charlotte a donc battu Miami et New York s’est imposé in extremis à Nashville, propulsant Montréal sous la ligne rouge alors que les Québécois avaient terminé leur match et regardaient avec anxiété ce qu’il se passait ailleurs.
- Chez lui, si offensivement, Columbus est un rouleau compresseur, il a quand même quelques faiblesses défensives, dont le côté droit. Mais pour l’exploiter, encore aurait-il fallu que Lassiter soit percutant. Le joueur placé sur le flanc gauche n’a rien apporté offensivement mais a en outre été une porte tournante défensivement. Malgré sa bonne volonté, sa présence sur le terrain pendant aussi longtemps reste un mystère.
- Blessé, Choinière a dû déclarer forfait. Dommage, lui qui venait de fêter sa première sélection en équipe nationale. Son remplacement par Brault-Guillard était le seul changement par rapport au match brillamment remporté face à Portland.
RÉCIT
Si les joueurs locaux ont pris le match en mains dès le coup d’envoi, ils ont rapidement payé cher l’une de leurs rares faiblesses défensives : une reconversion mal assurée sur une perte de balle, permettant à Saliba de lancer Brault-Guillard sur la droite, lequel a glissé le ballon vers Ibrahim, oublié (0-1).
Mais Columbus a rapidement repris ses esprits, notamment avec une de ses (nombreuses) superbes sorties de défense au quart d’heure : profitant d’espace dans l’axe de l’entrejeu, les locaux se sont rapidement retrouvés en zone offensive où Cucho a raté sa reprise sur un centre d’Amundsen.
Deux minutes plus tard, l’attaquant colombien a fait mouche d’un puissant tir à l’issue d’une action aussi bien menée collectivement par ses partenaires que passive dans les rangs montréalais : 1-1, peut-être le tournant du match car dès lors, Montréal n’avait plus la qualification garantie et il n’a plus jamais été capable de reprendre le dessus.
Le reste de la première mi-temps a été dominé par Columbus, emmené par Nagbe et Cucho, impliqué dans la plupart des situations chaudes dans le rectangle visiteur, notamment un tir contré par Waterman. La défense était certes bien en place, mais elle était mal protégée ce qui permettait aux hommes de Wilfried Nancy de contrôler les débats sans toutefois pouvoir prendre l’avance avant le repos.
Columbus voulait gagner, et n’a pas tardé à le montrer : une belle combinaison légèrement décalée sur la gauche s’est terminée par une passe à Nagbe plein axe : puisque tout le monde le regardait, il a eu tout le temps d’ajuster un beau tir qui a trompé Sirois (2-1).
D’égalisation, il ne fut jamais sérieusement question. Au contraire, Sirois a dû se mettre en valeur à plusieurs reprises. S’il n’eut guère de peine à capter un autre envoi de Cucho, il a ensuite eu le dessus sur la technique de Matan après un beau mouvement en un temps de Columbus. Le gardien visiteur nous a aussi gratifiés d’une sortie dans les pieds d’Hernandez et de deux arrêts difficiles du bout des doigts sur autant de tentatives de Cucho, qui avait chaque fois bénéficié de beaucoup d’espaces.
Il a fallu attendre la 83
e minute pour voir Montréal obtenir un semblant d’occasion, une tentative aussi jolie que désespérée de Saliba qui a fini sur le toit du but. Et puis ? Et puis Sirois, encore, devant Russel-Rowe pour une fois de plus empêcher une défaite plus sévère. Mais la qualification ne se jouait plus là. Elle se jouait ailleurs. Ou alors, elle s’est jouée avant… Ah, ces trois récents nuls à domicile…