MONTRÉAL : Sirois, Bugaj, Campbell, Neal (81
e Alvarez), Petrasso, Guboglo (55
e Sealy), Piette (71
e Craig), Loturi, Pearce (55
e Vilsaint), Clark (55
e Opoku), Owusu
CINCINNATI : Celentano, Yedlin, Miazga, Flores, Engel, Orellano (86
e Baird), Nwobodo (40
e Anunga), Bucha, Evander (86
e Valenzuela), Kamara (65
e Kubo), Denkey (86
e Smith)
ARBITRE : M. Montero
AVERTISSEMENTS : Clark, Sealy, Bugaj
LES BUTS : 45
e Evander (0-1), 65
e Orellano (0-2), 83
e Evander (0-3), 90
e Owusu (1-3)
Malmené pendant quasiment toute la rencontre par une équipe de Cincinnati tout simplement plus talentueuse, Montréal a, malgré quelques occasions, à peine eu droit au chapitre et s’est incliné 1-3, subissant sa douzième défaite en dix-neuf rencontres de championnat cette saison.
LE JEU
- Question sincère : s’il avait fallu composer un onze avec les 22 titulaires, combien de Montréalais auraient été sur le terrain ? Même sans avoir de nom ronflant, Cincinnati a des joueurs de haut calibre – parfois recrutés cher et pas aux endroits les plus évidents – et le talent pur, partout sur le terrain, a suffi à faire la différence ce soir.
LE JOUEUR CLEF
- Deux buts, une passe décisive, beaucoup d’implication sur les actions construites par son équipe : Evander a épaté la galerie durant ses 85 minutes sur la (nouvelle) pelouse montréalaise.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Le 0-1 de Cincinnati, car, c’est triste à dire : comme quand une grande équipe affronte un sans-grade, la domination du favori était totale et l’essentiel pour lui était de débloquer le compteur sans, ensuite, se reposer sur ses lauriers.
L’HISTOIRE
- Fait ô combien rare, Marco Donadel était suspendu. S’il arrive de voir des entraîneurs subir cette sanction, c’est souvent en raison d’un coup de sang lors d’un match. Là, c’était à cause d’un abus de cartons jaunes ! Déjà… Même sur le banc, “Jaunadel” est fidèle à sa réputation. Il était remplacé par son adjoint David Sauvry.
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Si l’écart entre les deux équipes était flagrant, c’est surtout la bataille de l’entrejeu qui a viré à la bérézina pour Montréal, mangé tout cru dans ce secteur par les médians venus de l’Ohio, à la fois plus talentueux, mieux organisés, et aussi bien aidés par un Denkey très peu spectaculaire mais toujours disponible devant.
- Montréal a commencé avec le même onze pour une deuxième fois de suite ! C’est assez rare que pour être souligné. Il faut dire qu’avec les blessés et les compétitions internationales, il n’y avait pas l’embarras du choix. D’autant que Vrioni passait du statut de suspendu à blessé. Le seul retour était celui de Sealy, à peine revenu de la Gold Cup mercredi après l’élimination de Trinité-et-Tobago.
- “Savoir se gérer” devrait être un des maîtres-mots aux entraînements de l’équipe. Il y a eu le coup de sang de Vrioni. On ne reviendra pas sur la gestion des efforts difficile du talentueux Sealy qui lui fait dilapider des actions mais aussi son capital sympathie auprès du public. Ce soir, ce fut au tour de Pearce : visiblement mécontent d’avoir raté l’immanquable en tout début de rencontre, il a passé le reste de son temps sur le terrain à vouloir souvent trop en faire. Certes, il a du talent et cela a parfois débouché sur de belles actions, mais ce fut trop souvent au détriment du collectif, et ça fait une grosse tache sur son bulletin.
RÉCIT
Si un coup franc vicieux a dû être arrêté par Sirois dans les premières minutes, Montréal a répondu du tac-au-tac par Pearce qui a d’abord complètement raté sa frappe après avoir été isolé sur un contre, puis a tenté se racheter d’un angle fermé mais a vu Celentano et son poteau sauver les meubles.
Cincinnati prenait ses responsabilités d’équipe de haut de tableau, mais ses occasions n’étaient pas nettes : un tir écrasé de Denkey arrêté par Sirois, un centre d’Evander que Kamara n’a pas pu reprendre correctement et deux arrêts de Sirois, sur un tir vicieux d’Orellano puis une frappe écrasée d’Evander à la suite d’un beau mouvement collectif.
À force d’insister, la persistance visiteuse a payé dans les arrêts de jeu de la première mi-temps quand un centre de Yedlin était repris d’un enchaînement contrôle - frappe en boulet de canon à bout portant d’Evander (0-1) laissant peu de chance à Sirois (certainement malheureux de ne pas avoir eu la main plus ferme – ça c’est le côté compétiteur – mais heureux de ne pas finir avec le poignet fissuré – ça c’est le côté lucide).
Malgré une belle action individuelle de Sealy, juste après sa montée au jeu, ponctuée d’un tir au-dessus, Cincinnati ne s’est pas reposé sur son avance, obligeant Sirois à intervenir sur un tir de loin d’Orellano, d’arrêter difficilement en deux temps une autre tentative du même Orellano, et d’intervenir avec succès devant Denkey, isolé mais qui avait raté son contrôle.
Et ce qui devait arriver arriva vingt minutes après la reprise : à la suite d’une superbe combinaison avec Evander, Orellano fit passer les chiffres à 0-2.
Cincinnati ralentissait le rythme mais dominait toujours autant : Campbell était tout heureux de ne pas dévier dans son but un centre de Yedlin, Sirois repoussait un centre de Kubo avait d’être battu par un Evander complètement oublié, alors que le rectangle était plein, et servi par Engel (0-3).
Le semblant de suspense avait fini de disparaître, le public avait déjà quitté le stade en nombre quand Owusu sauva l’honneur en reprenant victorieusement un centre de la gauche de Vilsaint (1-3), ce dernier obligeant Celentano à intervenir une dernière fois en envoyant une lourde frappe après une chevauchée.