PHILADELPHIE : Blake, Harriel, Makhanya, Glesnes (59
e Westfield), Wagner, Vassilev (82
e Bedoya), Jean-Jacques, Lukic, Q. Sullivan (86
e C. Sullivan), Damiani (82
e Donovan), Baribo (59
e Uhre)
MONTRÉAL : Breza, Bugaj (80
e Escobar), Waterman, Craig, Petrasso (80
e Alvarez), Piette (66
e Duke), Loturi, Herbers (46
e Pearce), Synchuk (59
e Clark), Sealy, Owusu
ARBITRE : M. Gonzales
AVERTISSEMENTS : Glesnes, Loturi, Sullivan, Craig
LES BUTS : 38
e Baribo (1-0), 45
e Owusu (1-1), 50
e Makhanya (2-1)
Comme lors du match entre les deux équipes au stade Saputo, Montréal a fait illusion contre Philadelphie et a sûrement quitté le terrain en se disant qu’il a fait mieux que se défendre contre un des cadors de la compétition. Mais la défaite (2-1) était encore au rendez-vous. Cette fois, pourtant, Owusu était en forme et en confiance et a d’ailleurs marqué. Ce qui n’a pas empêché une nouvelle défaite du dernier du classement général, qui parle beaucoup mieux que certains beaux discours.
LE JEU
- Il ne faut pas laisser Philadelphie prendre l’initiative ! Montréal se croyait tranquille lors de ses longues périodes de domination stérile, mais quand son adversaire a poussé, il a craqué : tant sur l’action menant au but d’ouverture qu’en début de deuxième mi-temps dominé par l’Union qui en a profité pour faire la différence. Les buts sont l’unité de mesure d’un match de soccer, sauf exception, et le reste, aussi séduisant soit-il, n’est que décoratif. Montréal l’oublie bien trop souvent, tant dans son jeu que dans les discours (et les choix ?) de l’entraîneur et des décideurs.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- Revenu des vestiaires avec des intentions clairement offensives en raison de l’égalisation montréalaise juste avant le repos, l’Union a poussé et mis Montréal dans les cordes pour arriver à faire 2-1 en cinq minutes à peine. Ensuite, sa défense, malgré quelques errements inhabituels de sa part, est suffisamment restée bien en place, alors que ses joueurs offensifs ont raté quelques occasions de soulager tour Philadelphie.
LE JOUEUR CLEF
- Il a été décisif défensivement – tant dans le mauvais que dans le bon sens – et offensivement : Waterman, auteur d’une bourde sur le premier but de Philadelphie, s’est rattrapé notamment en distillant une passe parfaitement dans la course d’Owusu pour lui offrir l’égalisation mais aussi lors de plusieurs interventions défensives dont certaines ont sauvé les meubles. Cela n’a toutefois pas suffi.
L’HISTOIRE
- C’est celle d’une équipe dernière au classement, qui avait une identité de jeu claire et semble s’en chercher une nouvelle… mais avec un entraîneur intérimaire qui s’exprime davantage à ce sujet que la direction sportive, à qui revient la charge de la dessiner. Il fallait la raconter avant le début du mercato, qui s’ouvre dans 8 jours, car il semble qu’elle y jouera un rôle prépondérant. Peut-être que les changements seront réussis, ça ne garantit rien, sauf que
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Il aime quand son équipe est haut sur le terrain, il peut être invisible pendant presque tout un match mais se montrer décisif… Tai Baribo avait été analysé en détails dans le Québec Soccer de ce printemps, et on a reconnu en lui ce soir les qualités qui y étaient décrites puisque même en étant le titulaire de son équipe à toucher le moins de ballons (même moins que son gardien), il en a envoyé un au fond des filets.
- Malgré le calendrier chargé, les deux entraîneurs ne faisaient pas tourner leur effectif, à l’une ou l’autre rare exception près – la plus notable étant dans le but de Montréal, où l’infirmerie se vide rapidement puisque seuls deux joueurs importants y sont encore, Neal et Vrioni, et vraisemblablement plus pour longtemps. Ajoutons l’absence de Campbell, dont le transfert à West Brom se précise. Quant à Piette, il est remis de son tympan perforé, une autre bonne nouvelle.
- Les deux équipes qui dépensent le moins en salaires se faisaient face ce soir, un point commun qui n’est pas confirmé par le classement où elles sont aux antipodes l’une de l’autre. Philadelphie démontrait que payer cher peut être synonyme de succès… aussi par l’absurde. On n’était pas sur le terrain donc on ne peut pas juger de tout, les joueurs nous contrediront peut-être, mais Damiani, transféré assez cher pour le club, n’a vraiment jamais justifié le statut qui devrait en découler.
RÉCIT
Malgré un tir d’Herbers dans le filet latéral et une domination stérile de Montréal pendant le premier quart d’heure, Philadelphie a ensuite accéléré, mais n’a pu obtenir que des corners : via Baribo excentré qui a tenté d’imiter un geste de Drogba resté dans l’histoire à Montréal et sur lequel Breza n’a pris aucun risque, sur un tir de Vassilev dévié par Piette, et sur un coup de coin lors duquel la défense a dû se jeter pour dévier la tentative de Makhanya.
Même si Blake a dû intervenir sur coup franc très intéressant de Craig, les locaux ont ouvert la marque lors d’une action insistante dans le rectangle de Montréalais incapables de se dégager : Baribo a surgi au bon endroit au bon moment pour tromper Breza (1-0).
La réplique n’a pas tardé puisque dans les arrêts de jeu, oublié dans le rectangle, Owusu a reçu une passe de Waterman parfaitement dans sa course et n’a pas raté le geste qu’on demande à un buteur, pour faire 1-1.
Au retour des vestiaires, l’Union a pris l’initiative avec plus de conviction, obligeant d’abord Breza à dévier du bout des doigts un tir de loin de Sullivan. Sur le corner, Wagner a trouvé Makhanya qui, en deuxième zone, a sauté plus haut que tout le monde pour faire 2-1 de la tête.
Vassilev a failli donner le coup fatal d’un tir un rien trop croisé sur lequel deux de ses attaquants s’étaient jetés sans succès, peut-être légèrement gênés par la déviation de Breza.
Bien que dominé, Montréal se montrait dangereux, via Owusu et surtout Sealy qui a profité de l’inattention des locaux lors de remplacements pour envoyer un tir dévié un rien à côté du but de Blake.
Parmi ces remplaçants, Uhre aurait pu faire mouche sans le tackle in extremis de Waterman qui sauvait les meubles après une passe en retrait complètement ratée de Petrasso, ou sur une reprise de la tête toutefois tellement piquée qu’elle a rebondi au-dessus du but.
Montréal a poussé en fin de rencontre, avec une tête d’Owusu sur le poteau, une autre d’Alvarez déviée en corner par Blake et un contre mal géré collectivement malgré le geste acrobatique d’Owusu obligeant le gardien local à une dernière intervention. Un contre lui aussi mal négocié dans l’autre camp a mis un terme au match qui ne doit pas servir d’illusion et à l’issue duquel Montréal restera à la dernière place du classement général.
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