Rochester sous terre

Impact Montréal - Rochester Raging Rhinos 1-0 – Match de championnat (phase finale) joué le 05/09/2004

 
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MONTRÉAL : Sutton, Braz, Gervais, Pizzolitto, Vincello, Grande, Ze Roberto, Leduc, Biello (81e Williams), Sebrango, Bailey (70e Ribeiro)

ROCHESTER : Zagar, Demmin, Mendes (46e Trout), Wright (65e Allnutt), J. Wilson, Delgado (78e Pilarski), Aguilera, K. Wilson, Fuller, Miller (75e Woolfolk), Carrieri (70e Dargout)

ARBITRE : M. Petrescu

AVERTISSEMENTS : Biello, Sebrango, Wright, J. Wilson, Fuller, Dargout

EXCLUSION : 74e Kirk Wilson

LE BUT : 32e Sebrango (1-0)


La parure noire était de mise ce dimanche contre Rochester. D'abord parce que le match était en soirée et que le ciel avait revêtu sa tenue de circonstance une fois que le soleil est couché. Ensuite, car le stade avait fait le plein : 10.000 personnes et était donc noir de monde (je sais, c'est facile). Troisièmement, car j'avais ressorti une vieille superstition qui veut que quand je m'habille tout en noir, ça porte chance à l'équipe quand elle joue à domicile. Oui, je sais, c'était mon anniversaire et elle me devait bien une victoire. Mais comme depuis quelques heures il se confirmait que comme chaque année, c'est une belle période de tuiles qui me tombent sur la tête, j'ai préféré mettre un atout de plus du bon côté. Enfin, parce que ceux dont vous avez envie d'entendre parler, nos bien aimés joueurs, avaient revêtu leur tenue noir... qui leur va si bien sauf en plein été en journée quand il fait 45° à l'ombre.

Un enterrement ? Oui, on allait assister à l'enterrement de cette maudite équipe de Rochester qui nous avait éliminés à quatre reprises en autant de tentatives depuis leur arrivée dans la A-League. Mais cette fois, en allant gagner sur leur plage artificielle, on avait un avantage indéniable surtout qu'ils n'ont plus réussi quoi que ce soit d'intéressant ici depuis la nuit (noire, cela va de soi) des temps.

Pour la première fois depuis belle lurette, Nick De Santis disposait aussi de son effectif au complet au presque (Lavrynenko manque toujours à l'appel) et a pu aligner son onze de base, tenant compte des indisponibilités de longue durée. Les inséparables Gervais et Pizzolitto montaient la garde devant la cage de Sutton, Braz prenait place au back droit et Vincello arpentait son flanc gauche. Au milieu, on retrouvait Grande comme pare-chocs, Ze Roberto et Leduc à ses côtés et Biello à l'offensive. Devant, Sebrango et Bailey avaient la mission d'occuper la défense adverse et on peut vous dire qu'ils y sont bien arrivés. C'était aussi le même onze de base que lors du match contre Rochester joué le 7 juillet dernier.

Dès les premières minutes, l'Impact a fait le siège du rectangle de Rochester. Histoire de les impressionner et de passer un message : “On va pas se faire avoir comme du temps de *** ****** et vous laisser la possession du ballon... regardez de quoi on est capable !” Idée fichtrement bonne puisque le principal atout de notre opposant du jour était son milieu de terrain qu'il fallait simplement priver de ballons. Mais on ne se contentait pas de ça et rapidement, les occasions sont arrivées.

Dès la 6e minute, Leduc, sur la droite, envoya un centre tellement bien travaillé que Zagar et les trois défenseurs qui gravitaient autour du ballon ne parvinrent pas à s'en emparer. Ze Roberto, en embuscade, décocha un bon tir mais Zagar s'interposa. Deux minutes plus tard, Bailey reçut une passe en profondeur dans le rectangle avant de se retrouver le nez dans le gazon. Il semblait qu'il y avait eu un contact même si c'était assez difficile à voir. L'arbitre ne dit rien.

A la 11e, un ballon récupéré très haut dans le camp adverse et une attaque rapide de nos joueurs offrit une nouvelle possibilité dangereuse sous forme d'un centre de la gauche de Biello, très en vue en ce début de match, qui passa peu au-dessus de la tête de Sebrango bien isolé et qui avait bien suivi.

Outre notre chevelu numéro 20, on remarquait la prestation de Patrick Leduc, très présent et très offensif, par qui passaient de nombreux ballons. Les autres médians contrôlaient aussi bien leur portion de territoire, ce qui fait que Rochester n'en touchait pas une. Certes, ils se sont retrouvés 3 ou 4 fois dans notre rectangle lors des 20 premières minutes. Mais jamais ils n'ont été en mesure de transformer le danger potentiel en occasion réelle. La faute est partagée entre eux et nos défenseurs qui anéantissaient toute possibilité de passe intéressante.

Notre domination était toujours nette mais il fallut attendre la demi-heure pour voir un nouveau danger et un beau travail de Bailey, mettant Biello en situation de un contre un à l'entrée du rectangle. Malheureusement, notre capitaine fit un contrôle trop long et le ballon fila en coup de pied de but.

Et à la 32e, nos efforts furent très justement récompensés. Tout partit sur un coup franc venu de notre défense et pas vraiment difficile à négocier pour les arrières adverses. Un très mauvais contrôle de l'un d'entre eux combiné à la combativité de Ze Roberto permit à notre Brésilien de lancer Sebrango. Ce dernier démontra alors ses qualités de buteur en plaçant le ballon au meilleur endroit possible : au fond des filets (1-0).

Il fallut encore quelques minutes aux jaune et noir pour retrouver leurs esprits. Ou plutôt, pour les trouver, du moins ceux qui en ont... il paraît que c'est denrée rare dans leur contrée, même si un Lavrynenko nous montre que ça existe bel et bien. Et, oui, le trouver car pour rappel, ils avaient perdu le match aller 0-1 et devaient marquer pour se qualifier. Et maintenant, ils se voyaient dans l'obligation d'inscrire au moins deux buts pour espérer les prolongations (espérer car nous aussi on pouvait encore marquer).

Et donc, leur réveil avait enfin sonné. D'un petit bip bip minable et ridicule si on se fie à leur réaction car oui, ils allaient dominer les 5-10 dernières minutes de la première mi-temps, mais une domination Lilléenne qui pouvait durer jusqu'à ce que Biello perde tous ses cheveux sans que nos filets ne tremblent.

Certes, ils eurent quand même deux occasions. La première, leur première du match, à cinq minutes du repos (il était temps, enfin pour eux, nous on ne s'en plaindra pas) mais quelle occasion ! Une rentrée en touche de Miller en direction du Fuller qui contrôle de la poitrine et reprit de volée dans le coin gauche du but de Sutton. Notre gardien, battu, fut sauvé par Gervais qui dégagea 50cm devant la ligne fatidique ! On a eu chaud, très chaud !

Et comme par hasard, comment arrive cette occasion ? Par une rentrée en touche de Miller. Et qui est à la conclusion ? Fuller. Ca confirme que d'une part, ils ont un sérieux manque d'idées. Et d'autre part que leurs nouveaux avants ne servent à rien dans les grands matches puisque ce sont ceux de l'année passée qui sont à la source du danger.

Juste avant le coup de sifflet de l'arbitre, Carrieri allait tout de même hériter de sa meilleure occasion de la soirée. Totalement isolé au deuxième poteau, il ne parvint pas à négocier la hauteur de la balle qui venait vers lui ni le retour de Braz et finalement, son coup de tête prit une trajectoire en cloche et Sutton n'eut aucun mal à la capter.

Au repos, les habitués du stade ont dû un peu rire (quoique ce genre de situation est prise au sérieux par bien du monde) avec l'animateur de Musique Plus qui apparemment ne savait pas que ce qu'il présentait était là à chaque match. En tout cas, il agissait comme s'il parlait d'un truc nouveau et original avec des phrases qui resteront dans les annales telles que : “Vous savez quoi ? On va faire quelque chose de ben ben l'fun. Une course de boîte de pizzas !” et autres tirades historiques devant lesquelles Churchill et Cambrone peuvent aller se rhabiller.

Mais ces niaiseries ne nous intéressent pas et revenons au match qui a repris comme on l'avait laissé : avec une équipe visiteuse obligée de courir après le score mais d'une impuissance telle que même 150 boîtes de pilules bleues mieux connues sous le nom de viagoal n'auraient pas suffi à faire lever leur ridicule force de frappe.

Côté Montréalais, tout le monde était bien regroupé derrière. Chacun veillait à sa tâche et les angles étaient bien fermés. En outre, jamais l'adversaire n'a été capable de monter le rythme à un niveau qui aurait pu nous gêner. Attention, on jouait derrière mais on ne les attendait pas. Cela, c'était en perte de balle : nos joueurs venaient alors se replacer immédiatement. Mais dès que nous avions récupéré le ballon, nous tentions de le garder aussi longtemps que possible et d'en faire un bon usage sans prendre de risque. C'était à eux de le chasser et de courir puisque c'était à eux de marquer ! Mais ils ne trouvaient aucune solution. La faute, répétons-le, aussi bien à leur incapacité de créer des brèches qu'à notre bonne organisation et à notre excellente prestation collective.

Il fallut d'ailleurs attendre l'heure de jeu pour voir un semblant de danger aux abords du but de Sutton quand Carrieri, sur un coup franc qu'on lui avait remis en retrait, tira de l'entrée du rectangle mais bien trop haut.

Une des choses qu'on remarquait chez nos joueurs était leur concentration. Pas de geste mal placé, pas d'énervement, pas d'abandon ou d'inattention de 3 secondes. Et comme personne n'a failli à sa mission, celle de Rochester était d'autant plus difficile.


Tous nos joueurs, absolument tous, se sont fait remarquer, sauf un. On pensera au travail de régulateur de Grande, à Bailey qui a constamment mobilisé la défense adverse, au travail constant des deux joueurs impliqués sur le but et de Leduc, à Biello qui a simplifié son jeu, à un arrêt de Sutton dont on reparlera plus tard, aux montées de Vincello, aux efforts de sobriété de Braz et surtout à Gervais, maître des clefs de la défense, cadenas qui n'a jamais été forcé. Il en manque un ! Oui : Pizzolitto. Mais son travail à lui n'est pas de se faire remarquer mais justement d'éviter que les attaquants adverses se mettent en valeur. Et là aussi, à l'image de ses équipiers, il a parfaitement rempli son contrat.

Sur notre première attaque réelle de la deuxième mi-temps, nous aurions pu tuer le match. A la 68e, Bailey lança Sebrango sur la droite, lequel se retrouvait dans le rectangle entouré de deux défenseurs. Avant de finir sa course à même le sol. Encore une action litigieuse mais sur le ralenti de la télévision, on a clairement vu son maillot gagner deux ou trois tailles avec l'aide de la main d'un adversaire. Mais l'arbitre à nouveau ne siffla pas de penalty. Il aurait mieux fait d'être à Edmonton mercredi celui-là...

Deux minutes plus tard, notre ami le referee allait encore se mettre en valeur. D'abord en montrant un bristol jaune à Biello qui avait sauté sur une remise en touche adverse en étant assez prêt de l'action. L'homme en noir aurait mieux fait d'allumer sa télévision durant le mois de juin et de regarder l'Euro portugais où le pays organisateur a employé cette technique très peu sportive certes mais réglementaire pour déstabiliser leurs adversaires. Il n'empêche, cela créa un peu de remue-ménage et l'action qui suivit n'allait rien arranger, au contraire.

Sur la touche toujours aussi dangereuse de Miller, Delgado nous offrit le plus beau geste de la soirée avec une volée acrobatique qui toucha la main de Sutton avant de revenir sur le poteau et en la possession de notre gardien. Le ballon avait-il franchi la ligne ? Et l'avait-il franchie tout à fait ? Il y eut un moment d'hésitation et on pensait que la décision qui allait tomber serait la bonne. Quand on vit les joueurs de Rochester regagner avec joie leur milieu de terrain et ceux de Montréal réagir comme s'ils avaient encaissé, on regarda vite le chrono pour savoir combien de temps il restait à tenir.

Oui mais voilà, l'arbitre ne valida pas le but en question et il s'en suivit plusieurs minutes de discussion entre lui, son juge de ligne et les joueurs Américains très mécontents. A la fureur des Rhinos, qui furent à cette occasion Raging pour la seule fois du match, il ne leur accorda pas l'égalisation. Et finalement, au lieu de se retrouver à un but partout, ils se sont retrouvé avec une carte jaune et un exclu, Kirk Wilson.

Cette décision leur coupa pieds et jambes et dès cet instant, il n'était plus question que la situation se retourne en leur faveur, surtout que Miller était sorti... décision tout aussi incompréhensible de la part de Pat Ercoli que celle de ne pas aligner Tsakiris qui nous en a pourtant fait voir de toutes les couleurs dans un passé récent. Je vais peut-être me rétracter en ce qui concerne la première phrase de ce paragraphe puisqu'à la 78e, Sutton sortit à toute vitesse dans les pieds de Dargout qui laissa quelque peu traîner ses crampons.

Les deux dernières possibilités de vibrer seront liées à Ribeiro qui était monté au jeu et continue donc à être le seul de nos joueurs à avoir participé à toutes les rencontres cette saison. D'abord à 4 minutes de la fin, lancé dans un espace à gauche par Ze Roberto, il se fit tackler par John Wilson qui s'était lancé généreusement, ce qui valut à notre joueur de voler en l'air mais le défenseur avait clairement pris le ballon et cette fois, le penalty ne se justifiait pas. Enfin, notre n°23 qui s'était fait un look tressé aurait eu le 2-0 au bout du pied car il se présentait seul face à Zagar si, après une faute sur Sebrango, l'arbitre avait laissé l'avantage comme le veulent la logique et le règlement.

Ce coup de sifflet n'était cependant d'aucune importance. Celui, pardon ceux, qui comptaient vraiment étaient les trois derniers, marquant notre victoire tant attendue et renvoyant Rochester à la place qui est la sienne : en enfer. Enfin, on les a boutés dehors de la phase finale de la A-League. Intrinsèquement, si eux sont plus faibles, nous ne sommes pourtant pas vraiment plus forts que la saison passée. Mais cette fois, l'équipe est bien préparée, stable et développe un jeu digne d'un candidat au titre. Le slogan “nous sommes prêts”, qui a été utilisé abusivement lors d'une campagne politique précédente, convenait en revanche parfaitement à la troupe de Nick De Santis pour ce quart de finale. Cette victoire, s'il a fallu la conquérir avec tout son cœur, a été plus mentale que physique et nos joueurs ont été forts dans leur tête pour aller la chercher sans qu'elle ne soit jamais remise en doute.

Mais maintenant que nous avons mis Rochester six pieds sous terre, il va falloir de notre côté revenir les pieds sur terre car la prochaine étape est autrement plus difficile. C'est Syracuse qui nous attend et son terrain qui ressemble à un tapis de souris géant mais surtout les intenables Vendegh et Carabajal, le sublissime Lyssand et les pièges tactiques de Laurie Calloway qui nous ont causé des soucis et rien que des soucis lors de la première partie de la saison. Mais cette fois, c'est à nous d'agir comme nos victimes du jour en avaient pris l'habitude : après s'être fait battre en saison régulière, les éliminer sur la route vers le titre.

 
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