Ka mate, ka mate ! Ka ora, ka ora !

Impact Montréal - Syracuse Salty Dogs 1-1 – Match de championnat (phase finale) joué le 12/09/2004

 
  • Whatsapp
  • Print
  • Email
MONTRÉAL : Sutton, Pizzolitto, Gervais (51e Williams), Braz, Vincello (43e Barker), Grande (81e Cann), Ze Roberto, Biello (71e Ribeiro), Leduc, Sebrango, Bailey (54e Commodore)

SYRACUSE : Foss, Schweitzer, Sanfilippo, Hall, O'Neill (84e Perry), Woan, Low, Steele (67e Dore), Maher, Millwood (25e Mack, 63e Fehrle), Lyssand (46e Lara)

ARBITRE : M. Farias

AVERTISSEMENTS : Woan, Lyssand, Low, Sanfilippo, Ribeiro

EXCLUSION : 32e Schweitzer

LES BUTS : 20e Leduc (pen., 1-0), 39e Low (1-1)


Ca y est ! Enfin, presque, mais quand même... Le moment tant attendu est arrivé : on est qualifié pour la finale, et on la jouera chez nous. Ce qui veut dire qu'on aura été jusqu'au bout, disputé le maximum de matches possibles cette saison (euh merde, j'oublie la joke Can Am) et en plus joué l'apothéose à la maison. Quoi de plus pour ravir les supporters ? Gagner, évidemment ! Et telle sera notre mission samedi. Déjà, comme tout le monde, j'ai la tête à ce match et ce qui est arrivé contre Syracuse n'est plus qu'un souvenir, ni bon ni mauvais tant il est enfoui loin dans ma mémoire, mais aux conséquences que je sais bienheureuses. Heureusement, Fox et quelques notes sont là pour me rafraîchir les idées et quand même vous raconter ce rendez-vous ô combien important.

Comme une semaine auparavant, nos valeureux guerriers avaient revêtu leur tenue noire. Et il faut le dire : elle leur va si bien ! A de multiples égards d'ailleurs. Et puis, contre Syracuse, tout comme contre Rochester, on pouvait s'attendre à un match physique et à des duels rugueux. Si bien que le match pouvait, pourquoi pas peut-être, prendre des allures de rugby. Je sens que les connaisseurs voient déjà où je veux en venir. Oui, les All Blacks, c'est nous ! Pour ceux qui ne le savent pas, les All Blacks, c'est le surnom de l'équipe nationale Néo-Zélandaise de rugby. La plus forte et la plus respectée du monde. Eh bien l'Impact de Montréal, j'ose l'affirmer, ce sont les All Blacks de la A-League (bon, quoique le maillot noir en plein soleil l'été, on va peut-être laisser faire...) Il ne leur manque que le haka, ce cri de guerre que nous, supporters, pourrions peut-être reprendre.

Les paroles sont simples : Ka Mate, Ka Mate ! Ka Ora, Ka Ora ! C'est la mort, c'est la mort ! C'est la vie, c'est la vie ! Et nous, amoureux du plus beau sport de la planète, nous le prenons aussi ainsi, avec nos tripes ! Quant à notre équipe, elle est la plus impressionnante de la ligue et, depuis vendredi, a battu absolument tous les adversaires qu'elle a rencontrés cette saison. Il en reste un à écarter : Seattle ! Allez, tous en noir samedi pour encourager nos All Blacks à s'emparer du titre dix ans après leur première victoire !

Merde, ça y est, je suis déjà à la finale. Je vous le disais hein, ce match contre Syracuse m'est à moitié sorti de la tête... mais quand même. C'est qu'après notre victoire 0-2 là-bas vendredi, on avait déjà un pied en finale et il suffisait d'assurer pour y mettre l'autre pied. Mais Syracuse, voilà, ce ne sont pas les premiers venus, surtout contre nous. Ils étaient quand même venus marquer deux buts ici avec une équipe déforcée et ils comptaient bien recommencer un tel exploit. Malheureusement pour eux, leur manque d'expérience des playoffs a payé alors que justement, nous avons profité de cette donnée pour la tourner à notre avantage.

Pour sa deuxième année, la formation de la Cité du sel est arrivée en demi-finale, ce qui est déjà tout un exploit. De notre côté, nous alignions dans notre onze de base pas moins de huit joueurs qui avaient joué la dernière phase de la saison avec nous ces dernières années. Quant aux trois autres, ils sont d'indéniables renforts. Bailey comme deuxième attaquant et Vincello à l'arrière gauche ont pris leur place à des postes où il n'y avait pas de titulaire indiscutable (surtout que De Santis avait décidé de faire reculer Biello cette saison). Quant à Grande, il a pris la place que notre entraîneur occupait sur le terrain avant de raccrocher les crampons et avec son expérience en Italie, il en a vu d'autres.

On dit souvent qu'à ce moment de la saison, il faut mettre en valeur ses qualités de manière plus intensive. Une façon de penser que Syracuse a appliquée à la lettre et qui lui a coûté très cher ! Car sa force, c'est le physique et le jeu dur. En saison régulière, on l'a vu clairement, même la saison passée quand cette équipe ne valait pas tripette. Elle a appris en un an et continue à développer ce style d'une manière tout à fait réglementaire. C'est souvent limite, mais jamais ça n'a dépassé le tolérable. Le problème c'est qu'en en faisant plus maintenant, la frontière a été franchie. Et le résultat a été sans équivoque : l'élimination.

Les visiteurs ont pris le match en mains d'emblée ce dimanche. Ils voulaient vite marquer le but de l'espoir et ça se voyait. Ils laissaient peu d'espaces entre leurs lignes, leur défense jouait haut et ils avaient une nouvelle fois le potentiel de nous faire mal. Mais à vouloir trop en faire, ils se sont cassé les dents.

Le rôle majeur du début de rencontre a été joué par un seul homme : l'arbitre, M. Farias, qui a fait preuve d'une sévérité exemplaire. Je ne sais pas si c'est une initiative personnelle, s'il est toujours comme ça ou s'il a reçu des instructions spéciales, toujours est-il qu'il avait décidé de s'imposer dès les premières minutes et de ne rien laisser passer. Il appliquait le règlement à la lettre, histoire que les joueurs sachent qu'à la moindre incartade, il allait sévir. Ca me fait penser à un très bon arbitre français (M. Vessières je crois) qui a aussi cette habitude et dont les rencontres ne dérapent jamais.

Evidemment, avec une formation sur le terrain qui voulait dépasser les limites du physiquement tolérable, l'homme en noir a dû jouer du sifflet à de nombreuses reprises. Et pour éviter que les esprits ne s'échauffent, il a rapidement sorti ses cartes. Après 16 minutes, les joueurs de Syracuse en avaient déjà reçu trois. Si l'une d'entre elles était indiscutable, les deux autres n'auraient pas été distribuées par tous les arbitres même si les montrer n'était pas scandaleux non plus. D'ailleurs, si tous les arbitres de A-League étaient comme cela, le jeu serait bien moins souvent interrompu par des fautes. Même si le soccer n'est pas non plus un sport de fillettes et il faut laisser jouer sur les duels durs mais non fautifs.

Au bout d'un quart d'heure, Foss n'avait strictement rien eu à faire alors que Sutton avait dû aller cueillir quelques centres. Rien de bien méchant donc, nos adversaires ne retrouvant pas la clef qui leur avait permis de nos marquer quatre buts en saison régulière. Et c'est là que l'arbitre allait une fois de plus faire parler de lui et montrer sa sévérité exemplaire.

Nous sommes à la dix-neuvième minute. Ze Roberto lance Sebrango dans le rectangle et notre attaquant se fait retenir par le maillot. C'est on ne peut plus clair sur les images télévisées et peut-être que la photo ci-contre vous convaincra. Certes, il ne va pas en direction du but. Certes, il n'est absolument pas déséquilibré, voire à peine gêné, par le geste de son adversaire. Mais voilà : retenir par le maillot, c'est une faute pareil et l'arbitre, en la sanctionnant, n'a fait qu'appliquer le règlement, ce qui est son rôle après tout.

Alors que j'aurais aimé que Vincello s'avance pour convertir ce coup de réparation (souvenez-vous de sa malchance lors du match de saison régulière ici quand il a marqué contre son camp et provoqué un penalty), c'est notre spécialiste maison, Patrick Leduc, qui s'est avancé. Le jeu psychologique entre lui et Foss était assez amusant. Alors qu'il avait posé le ballon sur le point blanc, il s'en est allé, dos au but, prendre son élan. Ni vu ni connu par le tireur, le gardien adverse est venu déplacer la balle ! Mais un autre de nos joueurs l'avait vu et l'a mentionné à Leduc qui, du coup, est allé replacer le ballon et a marché à reculons avant de s'élancer ! Apothéose de ce tête à tête, le Patje a battu Foss d'une pichenette bien risquée mais qui, au bout du compte, a bien plus ridiculisé le gardien qu'autre chose !

A 1-0 pour nous, Syracuse devait marquer trois buts pour forcer la prolongation. La mission devenait très difficile puisque personne n'a jamais marqué trois fois contre nous cette saison. Et ce n'est pas leur quatrième carte jaune, à la 22e minute, qui faisait penser qu'ils étaient sur la bonne voie. On crut même au 2-0 quelques instants plus tard quand Biello vit Foss avancé et tenta d'envoyer le ballon derrière lui mais l'effet d'optique était trompeur puisque finalement, il n'atteint que l'entrée du rectangle.

Je voudrais aussi souligner le rôle de Joël Bailey dans cette rencontre. Non, il n'a ni marqué ni même eu d'occasion extraordinaire. Mais quand il faut maîtriser le ballon et empêcher l'adversaire de revenir vite dans notre camp, un tel joueur est on ne peut plus utile. Il a conservé un grand nombre de ballons, provoqué une quantité de coups francs et de rentrées en touche en notre faveur, forcé une multitude de passes en retrait et, au bout du compte, permis de gagner un temps précieux que ce soit dans l'absolu ou sur le moment même, pour permettre à ses équipiers de récupérer et de se replacer. Malheureusement, dans les actions décisives, il a un peu trop tricoté et s'est emmêlé les pinceaux à plusieurs reprises.

A la 26e, Maher, dans le rectangle entre trois défenseurs, plongea, cherchant clairement la compensation. L'arbitre ne tomba pas dans le panneau et fit même preuve de pas mal de mansuétude en ne lui montrant pas de carton jaune pour simulation. A la 31e, O'Neill envoya un tir dévié, pas vraiment dangereux mais assez proche de la cible que pour être mentionné.

Sûrement frustré que tout ne se passait pas comme il l'avait dit dans la presse (enfin, dans le JdM où il avait pronostiqué un 0-3 bien tassé), ou alors que Vincello ne les aide pas autant que la dernière fois, Scott Schweitzer confondit ses jambes avec une paire de ciseaux et essaya de couper le genou de notre Argentin. La sanction fut immédiate : carte rouge pour l'ancien joueur de Rochester qui a prouvé que sa mentalité est toujours rhinoïdale... Quoi que ses déclarations d'avant-match avaient un côté amusant pour la rivalité et le folklore de ce match mais le folklore et notre public, hmmm, non, je préfère me taire !

Autre joueur qui s'est fait remarquer de notre côté : Adam Braz, auteur de nombreuses belles montées. Et sur les longues balles venues du camp adverse, il était intraitable. Malheureusement, dans de plus petits espaces, il s'est laissé avoir à plusieurs reprises sur son flanc droit et a beaucoup souffert avec l'intenable Steele (assurément le meilleur joueur de Syracuse ce dimanche). Mais revenons à une de ses montées qui lui a permis de donner une bonne balle à Sebrango au point de penalty. Malheureusement le contrôle de ce dernier fut trop long, ce qui laissa le temps à Foss de lui sortir dans les pieds au moment de son tir.

Mais c'est surtout de l'autre côté que le danger se précisait. Même si ce n'était pas menaçant, les tirs de loin de Syracuse venaient les uns après les autres et étaient tous déviés, ce qui fait que les corners se succédaient. Et à la 39e, sur une longue balle de Steele, Low et O'Neill se retrouvèrent incompréhensiblement seuls, ce qui permit au premier de battre Sutton (1-1). Il faut dire que cela se passait sur notre flanc gauche où Vincello n'était pas remis du coup qui valut son exclusion à Schweitzer. D'ailleurs, il dut céder sa place à Barker avant même le repos.

Deux minutes plus tard, le toujours remuant Steele centra pour O'Neill, plus prompt que Gervais et il fallut une superbe claquette de Sutton pour empêcher le 1-2. C'est donc sur un score de parité, mais une inégalité au nombre de joueurs sur le terrain, que les équipes regagnèrent les vestiaires.

C'est à la 53e et sur un nouveau centre de Steele qu'arriva le premier danger de la deuxième mi-temps. Je ne sais pas qui a repris le ballon de la tête, O'Neill je pense, mais je n'aimerais pas recevoir un coup de boule de sa part. Sa reprise était tout bonnement surpuissante ! Et même si elle était en plein sur Sutton, il dut quand même faire preuve d'un beau réflexe pour ne pas être propulsé dans son but avec le ballon !

Ah oui, bizarre hein, je ne vous ai pas encore parlé du plus grand connaisseur de soccer du stade, notre ami à tous le DJ... A plusieurs reprises, par un “Hurry up” déjà insupportable en soi, il a invectivé nos adversaires à se dépêcher. Hey, le cave : on gagnait ! Et quand on gagne, on a tout notre temps ! Se presser, c'est juste bon pour l'équipe qui perd et doit courir après le score. Mais c'est vrai, Môssieu était certainement pour les chiens salés puisqu'à plusieurs reprises, il a mis la chanson thème de cette équipe qui passe continuellement au P&C stadium...

A l'heure de jeu, sur un centre de Braz au deuxième poteau, Commodore effectua une remise croisée en direction de Sebrango mais Foss avait bien réduit l'angle et dévia le ballon. Sur le corner qui suivit, Ze Roberto et Sebrango sautèrent avec un meilleur timing que leurs adversaires et la tête piquée de l'ancien international cubain fila telle une savonnette entre les mains du gardien adverse qui ne sait toujours pas par quel miracle le ballon a finalement terminé sa course au-dessus du but !

A la 73e, Ze Roberto fit preuve à deux reprises de fighting spirit, s'offrant autant de contres favorables qui lui permirent d'isoler Commodore à l'entrée du rectangle. Mais le tir du Ghanéen était bien trop enlevé. Trois minutes plus tard, une action individuelle du Brésilien se termina par un tir de l'entrée du rectangle qui obligea Foss à se détendre.

En revoyant le match à la TV, je me suis rendu compte qu'on s'était quand même créé plus d'occasions qu'on l'aurait dit en live sur place. Autant il ne faut pas surestimer la victoire de la semaine dernière contre Rochester, qui était assez faible quand même, autant il ne faut pas sous-estimer notre prestation contre Syracuse dans un match qui s'est assimilé à un véritable combat. Le seul problème est qu'on n'a jamais vu que nous étions à onze contre dix, ce qui illustre une carence dans notre prestation...

C'est qu'à partir du moment de l'exclusion, les visiteurs ont enfin retrouvé leur jeu et surtout le style qui leur avait permis de nous faire souffrir le martyr quelques semaines plus tôt. Trop tard, malheureusement pour eux, car s'ils avaient joué comme ça dès vendredi, il y aurait eu match. Bon, en supporter, je vais dire que finalement, ils auraient aussi été éliminés, mais au moins, on ne se serait pas qualifié si facilement. Oui mais voilà, le mental fait aussi partie du sport, surtout quand l'enjeu est important, et à ce niveau-là, notre préparation et notre prestation collective fut irréprochable. C'est peut-être ce qui a fait la différence.

A la 79e, Woan effectua un grand pont sur Braz avant de centrer pour O'Neill mais Grande, qui a encore disputé un match impeccable dans son rôle d'aspirateur, dégagea en corner. Juste après, une demi-volée aboutit dans les mains de Sutton. Les dix dernières minutes allaient se passer dans notre camp. Malgré tout, on a souffert mais on a tenu le coup notamment grâce à une belle prestation collective de notre défense qui s'est terminée dans les arrêts de jeu alors que tout le monde s'est jeté héroïquement sur un ballon qui ensuite ne rentrera plus dans le rectangle avant les trois coup de sifflet libérateurs.

Nos All Blacks pouvaient lever les bras, ils offrent à Montréal une deuxième finale, dix ans après la première. Et Seattle nous a fait un superbe cadeau le soir même en allant chercher un nul et la qualification à Vancouver, ce qui avait comme implication que l'apothéose se tiendrait ici-même ce samedi. Mais qu'ils ne comptent pas sur nous pour jouer les Père Noël avec plus de trois mois d'avance. Ce samedi sous le coup de 19h00, ce sera à la mort, à la mort, à la vie, à la vie !

 
  • Whatsapp
  • Print
  • Email

Calendrier

Prochain match

Columbus - Montréal
Samedi 27 avril, 19h30

Dernier match

Montréal - Orlando2-2
Samedi 20 avril, 19h30

► Calendrier complet

Classement MLS

JPts
  1. Miami1018
  2. LA Galaxy918
  3. Vancouver816
  4. New York916
  5. Salt Lake915
  6. Colorado915
  7. Cincinnati915
  8. Minnesota814
  9. Columbus914
10. Houston813
11. Toronto913
12. Philadelphie713
13. Los Angeles FC912
14. Austin912
15. Saint-Louis912
16. Atlanta811
17. MONTRÉAL811
18. New York City911
19. Charlotte911
20. Kansas City911
21. Portland910
22. DC United910
23. Chicago99
24. Orlando89
25. Nashville87
26. Seattle86
27. Dallas85
28. New England84
29. San José93
► Classements complets

En direct du forum

21/4 - Montréal - Orlando : l'Homme de la saison par Kleinjj

20/4 - Montréal - Orlando : samedi 20 avril, 19h30 par Bxl Boy

15/4 - Seattle - Montréal : l'homme de la saison par Bxl Boy

► Aller sur le forum

Sur Twitter

Recherche

Écoutez Coup Franc

Buteurs

 Coccaro
 Martinez
 Lassiter
 Vilsaint
 Alvarez
 Ibrahim
 Yankov
 Toye
► Toutes les stats

L'homme de la saison

Après 6 matches

1. Sirois
2. Piette
3. Coccaro
4. Choinière
5. Corbo

► Détails

Quiz

Quel joueur fut la révélation de la préparation de Montréal en 1993 ?

  • Lloyd Barker
  • Mauro Biello
  • Jason Devos
► Testez vos connaissances

Jouez avec nous

► Rejoignez la ligue ImpactSoccer.com