KANSAS CITY : Kronberg, Myers, Collin (75e Martinez), Besler, Sinovic, Olum, Nagamura, Feilhaber, Zizzo (66e Peterson), Dwyer (87e Bieler), Zusi
MONTRÉAL : Perkins, Miller, Ouimette, Ferrari (78e Camara), Tissot, Mallace, Bernier, Mapp (46e Romero), Felipe, Warner, Di Vaio (56e McInerney)
ARBITRE : M. Grajeda
AVERTISSEMENTS : Mapp, Ferrari, Ouimette, Mallace, Peterson
LES BUTS : 31e Mallace (csc, 1-0), 72e Collin (2-0), 74e Dwyer (3-0), 86e Dwyer (4-0)
Après avoir fait illusion pendant une demi-heure, l’Impact s’est effondré à Kansas City, où il n’a quasiment pas touché au ballon par la suite. Verdict : une défaite 4-0, avec les deux premiers buts encaissés suite à des touches de Besler et un Collin qui a passé plus de temps à attaquer qu’à défendre, ce qui en dit long sur la menace inexistante des hommes de Frank Klopas.
L’an dernier, après un départ de saison lent conforme aux pronostics, Colorado et New England ont réalisé une très belle remontée grâce à l’éclosion de leurs jeunes. L’entraîneur montréalais s’en est-il inspiré ? Toujours est-il qu’à Kansas City, il avait décidé de faire confiance à Miller, Ouimette, Tissot et Mallace, titularisés conjointement, reléguant Pearce, Romero, Camara et McInerney sur le banc. Rien de surprenant pour ce dernier : pas qu’il ait été mauvais pour sa première sortie sous le maillot montréalais – loin de là – mais Klopas avait choisi de remettre trois hommes dans l’axe de l’entrejeu, disposition qui réussit bien mieux à l’équipe. Avec les buts des dernières semaines marqués en reconversion rapide, les instructions étaient claires : défendre et contrer.
Durant le premier quart d’heure, c’était tellement manifeste qu’à certains moments, on pouvait dire que l’Impact ne voulait pas du ballon (c’est à espérer, sinon il y a eu pas mal de pertes de balle stupides) pour mieux se concentrer sur sa tâche de cadenasser devant Perkins. Et ça fonctionnait plutôt bien puisque s’il y a eu quelques situations un peu animées, pas la moindre demi-occasion locale à signaler.
Au contraire, c’est Montréal qui a été le premier dangereux, sur… une reconversion rapide. Mapp a été lancé en contre sur la droite et a servi Felipe d’une passe très inspirée. Le Brésilien avait le chemin ouvert en direction de Kronberg et Di Vaio l’accompagnait. D’ailleurs, tout le monde se concentrait tellement sur l’attaquant que l’espace s’ouvrait en direction de Kronberg tel la mer devant Moïse (oui, bon, il y avait Les Dix Commandements sur ABC plus tôt dans la journée). Mais Felipe a fait la passe en retrait au lieu de tirer, et Collin, replié, a contré la tentative de l’Italien.
Il a fallu attendre 25 minutes pour voir la première occasion locale, née d’une superbe passe en profondeur de Feilhaber vers Zizzo. Ce dernier était un peu décalé sur la droite et le ballon était un tantinet (mais vraiment peu) loin de lui. Suffisamment toutefois pour permettre à Perkins d’annihiler l’occasion, mais pour cela, il lui a fallu sortir très promptement.
À la demi-heure, on se disait que, tout compte fait, il n’y avait pas à trop se plaindre. D’autant qu’après avoir passé un quart d’heure acculé à son but, l’Impact faisait quasiment jeu égal avec son adversaire depuis. Et comme les occasions adverses étaient limitées, l’essentiel semblait assuré. Mais voilà, l’Impact est retombé dans un de ses travers de ce début de saison : la défense sur phase arrêtées. Sur une longue touche de Besler, Mallace gagnait son duel avec Olum et prolongea le ballon très haut dans les airs… en direction de son but dans lequel il retomba (1-0). Déjà le deuxième but encaissé par l’équipe suite à une rentrée en touche cette saison… alors que Vision du Jeu nous apprenait que c’était le troisième de la saison pour toute la MLS.
Montréal a failli profiter du moment de relâchement local après le but. Sur la gauche du rectangle et tenu de près, Felipe a réussi à céder le ballon à Di Vaio qui nous a gratifiés d’un bel enchaînement contrôle de la poitrine - frappe, mais celle-ci passait à côté.
Néanmoins, la fin de la première mi-temps a ressemblé à son début, avec une large domination de l’équipe locale. Sauf que la situation était différente, puisque l’Impact était mené à la marque. Mais la seule possibilité de but avant la mi-temps a échu à Kansas City, alors que Zizzo avait pris Tissot de vitesse. Déporté sur la droite, il put tirer : une frappe solide et cadrée mais droit dans les mains de Perkins, bien placé.
Si on peut être clément pour cette fin de mi-temps difficile, il fallait bien entendu que Klopas apporte les modifications nécessaires à la pause. Plus possible évidemment de défendre et de miser sur le contre, il fallait un plan B. On allait voir ce que l’équipe et son entraîneur (qui a remplacé Mapp par Romero à la pause) avaient dans le ventre. Verdict (pas la peine de faire durer le suspense plus longtemps, le score en sans appel) : la deuxième mi-temps a été à sens unique, celui menant vers le but de l’Impact, qui a encore vu quelques ballons franchir sa ligne alors qu’en face, Kronberg n’a absolument rien eu à faire.
Un coup franc qui a vu Collin chuter dans le rectangle alors qu’il était tenu de près par Ouimette sans que l’arbitre ne bronche peut être relégué au rang d’anecdote. Mais ça illustrait l’extrême faiblesse défensive sur les phases arrêtées, alors que les joueurs de l'Impact étaient toujours ou presque deuxièmes sur le ballon. Autre exemple : un corner repris par une tête plongeante d’Olum, droit sur Perkins alors que toute la défense était à nouveau battue. Il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain, et si pendant un quart d’heure, ça ne s’est pas vu au nombre des occasions, ça s’est concrétisé par la suite.
En fait, Kansas City faisait ce qu’il voulait depuis la reprise. S’il n’avait pas été très dangereux, c’est aussi parce qu’il avait passé quelques minutes à se passer le ballon derrière, sans être inquiété. C’était trop facile. Alors, les joueurs locaux ont été plus entreprenants. Et ce fut tout aussi facile. Sur une perte de balle stupide (une passe de Bernier à Mallace subtilisée par Feilhaber), Dwyer a été lancé derrière la défense et il fallut une belle sortie de Perkins pour réduire l’angle. Ce qui fait que le tir de l’attaquant n’a pas pu prendre la direction du but mais a heurté le visage du portier de plein fouet. Zusi était le premier au rebond, mais le dernier rempart montréalais a trouvé la force de s’interposer avant d’être sonné un petit moment.
L’Impact pliait, la rupture était imminente. Elle est survenue suite à une longue touche de Besler (oui, oui, encore), que le crâne de Collin (re-encore) fut le premier à toucher, sans toutefois parvenir à maîtriser le ballon, qui est arrivé à Dwyer. Entouré d’une forêt bleue, ce dernier n’a pu le conserver mais la défense a très mal négocié la relance, ce qui fait que le cuir a traîné à l’entrée du rectangle, où Collin était resté à l’affût et d’où il a envoyé un tir imparable pour Perkins, qui avait la vue masquée (2-0).
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Collin est un défenseur central (il suffit de regarder les compos ci-dessus pour s’en rendre compte). À lire le compte-rendu, certains ont sans doute cru qu’il était attaquant. C’est parce qu’il a été devant une longue partie du match… car il n’y avait même pas besoin de lui derrière, tellement l’Impact ne parvenait pas à être un tant soit peu menaçant ! Ça en dit long, très long.
Finalement, ce qui s’est ouvert comme la mer devant Moïse, c’est la défense tout de bleu vêtue, dont le calvaire s’est poursuivi jusqu’au coup de sifflet final. 120 secondes seulement après le deuxième but, un centre de la droite de Peterson vers Collin (et là, on n’a même pas l’excuse de la phase arrêtée pour invoquer sa montée), qui a gagné son duel mais laissé passer le ballon, a poursuivi sa course vers Dwyer. Bien qu’entouré par deux défenseurs, celui-ci a aussi été le premier sur la balle, qu’il a envoyée au fond des filets (3-0).
La note s’est encore alourdie lorsque, après avoir construit une action en toute impunité, Kansas City portait les chiffres à 4-0, ladite action s’achevant par un centre de Zusi sur la tête de Dwyer qui marquait son deuxième but de la soirée. Et on a même frisé le score de forfait quand, à peine monté au jeu, Bieler a envoyé un tir croisé qui a léché l’extérieur du poteau de Perkins.
Si on fait exception de la première demi-heure, le terme de forfait est tout à fait approprié car après l’ouverture du score, l’Impact n’a jamais semblé être sur le terrain. Pour une rare fois, l’équipe avait été largement dominée en début de match. D’habitude, ça commence plutôt bien et ça empire. Là, ça a mal commencé… et ça a empiré. Certains auront beau se raccrocher au retour au stade Saputo la semaine prochaine (contre Philadelphie) pour espérer voir la tendance s’inverser, la saison est on ne peut plus mal partie. Si les résultats font mal quand on les regarde, ils ne sont pourtant que le corollaire d’éléments qui n’ont rien de circonstanciel.
► Rejoignez la ligue ImpactSoccer.com