KANSAS CITY : Melia, Abdul-Salaam, Besler, Ellis, Dia, Mustivar, Espinoza, Feilhaber (74e Nagamura), Peterson (79e Myers), Nemeth (63e Hallisey), Dwyer
MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Cabrera, Ciman, Toia, Mallace (68e Reo-Coker), Donadel, Romero, Piatti, Duka (84e Tissot), Oduro (74e Jackson-Hamel)
ARBITRE : M. Salazar
AVERTISSEMENTS : Donadel
LES BUTS : 4e Feilhaber (1-0), 34e Dwyer (2-0), 59e Piatti (2-1)
Deux erreurs monstrueuses des médians défensifs et un entrejeu qui s’est fait manger en première mi-temps ont scellé la défaite de Montréal à Kansas City. Malgré une meilleure deuxième mi-temps montréalaise et le but de Piatti, l’équipe locale a parfaitement géré son avance et s’est méritoirement imposée 2-1.
Bien commencer le match et défendre aussi bien que la semaine passée contre Columbus : les premières consignes pour l’Impact devaient être celles-là, pour tenter de garder le zéro derrière le plus longtemps possible à Kansas City et essayer de ramener un point de la seule ville de MLS où l’équipe locale n’a pas perdu cette saison.
Il n’a fallu attendre que quatre minutes pour que tout ça vole en éclats. Alors que la défense éprouvait toutes les peines du monde à se donner de l’air, Espinoza a pris le ballon dans les pieds de Donadel, l’a donné à Nemeth sur le côté gauche du rectangle avant que le Hongrois ne le glisse d’une courte passe latérale de l’autre côté où Feilhaber a contrôlé, pivoté et envoyé une frappe au premier poteau que Bush n’a pu que regarder aller au fond de ses filets (1-0).
Sous une canicule infernale, Kansas City prenait le départ idéal et ne devait plus chercher le but. Il laissait donc le ballon à son adversaire, tout en le tenant à bonne distance, et se montrait bien plus menaçant dès qu’il décidait d’accélérer. Il profitait aussi de la moindre inattention montréalaise. Comme quand Cabrera a mal surveillé Dwyer lors d’une rentrée en touche quasiment au milieu de terrain. Elle a été envoyée vite et tout en puissance vers l’attaquant, qui est passé devant l’arrière argentin puis a tenté sa chance d’une demi-volée que Bush a déviée en corner.
Ayant le plus clair de la possession du ballon, Montréal avait toutes les peines du monde à sortir de sa moitié de terrain, et n’arrivait quasiment jamais à moins de 25 mètres du but de Melia. La seule lueur d’espoir résidait dans les longs ballons derrière la défense, mais si on en voyait le potentiel, les passes étaient systématiquement trop longues.
De son côté, Kansas City attendait, certes, tout en ne laissant cependant presque aucune marge de manœuvre au porteur du ballon. Il arrivait plus facilement en zone dangereuse, où il se montrait plus pressant, ce qui a provoqué l’une ou l’autre situation dangereuse devant Bush mais, hormis les deux actions précitées, cela ne s’est pas matérialisé en possibilité de but avant la demi-heure. Ça allait changer. Et c’était toujours mieux que l’Impact…
Montréal a eu une seule occasion réelle en première période, mais elle fut énorme. Piatti, qui en dehors de cela avait multiplié les excès d’individualisme et les mauvaises décisions, a envoyé un ballon bondissant derrière la défense où Oduro guettait. L’attaquant a été plus rusé et rapide que Besler, devançant son adversaire avant de tendre la jambe comme il pouvait pour envoyer une pichenette du tibia, qui aurait pris la bonne direction si Melia, bien sorti, n’avait pas touché le ballon in extremis pour le dévier en corner.
Cette lueur d’espoir était toutefois un rare éclair dans la grisaille. Et le ciel s’est encore assombri lorsque Mallace s’est fait prendre le ballon par Ellis au milieu de terrain. L’arrière central a immédiatement effectué une passe à Feilhaber qui n’a pas non plus tardé à envoyer un long ballon plein axe vers Dwyer, qui avait pris tout le monde de vitesse et est parti battre Bush (2-0).
Deux minutes plus tard, passé comme dans du beurre côté gauche, Espinoza a glissé vers Nemeth seul au cœur du rectangle. Le Hongrois a raté sa reprise, et l’Impact a pu pousser un énorme ouf de soulagement. Il pouvait s’estimer très heureux de ne pas avoir encaissé un troisième but. Et ce n’était pas la dernière fois de la mi-temps qu’il avait très chaud, au sens propre comme au sens figuré.
Il restait moins de cinq minutes avant le retour aux vestiaires quand Mustivar a lancé Dwyer seul et légèrement décalé sur la gauche. Cabrera a pu revenir mais pas l’empêcher de tirer. Bush a repoussé l’envoi, mais il pouvait difficilement faire mieux que le renvoyer juste devant lui où Dwyer a été à la fois plus rapide que l’Argentin et que Toia, lui aussi pourtant bien revenu. Bush a encore dû s’interposer de belle façon, concédant un corner. Sur celui-ci, la reprise de la tête de Peterson est passée tout juste à l’extérieur du deuxième poteau.
Malgré les statistiques de possession de balle, la première mi-temps a été déséquilibrée, tout comme le duel dans l’axe de l’entrejeu où Mallace, Donadel et Piatti se faisaient complètement bouffer par Mustivar, Espinoza et Feilhaber. Tant le match dans ce secteur que l’ensemble des débats se sont rééquilibrés dès la reprise. En outre, Kansas City a décidé d’attendre son adversaire et de reculer. C’était aussi une marque de confiance en ses jeunes défenseurs, puisqu’aux côtés de Belser, tant Abdul-Salaam que Dia et Ellis ont très peu de planches à ce niveau.
C’était aussi un peu jouer avec le feu, mais avec deux buts d’avance, il n’y avait pas vraiment péril en la demeure. Montréal se montrait toutefois plus menaçant. Ainsi, sur un centre de Piatti côté gauche, Besler a dû intervenir juste devant Oduro idéalement placé pour reprendre le ballon de la tête.
Dangereux, Piatti à gauche ? Oh oui ! Lancé par Mallace sur ce côté, il a effacé Ellis et profité du fait qu’il n’y avait ensuite aucune couverture de la défense locale pour s’en aller vers Melia et placer calmement le ballon hors de portée du gardien : 2-1, le suspense était relancé.
Cependant, dès cet instant, tout en gardant les mêmes intentions, Kansas City a davantage serré la vis défensivement. Ainsi, Montréal, même s’il s’approchait plus facilement du but adverse qu’en première mi-temps, n’arrivait plus à se créer d’occasions. En face, Bush n’était pas tellement occupé non plus, se contentant de voir un tir de loin de Feilhaber passer au-dessus.
La vitesse d’Oduro a été le seul moyen de créer une rupture avant la fin du match. Lancé sur la droite, il a obligé Belser à effectuer une intervention loin d’être des plus sûres. Le Ghanéen a eu le contre favorable mais Melia a bien anticipé et a effectué une sortie bien à-propos pour devancer son adversaire.
Arrêts de jeu compris, il restait 20 minutes à jouer. Mais, tant dans son position défensif que dans sa conservation du ballon, Kansas City a parfaitement géré cette dernière portion du match, durant laquelle il n’y a pas eu la moindre occasion, ni d’un côté ni de l’autre.
Si les deux mi-temps ont été différentes, Kansas City a montré qu’il était supérieur à Montréal tant offensivement que défensivement. La victoire n’est pas volée. Mais il n’y a rien de honteux dans cette défaite, sur le terrain de l’équipe qui compte la meilleure moyenne de points par match de MLS et est la seule invaincue chez elle cette saison. Il y a plutôt un exemple de travail à long terme à suivre. Il y a certaines bases à Montréal, il ne faut pas non plus tout jeter, reste à construire, à faire preuve de patience et de vision.
► Join the ImpactSoccer.com league