NEW ENGLAND : Shuttleworth, Woodberry, Farrell, Goncalves, Tierney, Jones, Caldwell (80e Kobayashi), Rowe (65e Davies), Nguyen, Fagundez, Agudelo
MONTRÉAL : Bush, Oyongo, Cabrera, Lefèvre, Toia, Donadel, Reo-Coker, Venegas (71e Mallace), Piatti (82e Bernier), Duka (56e Oduro), Drogba
ARBITRE : M. Geiger
AVERTISSEMENTS : Venegas, Donadel
LE BUT : 55e Piatti
Montréal a composté son billet pour la phase finale de la saison suite à une victoire 0-1 à New England en faisant une nouvelle fois la différence offensive grâce à une individualité, ce qui a permis d’émerger d’un match lors duquel la défense a réussi à placer son adversaire hors de sa zone de confort durant 90 minutes et à l’issue duquel il devance désormais son adversaire du jour au classement.
Les deux équipes ont entamé la rencontre tambour battant, mais on a rapidement constaté que les qualités offensives de chacune d’entre elles étaient parfaitement contrecarrées par les défenseurs adverses. De ce fait, les occasions ont été relativement rares. Et ce même durant la première demi-heure, de très loin la plus animée du match.
Les toutes premières minutes ont été équilibrées. Le premier danger est même venu des pieds montréalais quand un tir trop peu puissant de Toia de l’extérieur du rectangle et arrivé au point de penalty droit sur Venegas qui a enchaîné contrôle du droit et frappe du gauche mais a envoyé le ballon à côté.
Cependant, l’équipe locale a rapidement pris l’ascendant. On pensait également qu’elle avait pris l’avance quand un coup franc puissant et plein d’effet venu du flanc gauche a été repris un en temps par Jones, obligeant Bush à aller chercher le ballon au fond de ses filets. Mais l’international américain était hors-jeu : si le but était justement annulé, ce fut une chaude alerte pour la défense de l’Impact qui n’avait pas arrêté de jouer.
L’essentiel de l’action de la première mi-temps s’est déroulée sur le même côté du terrain : le droit de Montréal, le gauche de New England. C’est d’ailleurs de là qu’est venu un ballon qui a permis à Fagundez d’envoyer un dangereux tir de loin, au-dessus. La domination locale s’intensifiait et l’Impact éprouvait de plus en plus de difficultés à conserver le ballon et à enchaîner les passes. Quand il y parvenait, ça ne mettait pas son adversaire en péril.
Nguyen était particulièrement mobile, et s’il penchait du même côté que le jeu de son équipe (ou était la raison de ce déséquilibre), il était, comme le veut l’expression, partout sur le terrain. C’est lui qui se trouvait au bon endroit pour reprendre un centre en retrait au sol d’Agudelo qui avait accéléré sur la droite, mais il a écrasé sa frappe et tiré en plein milieu du but où Bush était attentif.
Plus les minutes avançaient, plus New England reproduisait des schémas de jeu semblables. Parfois dangereux, comme quand il n’a pas manqué grand-chose à Agudelo, entouré par deux défenseurs, pour reprendre de la tête un centre de Tierney au 1er poteau. Mais de plus en plus prévisibles pour une défense qui avait pris ses marques.
Du coup, le dernier quart d’heure de la première période fut beaucoup moins animé et beaucoup moins emballant. La responsabilité en incombe en bonne partie à Montréal qui a neutralisé le match à un moment où, souvent, New England se montre efficace, et où les bleu, blanc, noir sont plus friables. Difficile, donc, d’en tenir rigueur à ces derniers. Au contraire, au vu des évènements, rentrer au vestiaire avec le 0-0 en ayant refroidi les ardeurs adverses était plutôt satisfaisant.
La satisfaction fut encore plus grande dix minutes après la reprise quand Piatti nous a gratifiés d’une action individuelle lors de laquelle il a contourné les défenseurs adverses comme des piquets avant d’envoyer un petit lob subtil au fond des filets de Shuttleworth (0-1).
New England a tenté de répliquer rapidement. Moins de deux minutes après l’ouverture du score, servi par Fagundez, Nguyen a profité de l’espace qui lui était laissé pour tirer des 20 mètres, droit à l’intérieur du poteau de Bush qui s’est étiré de tout son long pour dévier le ballon en corner.
Ces deux moments forts étaient toutefois exceptionnels tant les possibilités de but ont été rares. Durant l’essentiel du match, les deux équipes ont réussi à mettre les joueurs offensifs adverses hors de leur zone de confort à un moment où l’autre de chaque action, et celles-ci n’arrivaient donc pas à leur terme. Les ballons n’arrivaient pas, soit parce que les passes étaient imprécises, soit parce qu’il y avait un adversaire sur la trajectoire.
Pour New England, la situation avait commencé à se compliquer davantage dès l’entame de la deuxième mi-temps. Voyant que malgré sa domination du début de rencontre en développant son jeu habituel, elle éprouvait de grosses difficultés à se créer des occasions franches, l’équipe locale a cherché des solutions différentes. Une intention louable, mais sans résultat, bien au contraire. Le fait que Montréal avait pris l’avance et se concentrait encore davantage sur ses tâches défensives rendait la tâche encore plus ardue pour New England.
Même les 10 dernières minutes, généralement sources de rush final d’une équipe menée d’un but sur son terrain, n’ont pas obligé Bush à multiplier les interventions. On a quand même eu davantage de danger devant les buts… à commencer par un tir de loin de Mallace, qui avait de l’espace pour tenter sa chance mais a trop croisé sa frappe.
Faute d’être menaçant, Nguyen a tenté une séance de dribbles sur la droite du rectangle avant de chuter suite à une intervention de Toia. Il est tombé on ne peut plus facilement et M. Geiger n’a pas hésité à laisser le jeu se poursuivre sans siffler de penalty.
C’est bel et bien de l’autre côté qu’on recommençait à voir des actions dangereuses. Oyongo y a été d’un bel effort côté droit en rentrant dans le jeu pour se placer sur son pied gauche et envoyer un tir croisé cadré qui a obligé Shuttleworth à se détendre. Un contre montréalais transitant par Oduro et Mallace a également été ponctué d’un tir au-dessus de Bernier.
Il a fallu attendre les arrêts de jeu pour voir la défense de l’Impact davantage mise en péril. Un peu désordonnée dans son rectangle, elle a vu un ballon de Jones lui passer au travers et arriver devant Davies, qui avait surgi. Mais Bush était sorti promptement, arrivant avant l’attaquant pour lui ôter le ballon devant les pieds. Ce fut le seul fait saillant, l’équipe locale ne pouvant pour le reste uniquement créer quelques situations confuses dans le rectangle montréalais.
Si le match n’a pas été spectaculaire, Montréal a rempli sa mission. Certes, sa réussite offensive a encore dépendu d’une individualité et le jeu collectif n’a pas permis de créer le danger. En revanche, défensivement, l’équipe a mis son adversaire hors de sa zone de confort durant toute la rencontre et a conservé le 0 derrière avec brio.
Cette victoire est d’autant plus importante que ces trois points permettent à Montréal d’être officiellement qualifié pour la phase finale de la saison et même de passer son adversaire du jour au classement. En cas de victoire contre Toronto la semaine prochaine, il gagnerait une autre place à coup sûr, et peut-être même plus.
► Join the ImpactSoccer.com league