Battus mais fiers

Impact Montréal - America Mexico 2-4 – Match de Ligue des champions joué le 29/04/2015

 Impact de Montréal / Rogerio Barbosa
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MONTRÉAL : Nicht, Reo-Coker, Soumare, Ciman, Toia (70e Tissot), Mallace (79e Bernier), Donadel (67e McInerney), Romero, Piatti, Duka, Oduro

AMERICA MEXICO : Muñoz, Paul Aguilar, Alvarado, Pablo Aguilar, Samudio, Guerrero, Martínez, Sambueza (87e Sambueza), Quintero (82e Maduena), Peralta (86e Arroyo), Benedetto

ARBITRE : M. Bejarano (CRc)

AVERTISSEMENTS : Soumare, Guerrero, Pablo Aguilar, Romero, Martinez, Ciman, Oduro, Benedetto

LES BUTS : 8e Romero (1-0), 50e Benedetto (1-1), 65e Peralta (1-2), 66e Benedetto (1-3), 81e Benedetto (1-4), 89e McInerney (2-4)


L’America Mexico a remporté la Ligue des champions en s’imposant 2-4 au stade Olympique lors du match retour de la finale, après le 1-1 de l’aller. Montréal a ouvert la marque et bien muselé son adversaire en première mi-temps avant de s’effondrer après la pause mais, en dépit de cette issue défavorable, toute la ville peut être très fière de son club.

Malgré le jeu de poker des deux entraîneurs quant à la composition des deux équipes, il y avait assez peu de mystères. Montréal alignait le onze attendu par les observateurs présents à l’entraînement mardi : en l’absence de Camara et Cabrera, Reo-Coker passait au poste d’arrière droit et Donadel était préféré à Bernier pour le suppléer dans l’entrejeu. Pour le reste, hormis le gardien, c’était la même équipe qu’à l’aller. L’America disposait de toutes ses forces vives, malgré le doute autour de Sambueza, et son entraîneur a aligné son onze de base, à l’exception du milieu défensif Guerrero, préféré à Pellerano titulaire au match aller à un poste aussi difficile que problématique.

La rencontre a commencé un peu comme celle de la semaine dernière. America dominait légèrement mais pas outrageusement, assez pour causer quand même une petite frayeur et se poser des questions sur la suite des évènements. Quintero envoyait un ballon au-dessus de la défense à Benedetto, obligeant Ciman à revenir et à se jeter pour concéder le corner et éviter le face à face entre l’attaquant et Nicht. Mais les points d’interrogation se sont vite éclipsés.

Soixante secondes plus tard à peine, le danger était de l’autre côté. Du même ordre dans un premier temps, quand Romero a effacé plusieurs hommes sur la droite, avant de centrer vers le petit rectangle, un ballon ultra-dangereux mais sans montréalais dans les parages, il put être dégagé sur le côté par le seul défenseur qui se trouvait là. Il n’avait néanmoins pas suffisamment écarté la menace.

Elle restait présente côté droit, et cette fois, davantage d’hommes en blanc pouvaient s’impliquer. Piatti a commencé par faire le premier numéro de dribbleur pour céder à Romero, qui a remis le couvert, mais cette fois dans le rectangle et face au but. Ça a donc pu se terminer par un tir, qui n’a laissé aucune chance à Munoz (1-0) ! Explosion de joie dans le stade !

La plus grosse frayeur de la première mi-temps est tombée peu avant le quart d’heure. Un coup franc légèrement excentré sur la droite était envoyé vers le deuxième poteau où le ballon a été remis de la tête par Paul Aguilar avant de dangereusement longer le but jusqu’à ce que Benedetto ne le reprenne et l’envoie sur la transversale, alors que ça semblait plus facile de la mettre dedans ! Après avoir frappé la barre, le ballon a rebondi juste devant la ligne et a dû être dégagé en catastrophe par Mallace. Quelle chaleur ! Bendetto s’en voulait tellement qu’en revenant vers le milieu du terrain… il a refait son geste, histoire de se dire “C’est comme ça que j’aurais dû m’y prendre”.

Se dirigeait-on vers une séance de tir aux pipes comme à la foire et, surtout, comme au match aller ? Vraiment pas ! Malgré sa large domination en possession de balle et un temps passé en majorité dans le camp de l’adversaire, l’America ne parvenait pas à menacer Nicht. En revanche, dès que le ballon arrivait de l’autre côté, on sentait la fébrilité. Et sur un contre, Duka a servi Piatti idéalement placé mais l’Argentin a tenté de fixer Munoz avant de tirer, laissant le temps au portier de sortir et de réduire l’angle, ce qui lui a finalement permis de contrer la frappe. Les sorties rapides du portier mexicain auront été une des clefs de cette finale, à l’aller puis au retour.

Habitué de lever le pied en fin de première mi-temps, America était de plus en plus à la peine. Il monopolisait le ballon mais était incapable d’en faire le moindre bon usage. La circulation de balle était extrêmement difficile, les centres aériens n’arrivaient pas, les joueurs avaient du mal à réaliser le dernier geste. Sambueza était particulièrement à côté de son sujet, lui qui ne jouait pas flanc gauche où il brille d’habitude. Mais les autres peinaient tout autant en phase offensive. Il faut dire que défensivement, les Montréalais se jetaient sur tous les ballons, sur lesquels ils arrivaient souvent premiers. Duels gagnés, angles coupés, concentration optimale, solidarité pour réparer la moindre erreur d’un coéquipier. Certes, l’America ratait beaucoup de petits gestes, mais à chaque fois, il y avait un Montréalais pour s’emparer du ballon et ne pas laisser de deuxième chance à l’adversaire.

Souvent, toutefois, le ballon revenait bien vite dans la moitié de terrain de l’Impact. Sans néanmoins s’approcher des parages de Nicht. Alors que quand un contre local se dessinait, les espaces s’ouvraient comme la mer devant Moïse, le terrain semblait devenir énorme pour les Mexicains, la vitesse d’Oduro et la technique des deux Argentins leur causait plus de maux de tête qu’un mauvais mélange d’alcool et de médicaments. Ça n’allait malheureusement pas jusqu’au bout car, certainement aussi grâce à une certaine expérience, ils commettaient beaucoup de fautes. Cela leur a valu l’un ou l’autre carton jaune, mais ils arrivaient souvent à les éviter en fauchant loin du but et/ou sans être dur dans leur geste. Malgré tout, ils en étaient réduits à ça…

Cela traduisait bien la fin de la première mi-temps, tout comme ce tir à distance de Peralta, dans la rangée Z du dernier étage du stade olympique. Ce qui fait que la pause fut sifflée sur le score de 1-0 et que Montréal avait toutes les raisons d’y croire. Il ne fallait toutefois pas jubiler trop vite puisque malgré le score, la mission de l’America restait la même : marquer au moins un but. Et puis, on connaît ses qualités et elles pouvaient commencer à s’exprimer à tout moment.

C’est ce qui est arrivé dès la reprise, où l’Impact a montré son plus triste visage des débuts de deuxième mi-temps en 2014. Apathique offensivement, dépassé défensivement, on aurait dit qu’ils avaient bu des litres de crainte au vestiaire au lieu de paroles et consignes parfaitement placées du staff technique. En face, Sambueza était passé à gauche et Quintero à droite : c’est toujours de là qu’ils sont les plus dangereux, et ça a largement contribué à la renaissance de leur équipe.

En cinq minutes, les visiteurs s’étaient déjà montrés aussi souvent menaçants que durant toute la première mi-temps. D’abord par un centre de la droite signé Quintero vers la tête de Benedetto dont la reprise était bien appuyée et cadrée, mais droit dans les bras de Nicht. Ensuite, encore par un centre de la droite, cette fois des pieds de Martinez vers le deuxième poteau où Benedetto nous gratifiait d’une superbe reprise acrobatique dont Nicht, pas exempt de tout reproche, ne put s’emparer (1-1).

Tout était à refaire. Cette fois, c’était l’égalité parfaite sur l’ensemble des deux matches. Mais pas besoin de s’interroger sur la réaction des deux équipes, car chacune allait poursuivre sur son élan du début de deuxième mi-temps. Et ce n’était vraiment pas de bon augure pour l’Impact…

En plus, la fois où il a mis un peu trop le nez à la fenêtre, il s’est fait prendre sur un contre. Peralta a donné sur la gauche vers Sambueza qui a vu Nicht aller à sa rencontre pour tenter de réduire l’angle. Après s’être avancé, le gardien a plongé dans les pieds de son adversaire, sans commettre de faute, mais s’il l’a gêné dans un premier temps, il ne l’a finalement pas empêché d’envoyer un passe aérienne vers Peralta dont la reprise de la tête a été repoussée par le crâne d’un défenseur montréalais.

Il n’y en avait plus que pour une équipe, le bateau prenait l’eau de toutes parts mais ne coulait pas… le roseau pliait mais ne rompait pas… pas encore, du moins. Le ballon était encore dans le petit rectangle, sur le côté droit où Peralta le convoitait : Ciman a été au duel, c’était très musclé mais tout à fait réglementaire, ce qui a permis à l’international belge de renverser son adversaire et de dégager son camp.

Ce premier quart d’heure de folie a pris fin avec un tir de loin de Quintero, menaçant mais repoussé par Soumare. L’Impact n’a cependant pas vraiment eu le temps de souffler ensuite. L’America a baissé le rythme… quelques instants, le temps de reprendre son souffle, pour repartir de plus belle. L’Impact a aussi tenté de prendre une grande respiration, mais au moment d’expirer et de recommencer à courir, il n’y arrivait plus. Cloué au sol, tout simplement.

C’était le moment idéal pour lui porter le coup de grâce, et les visiteurs ne s’en sont pas privés. En deux minutes, deux actions presque identiques se sont terminées par deux buts. Le premier a été initié par un ballon aérien de Martinez en direction du poteau gauche, vers Quintero qui a remis devant le but, où les défenseurs et le gardien de l’Impact se sont complètement mélangé les pinceaux collectivement. Ils n’ont pas été capables de s’emparer du ballon, au grand bonheur de Peralta qui, de la tête, faisait passer les chiffres à 1-2.

Pour la première fois depuis le début de la finale, la semaine passée à Mexico, Montréal devait courir derrière le score et, donc, prendre les choses en mains. Comment allait-il réagir ? En serait-il capable ? Allait-il nous refaire le coup de Pachuca ? Qui serait le Cameron Porter du mois d’avril ? Ou, cette fois, la tâche était-elle trop lourde, l’adversaire trop fort et un nouveau miracle impossible ? La réponse n’allait pas tarder à tomber.

À peine 60 secondes après le but, on pensait presque le revoir en temps réel sur le terrain. À peu de choses près, en fait. Quoiqu’en deux dimensions, on était quasiment dans le parfaitement identique. Sauf que cette fois, l’action se passait majoritairement au sol. Martinez envoyait le ballon presque au même endroit que la première fois, vers Samudio dont la remise devant le but a été reprise par Benedetto, en pleine extension, avant que le ballon ne se loge au fond des filets (1-3).

Il restait 25 minutes à jouer et Montréal devait marquer trois buts. Les plus fervents supporters y croyaient. Ben quoi, nombre d’entre eux avait vu Santos Laguna faire la même chose il y a 6 ans, devant son public. Et pourquoi pas nous, cette fois ? Sauf que l’écart entre les deux équipes n’était pas le même. Au contraire, le plus fort était toujours basé au sud du Rio Grande. L’exploit était hors de portée.

Fort de son avance de deux buts, l’America a levé le pied. Mais il gardait sans problème le contrôle des évènements. Martinez, plein axe, envoyait un tir des 25 mètres peu au-dessus. Après une demi-heure en deuxième mi-temps, Munoz eut enfin un peu de travail : Oduro, tenu de près, tenta sa chance d’un angle fermé. C’était difficile, ça ne posa en fin de compte pas de problème au portier visiteur, mais c’était ce que l’Impact avait fait de plus dangereux depuis la reprise.

Las… Il n’y a avait plus qu’une équipe sur le terrain. Au moment où les bleu-blanc-noir avaient le plus besoin de soutien, les Dieux qui avaient veillé sur eux durant toute la compétition les avaient quitté, tout comme une partie du public, en train de déserter un stade sans même dire merci. Dommage, car tant qu’il y avait de l’enjeu, on a eu droit à une superbe ambiance, peut-être même à certains moments la meilleure dans l’histoire d’une équipe montréalaise jouant un sport collectif.

Abandonnés à leur sort, des joueurs qui n’en pouvaient plus malgré les changements, allaient craquer une fois de plus. Quintero, déjà bourreau il y a six ans à Santos Laguna, a eu tout le temps de passer le ballon droit devant lui, plein axe, à Benedetto qui a enchaîné contrôle et tir brossé pour loger le ballon en pleine lucarne (1-4).

Mais au lieu d’abandonner une rencontre dont l’issue ne faisait plus le moindre doute, les joueurs de Montréal ont eu un sursaut d’orgueil. Un centre au deuxième poteau est arrivé à Oduro qui, de son crâne coloré, l’a remis en retrait vers Duka dont la jolie reprise en un temps a cependant été droit sur Munoz.

Ce n’était que partie remise. À une minute du temps réglementaire, un ballon est allé en direction de Piatti qui l'a glissé dans la course de McIneney : ce dernier a surgi et échappé aux défenseurs pour pousser le ballon dans le but et fixer les chiffres à 2-4.

Un but qui faisait bien plus que sauver l’honneur, car même sans lui, et malgré le résultat, l’honneur montréalais a toujours été au rendez-vous. En fait, il offrait une bonne note pour finir la soirée. Et si à ce moment-là, de nombreux sièges jaunes étaient visibles, beaucoup de supporters étaient encore présents – en nombre largement suffisant pour constituer une foule très satisfaisante dans d’autres circonstances – et ont retrouvé la voix, pour saluer jusqu’au coup de sifflet final la prestation de leurs favoris, tant aujourd’hui que depuis le début de la compétition.

Certes, cette Ligue des champions ne se termine pas comme on l’aurait espéré. Mais ça ne doit pas occulter tout ce qu’on y a vécu jusqu’à une petite demi-heure de la fin de cette finale retour. Tant sur le terrain qu’en dehors, il y a eu de la magie, ce mercredi, mais aussi en demi-finale et en quart de finale. En 540 minutes de cette phase à élimination directe, Montréal a été en position précaire pendant 35 minutes à peine ! 10 contre Pachuca et 25 aujourd’hui. Certes, celles durant lesquelles on ne voulait surtout pas l’être. Mais il a fallu passer à travers toutes les autres avant d’en arriver là.

Ce n’est pas le moment de parler de l’avenir, mais bien celui de se pencher sur le présent. Une soirée historique – jouer une finale retour de Ligue des champions à la maison et légitimement espérer l’emporter pendant une bonne partie du match, ce n’est pas donné tous les jours, même aux plus grands clubs du monde – que, je l’espère, les supporters de l’Impact ont savourée à fond. Qui, je l’espère, a converti de nombreux nouveaux supporters. Et qui, j’en suis sûr, a fait monter le soccer dans la hiérarchie des amours de nombre d’entre eux.

Une des maximes lues sur Internet ce mercredi était “Ce soir, gagne ou perd, Montréal doit être fier”. Et avec raison ! Grâce au soccer, grâce à l’Impact ! Une page d’histoire s’est écrite, une page d’histoire se tourne… mais le livre est loin d’être terminé !

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