Une bizarrerie différente, mais victorieuse

Toronto FC - Impact Montréal 0-1 – Match de championnat (phase classique) joué le 01/09/2020

 
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TORONTO : Westberg, Auro, Mavinga (81e Gallardo), Gonzalez, Morrow, Bradley, Delgado (61e Akinola), Osorio, Pozuelo, Piatti (73e DeLeon), Altidore (81e Endoh)

MONTRÉAL : Diop, Brault-Guillard, Binks, Camacho, Raitala, Wanyama, Piette, Maciel, Taïder, Quioto (79e Okwonkwo), Lappalainen (75e Bojan)

ARBITRE : M. Fischer

AVERTISSEMENTS : Brault-Guillard, Camacho, Wanyama, Pozuelo, Taïder, Maciel

LE BUT : 14e Camacho (0-1)


Un cadeau involontaire menant à un but, une histoire de penalty rocambolesque et un score identique à vendredi dernier : 0-1, cette fois donc pour Montréal, qui a remporté trois points précieux à Toronto après une rencontre bien plus animée mais tout aussi bizarre dont le résultat aurait certainement été différent sans Clément Diop.

Absents vendredi, les heureux papas Piette et Taïder étaient à nouveau disponibles, ce qui a poussé Thierry Henry à aligner le même onze que contre Vancouver. Quant à Greg Vanney, il n’effectuait qu’un seul changement par rapport au dernier match, Altidore relayant Mullins à la pointe de l’attaque.

Et au coup d’envoi, une autre chose n’avait pas changé par rapport à la fin de la semaine dernière : la physionomie des débats, avec des Torontois posant leur jeu et s’installant dans le camp de l’Impact. Dès la deuxième minute, ils héritaient d’un coup franc bien placé qu’Altidore tirait ni bien ni mal, obligeant quand même Diop à se montrer attentif. Le gardien a dû effectuer un arrêt plus difficile sur une tentative de Delgado légèrement décalé sur la gauche à l’entrée du rectangle.

La différence a finalement, en partie au moins, été faite par les portiers. Puisque peu avant le quart d’heure, en tentant une passe latérale, Westberg s’est raté et a offert un corner à l’IMFC. Joué en deux temps, il a permis à Quioto d’envoyer un bon centre au deuxième poteau où Camacho a surgi et fait 0-1 d’une tête croisée.

Un but qui a refroidi les ardeurs torontoises. D’ailleurs, l’occasion suivante fut montréalaise : après être parvenu à s’être bien isolé, Taïder a repris un centre de Brault-Guillard d’une tête piquée qui manquait toutefois de puissance pour inquiéter Westberg.

Toujours dominateurs, les joueurs locaux étaient plus timides et moins adroits. Cela s’illustrait notamment suite à bon centre de Morrow vers Osorio qui, seul dans le rectangle, rata complètement son contrôle et fut totalement incapable de faire un bon usage du ballon. Quelques minutes plus tard, c’était légèrement mieux tant dans le jeu que dans l’exécution : Auro centrait vers Piatti, lui aussi auteur d’un contrôle difficile, mais il pouvait quand même céder le ballon en retrait, d’où Delgado tentait sa chance, envoyant un tir trop croisé.

Les situations chaudes commençaient à se multiplier dans le rectangle de l’Impact : une chute d’Altidore après un duel avec Binks sans que l’arbitre n’intervienne, un beau mouvement se terminant par un centre dangereux au petit rectangle intercepté par Diop, ou encore une sortie du gardien pour contrer Altidore qui arrivait seul face à lui.

À la récupération du ballon, Montréal arrivait cependant souvent à en faire une meilleure utilisation qu’en début de match (et on ne parle même pas de vendredi). Meilleur exemple, cette belle passe de Raitala pour lancer Quioto seul face à Westberg. Parti de la gauche, le Hondurien a dû rentrer dans le jeu et le temps qu’il se mette en position de tir, Mavinga a effectué un très beau retour dont il a le secret et a contré son adversaire.

Toronto avait toutefois retrouvé ses sensations et recommençait à se montrer régulièrement dangereux. Tout d’abord sur un corner, pas envoyé immédiatement dans le rectangle et ponctué par un centre de Morrow repris au-dessus par Gonzalez. Ensuite après une accélération plein axe de Piatti qui a donné à gauche où se trouvaient deux équipiers : premier d’entre eux, mais pas forcément le mieux placé, Osorio n’a pas voulu laisser passer le ballon, s’en est emparé et a tiré, trop près de Diop pour le mettre en danger.

À cinq minutes du repos, un nouveau beau mouvement torontois a permis de lancer Altidore sur la droite du rectangle : Diop n’a pu que détourner son centre solide et bien placé, mais le ballon est ensuite arrivé à Piette qui a pu le dégager. L’attaquant fut ensuite à la conclusion d’un centre d’Auro : se jetant et parvenant à reprendre le ballon, il a obligé Diop à effectuer un superbe arrêt.

Montréal en était réduit à miser sur la contre-attaque, et aurait pu s’y montrer dangereux quand, après avoir mis plusieurs adversaires dans le vent, Lappalainen s’est retrouvé en bonne position. Il n’a toutefois pas osé tirer. Sa passe a débouché sur des situations un peu chaudes mais sans danger réel.

Et il y allait avoir encore de l’action avant le repos ! Après avoir reçu une belle passe en cloche de Pozuelo, Altidore a chuté dans le rectangle après un duel avec Camacho, aussi émaillé d’un tirage de maillot. Un geste visible, comme le contact, mais quand même rien de flagrant… L’arbitre a cependant sifflé penalty.

Au lieu de tirer, Pozuelo l’a joué collectif à la Cru?ff, décalant Piatti qui a envoyé le ballon au fond des filets. Toutefois, l’arbitre a annulé le but, à la surprise générale (mais à la grande joie des Montréalais). Et là, des explications s’imposent car les raisons de l’annulation sont bien plus complexes que ce qu’on a pu lire ou entendre.

Piatti n’est pas entré dans la surface de réparation avant que Pozuelo ne touche au ballon. En revanche, il était dans l’arc de cercle qui borde le rectangle, ce qui est aussi formellement interdit. Dans ce cas, deux solutions sont possibles : soit le penalty est à retirer, s’il a été marqué, soit il y a coup franc indirect s’il n’y a pas but. Mais attention, pas but et raté, dans ce cas, ce n’est pas tout à fait la même chose !

C’est un penalty, et non un coup de pied de but. Donc, l’action est continue. Les lois du jeu disent que le penalty prend fin lorsque le ballon arrête de bouger (ce n’était pas le cas), sort du jeu (ce n’était pas le cas) ou quand l’arbitre interrompt le jeu pour une infraction aux lois du jeu. C’est là que ce n’est pas tout à fait clair. L’annulation n’est donc pas (ou ne peut pas être) liée au fait que le ballon n’ait pas été envoyé dans le but par le tireur.

En effet, l’infraction est toujours commise AVANT que le ballon entre dans le but, même si le tireur marque lui-même. Ce n’est pas comme un hors-jeu où l’action s’arrête au moment du hors-jeu, puisque le règlement, dans ce cas-ci, stipule que la suite de l’action conditionne la décision à prendre (ce qui, avouons-le, est dénué de sens par rapport au reste des lois du jeu). Le règlement dit bel et bien que le penalty est fini “QUAND l’arbitre interrompt le jeu”. Interprété à la lettre, ça voudrait dire que le penalty devrait être retiré si l’arbitre a sifflé après le but (peu importe la manière dont a été tiré le penalty) et qu’il doit y avoir coup franc indirect s’il a sifflé avant (oui, c’est on ne peut plus loufoque, mais quand on lit le règlement à la lettre, c’est exactement ça que ça dit) ! Et le règlement est clair, tant qu’un des trois évènements n’est pas arrivé, le penalty n’est PAS terminé.

Entre ça et le penalty de vendredi dernier, issu d’une autre refonte du règlement décrétée pour la VAR au détriment de l’esprit du jeu (parce que bon, la main de Maciel augmente en effet artificiellement la surface de son corps et est au-dessus de son épaule, mais il n’y a rien de volontaire et ni lui ni son équipe n’en tire un quelconque avantage), l’évolution de certains règlements voulue par les soi-disant progressistes donne surtout lieu à des situations ridicules.

Cela dit, tout cela vaut si un joueur de l’équipe qui marque commet une infraction… car si un joueur des deux équipes commet la même faute, là, quoi qu’il advienne, le penalty doit être retiré. Et il y a bel et bien aussi au moins un maillot gris dans l’arc de cercle quand Pozuelo touche au ballon. Curieux de voir comment l’organisation professionnelle des arbitres va gérer, voire justifier, tout cela…

Même si Toronto a repris le contrôle du ballon au retour des vestiaires, face à un Montréal qui l’attendait, bien organisé, le début de la deuxième mi-temps ne fut pas spectaculaire et l’équipe locale eut longtemps du mal à se créer des occasions. Avant l’heure de jeu, on nota uniquement un semblant de danger sur un tir de loin de Delgado qui a pris une trajectoire peu rassurante après avoir été détourné par Piette mais a fini à côté.

Ça se précisa un peu par la suite quand Altidore et Diop se jetèrent sur un centre de la droite : si le Torontois fut le premier au ballon, l’intervention du gardien le gêna suffisamment pour qu’il rate sa reprise. Preuve supplémentaire que les statistiques d’arrêts sont très loin d’être suffisantes pour évaluer un portier.

Malgré tout, Toronto poussait mais était trop rarement menaçant. Au contraire, l’organisation montréalaise se peaufinait : non seulement elle parvenait à annihiler les velléités locales, mais elle arrivait en outre à amener le danger de l’autre côté du terrain aux moments opportuns. Et pas en balançant devant au petit bonheur la chance.

La plus belle remontée de terrain eut peut-être lieu à une vingtaine de minutes du terme. On n’énumérera pas tous les joueurs ayant touché au ballon, mes il faut quand même souligner les interventions de Quioto et de Maciel qui ont grandement contribué à la qualité d’un mouvement amenant Raitala très haut. Malheureusement, le centre du Finlandais était trop enlevé.

Visiblement à bout de forces depuis un bon moment, Quioto ne rechignait pas à jeter le peu d’énergie qu’il lui restait chaque fois qu’il en avait l’occasion. Avec, entre autres, un beau slalom sur la gauche suivi d’un centre à ras-de-terre que Piette, n’arrivant pas assez rapidement, n’a pas réussi à toucher. Ou encore, après avoir profité d’un long dégagement très précis de Camacho, en s’appuyant sur Taïder qui l’a lancé : il a réussi son sprint pour arriver à tirer, à côté, à bout de course. Il n’en pouvait plus et a été remplacé juste après.

Au milieu de toutes ces occasions, Toronto ne parvenait toujours pas à poser le geste de finition envoyant, au moins, un ballon chaud en direction des filets. Il dut même recourir à l’aide involontaire de Binks qui, en ratant sa tentative de dégager un centre, obligea Diop à intervenir (à moins qu’il n’ait été sauvé par sa transversale).

À 5 minutes de la fin du temps réglementaire, la pression devint quand même très intense. Et Toronto, enfin, recommençait à se créer des occasions. À commencer par un centre de la droite de Gallardo (qui à part ça, n’a quasiment rien amené après sa montée au jeu) vers Akinola qui a sauté plus haut que Brault-Guillard mais a envoyé sa reprise de la tête au-dessus. Ou ce coup franc vers Pozuelo dont le centre a trouvé DeLeon, complètement démarqué mais incapable d’envoyer sa reprise de la tête dans la bonne direction.

Même acculé à son but, l’IMFC avait toujours un œil vers l’avant. Et il a failli en récolter les fruits lorsque Okwonkwo a envoyé un centre tendu à ras-de-terre auquel aucun Torontois ne pouvait toucher sans prendre un énorme risque d’autobut. Bojan, lui, aurait dû mettre le pied sur le ballon pour le prolonger au fond des filets, d’autant que Westberg était battu, mais il n’y est pas parvenu. Soulignons quand même que l’Espagnol était déjà à l’origine de l’action.

La dernière occasion, seul danger réel de longs arrêts de jeu, résume bien la soirée torontoise : tous les deux mieux placés que leurs adversaires pour reprendre un centre, Akinola et DeLeon ont semblé se gêner et la reprise du deuxième nommé fut arrêtée sans problème par Diop.

Si ce dernier a disputé un très bon match et que le résultat aurait été sans le moindre doute différent sans cela et sans le penalty rocambolesque, il faut quand même souligner le très bon match des défenseurs centraux et une organisation générale qui, lors de grands pans du match, a forcé Toronto à dominer de façon stérile ; par ailleurs, les reconversions étaient aussi à un autre niveau, tant en perte de balle qu’en récupération, permettant de bien remonter le terrain rapidement et de créer de belles occasions. Ajoutons à cela un troisième but marqué sur corner cette saison, ce qui fait de Montréal un des meilleurs élèves en la matière, et les raisons d’être satisfaits ne se limitent pas à la conquête de trois points en terrain honni.

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