MIAMI : Callender, Lowe (46e Sailor), Mabika (69e Gibbs), McVey, Yedlin (79e Neville), Taylor, Mota, Vassilev (46e Duke), Gregore, Lassiter, Higuain (58e Rodriguez)
MONTRÉAL : Pantemis, Corbo, Waterman, Miller (56e Thorkelsson), Johnston, Wanyama, Piette (56e Choinière), Lappalainen (64e Miljevic), Koné, Mihailovic (74e Ibrahim), Kamara (64e Toye)
ARBITRE : M. Dickerson
AVERTISSEMENTS : Miller, Piette, Yedlin, Lowe, Mota
LES BUTS : 5e Mihailovic (0-1), 8e Lappalainen (0-2), 36e Kamara (0-3), 85e Waterman (csc, 1-3)
Montréal s’est imposé facilement 1-3 à Miami, après un début en fanfare. En contrôle durant les 90 minutes, les visiteurs ont exploité quelques errements adverses et développé leur jeu habituel en première mi-temps, avant que les deux équipes préfèrent éviter tout risque après la pause. Au premier tour de la phase finale, Orlando se déplacera au stade Saputo.
Wilfried Nancy aurait peut-être espéré se servir de ce déplacement en Floride comme répétition générale avant le début de la phase finale, mais il devait se priver des services de Camacho et Quioto, blessés. Ainsi, Corbo prenait place dans l’axe de la défense alors que Kamara était préféré à Toye en pointe. Un homme seul devant soutenu par deux partenaires : Mihailovic, évidemment, et Koné, qui semble reprendre du galon en cette fin de saison.
Si on fait l’impasse sur le coup franc de Mota repoussé des poings par Pantemis en tout début de match, le néo-international canadien s’est rapidement mis en valeur. Tout d’abord en surgissant parfaitement plein axe pour reprendre de la tête un centre de Mihailovic, mais le ballon fila au-dessus. Ensuite pour défendre parfaitement face à Callender qui a très maladroitement tenté de le dribbler dans son rectangle. Koné a subtilisé le ballon qu’il a permis à Mihailovic de facilement prolonger au fond des filets (0-1).
Un début en fanfare ? Les trompettes allaient résonner encore plus fort trois minutes plus tard quand Mihailovic s’enfonça sur la droite du rectangle malgré les trois adversaires sur son chemin et offrit un caviar à Lappalainen qui avait parfaitement suivi et fit facilement 0-2.
Il y eut même encore un écho peu après, à la suite d’un long centre de Johnston repris en un temps par Lappalainen. Difficile de savoir si sa volonté était de remettre le ballon ou de tirer, toujours est-il qu’il a pris la direction du but où Callender s’en est emparé sans problème.
Ce premier quart d’heure pour le moins animé a pris fin après une puissante frappe croisée à ras-de-terre de Lassiter sur la gauche du rectangle, détournée par Pantemis.
La suite fut relativement équilibrée. Certes, il fallut quelques retours, notamment de Miller et Waterman, pour bloquer des tirs, compensant des erreurs de l’axe défensif de ce côté-là (régulièrement mis à contribution, et quand même rarement pris à défaut), mais Miami ne menaçait pas Pantemis. Montréal ne s’en laissait pas compter non plus. Et si les deux gardiens ont vécu des moments calmes durant une vingtaine de minutes, les deux équipes jouaient avec la volonté de dominer leur adversaire et le match gardait un rythme intéressant.
Et puis, comme ça, Montréal décida d’accélérer quelques minutes. Vous savez, comme dans ces duels internationaux a priori déséquilibrés où l’équipe puissante se dit que le moment est venu d’écraser ce qui ressemble à une mouche en face, et y parvient. Sauf que souvent, elle ne s’était pas déjà mise à l’abri avec deux buts d’avance…
Il ne fallut que deux occasions aux Montréalais pour parvenir à leurs fins. Sur la première, servi au deuxième poteau par Johnston, Lappalainen a fixé son adversaire avant d’envoyer un tir enroulé que Mabika a repoussé juste devant sa ligne.
Sur la seconde, tout commença par une longue phase de possession - le jeu voulu par Wilfried Nancy, et certainement honni par Phil Neville tant sa défense sombre régulièrement quand son adversaire pose le jeu. Puis Wanyama a servi Kamara plein axe. Les défenseurs centraux ont incompréhensiblement laissé passer le Sierra Léonais qui a filé face à Callender, qu’il a battu facilement : 0-3 et huées du public local.
Malgré un tir de loin de Taylor dans les arrêts de jeu, au-dessus, la fin de la première mi-temps a vu les hommes de Wilfried Nancy priver leur adversaire de ballon, sans risque inutile, sans volonté non plus de cadenasser le jeu, mais bien d’aller vers l’avant lorsque la situation s’y prêtait. Une maîtrise des évènements en possession de balle comme on en a déjà vu pas mal de fois cette saison, notamment en fin de match.
Au retour des vestiaires, Miami a été un peu (mais juste un peu) plus incisif, faisant mine d’y croire sans pour autant arriver à se montrer dangereux. Montréal, pour sa part, avait baissé le rythme de plusieurs crans et s’il arrivait toujours aussi facilement à s’emparer du ballon et à en conserver la possession, il se lançait ensuite dans de longs exercices de temporisation.
Alors oui, on notera bel et bien ce débordement de Lappalainen sur la gauche avant un centre qui est passé devant tout le monde (ou un tir trop croisé), mais c’est bien parce qu’on venait de passer l’heure de jeu et qu’il n’y avait rien eu de dangereux à se mettre sous la dent.
On peut aussi comprendre les acteurs sur la pelouse : le verdict du match semblait tombé depuis belle lurette, et ils avaient évidemment tous en tête l’échéance de la semaine prochaine et la volonté de ne pas se blesser. Même si certains remplaçants voulaient se mettre en valeur, eux non plus n’avaient pas le goût du risque démesuré.
Il fallait quand même veiller à ne pas tomber dans l’excès de facilité, comme quand une passe molle de Koné permit à Mota de récupérer le ballon dans l’entrejeu avant d’envoyer un tir de loin, à côté.
Deux minutes plus tard, lancé sur la gauche, Choinière a remis le ballon à Miljevic, qui se l’est échangé avec Mihailovic avant de tenter sa chance des 20 mètres et de voir son tir heurter le poteau.
Le match reprenait un peu vie. Après un centre repoussé, Duke a récupéré le cuir à 25 mètres du but et a envoyé un ballon en cloche que Gregore, très mal tenu, a facilement repris de la tête, mais Pantemis s’est ensuite interposé.
Le réveil fut toutefois de très courte durée, avec un bal des changements qui a pris bien plus de place que cette brève danse des occasions. Le plus intéressant pour les deux équipes ne se passait plus vraiment sur ce terrain, mais bien ailleurs en MLS, où les résultats allaient déterminer leur premier adversaire en phase finale.
Certains joueurs sont toutefois un peu trop tombés dans la léthargie et sortis du match. Comme Waterman quand Neville fut lancé sur la droite à la limite du hors-jeu : alors que ça jouait toujours, il pensait déjà à se plaindre à l’arbitre, tant et si bien qu’il a dévié le centre du fils de l’entraîneur local dans son propre but (1-3).
Ce fut le début d’une nouvelle minute un petit peu plus animée, avec d’abord un tir de loin de Miljevic sur lequel Callender se coucha sans problème, et ensuite un long ballon vers Rodriguez, devancé par un Pantemis attentif bien sorti en dehors de son rectangle. Toye a aussi marqué après un long sprint et un face-à-face victorieux avec Callender, mais son but fut justement annulé pour hors-jeu.
Déjà assurées de leur qualification pour la phase finale de la saison et du lieu où elles joueront le premier tour (Montréal chez lui, Miami en déplacement), les deux équipes ont presque été satisfaites du coup de sifflet final pour river leurs regards vers les autres stades afin de connaître l’identité de leur adversaire. Il y eut du suspense jusqu’au bout, notamment avec un nouvel effondrement en fin de rencontre de Columbus (qui a encaissé quasiment la moitié de ses buts cette saison dans le dernier quart d’heure !), battu à Orlando, qui se déplacera au stade Saputo dans une semaine.