DALLAS : Seitz, Acosta (81e Escobar), Hernandez, Hedges, Benitez, Thomas (65e Garbini), Jacobson, Watson, Castillo, Diaz (88e Luccin), Perez
MONTRÉAL : Perkins, Miller, Camara, Ferrari, Brovsky (77e Mallace), Bernardello, Warner, Mapp, Felipe, Nyassi (69e Gonzalez), Wenger
ARBITRE : M. Luna
AVERTISSEMENTS : Ferrari, Hernandez, Diaz, Nyassi
LES BUTS : 10e Nyassi (0-1), 16e Castillo (1-1), 24e Perez (pen., 2-1), 47e Diaz (3-1), 65e Wenger (3-2)
Un départ en fanfare mais une défaite avec trois buts encaissés : le premier match de la saison de l’Impact a ressemblé à ceux qu’on avait vus durant la préparation et s’est conclu par une défaite 3-2 à Dallas avec quelques signes encourageants mais une défense qui a donné des raisons de s’inquiéter.
Surprise lors du dévoilement de la composition des équipes : Lefèvre, que beaucoup pointaient comme la révélation de l’avant-saison, était laissé sur le banc, Camara, que l’on a surtout vu à droite, repassait dans l’axe (où il s’était entraîné en tout début d’année) et Miller retrouvait son poste de prédilection d’arrière droit après avoir passé quelque temps à gauche. Le reste de l’équipe était conforme aux prévisions.
Comme lors des rencontres qu’on a pu voir au tournoi d’Orlando, Montréal est rentré en force dans son match. On jouait à peine depuis plus de deux minutes que les Texans ont dû sauver deux ballons à même la ligne sur un corner : une première reprise de Miller, une seconde de Camara plus prompt que les autres au rebond. Un début vraiment encourageant.
Il faut dire que la défense de Dallas était on ne peut plus fébrile et multipliait les hésitations. Les Montréalais ne lui laissaient pas le temps de souffler et prenaient leurs adversaires à la gorge en sautant sur chaque ballon qui traînait.
La récompense n’a pas tardé à tomber. Mapp a effectué un gros travail sur la droite. Personne n’est parvenu à l’arrêter, ce qui lui a permis de centrer : le ballon est passé au-dessus de la tête de Felipe puis est arrivé au deuxième poteau où Nyassi, seul, ne manquait pas l’occasion d’ouvrir le score. Un départ rêvé avec, à la conclusion, un joueur déjà presque toujours dans le coup lors des buts inscrits durant la préparation.
La joie a cependant été de courte durée. On venait à peine de passer le quart d’heure que Miller laissait centrer vers Watson qui, à l’entrée du rectangle, ratait complètement sa reprise. Toutefois, il a eu une deuxième chance lors de laquelle il a tiré… droit sur Perez. Ce qui n’a pas empêché le ballon d’arriver presque par hasard à Castillo, qui avait très bien anticipé le coup et dépassé tous les défenseurs (ça, par contre, ce n’est pas dû à la chance). Son tir croisé n’a laissé aucune chance à Perkins (1-1).
On venait tout juste de passer la moitié de la première mi-temps que Diaz, sur la droite, bénéficiait d’énormément de latitude, se présentant seul au but après avoir mystifié Brovsky, complètement hors-position (c’est arrivé plusieurs fois au cours de la soirée). En essayant de rattraper son adversaire, l’arrière latéral l’a mis au sol. M. Luna n’a pas hésité une seule seconde : penalty. Perez envoyait le ballon dans le plafond, c’était 2-1.
À peine le ballon remis en jeu, Castillo prenait Miller de vitesse sur la gauche et envoyait un centre-tir légèrement trop croisé dont personne n’avait pu dévier la trajectoire. Il y avait une seule équipe sur le terrain avant l’égalisation. Après aussi, mais ce n’était plus la même. L’Impact reculait beaucoup plus et semblait avoir soudainement perdu la confiance et l’esprit conquérant qui l’animaient en début de match.
Pourtant, la défense de Dallas était loin de présenter des signes rassurants. Elle hésitait souvent et laissait traîner des ballons que les joueurs offensifs, à qui on ne peut pas reprocher un manque de combativité, n’auraient jamais même dû espérer récupérer. Et pourtant… Wenger donna un bel exemple de conviction en allant chercher un de ces ballons puis centra vers Felipe à l’entrée du rectangle, mais Seitz arrêta le tir du Brésilien.
On a beaucoup vu Brovsky par la suite. Tout d’abord pour repousser de la tête deux ballons chauds dans son rectangle. Ensuite sur une montée très intéressante, que Mapp n’a pas manqué d’exploiter en le servant dans une position où il avait tout l’espace et le temps de tirer : un envoi placé mais bien trop faible pour inquiéter Seitz.
Un homme assurait le spectacle sur le terrain : Castillo, qui s’amusait dans la défense montréalaise et en faisait voir de toutes les couleurs à Miller notamment, mais aussi aux autres. Ça tournait tellement à l’obsession qu’à un moment, tout le monde s’est retrouvé sur lui presque sur la ligne de touche. Et en deux passes, le ballon transitait par Diaz et arrivait à Acosta, complètement oublié sur la droite. Heureusement pour l’Impact, il a complètement raté sa reprise.
Dans les arrêts de jeu, Castillo a encore fait son show, obligeant tous les adversaires qui lui faisaient face à reculer de 30 mètres, sans arriver à lui prendre le ballon. Il a donc pu tirer, mais Perkins était à la bonne place pour arrêter cette frappe croisée.
Malgré le retard à la pause, il y avait des raisons d’espérer, la défense de Dallas était vraiment prenable. Il fallait par contre recommencer à la provoquer. La tâche s’est toutefois compliquée dès la reprise. L’arbitre sanctionnait Bernardello pour une faute de main à 20 mètres du but. Un coup franc idéalement placé que Diaz n’a pas manqué d’envoyer de très jolie manière dans la lucarne de Perkins (3-1).
Pendant plusieurs minutes, l’Impact a semblé abandonner ou, en tout cas, ne plus vraiment y croire. Durant ce laps de temps, Diaz aurait encore pu alourdir la marque en profitant d’un ballon que la défense éprouvait bien du mal à dégager mais qu’il envoya un fifrelin à côté du but.
Et pourtant… Oui, et pourtant. Les moments de léthargie dans la défense de Dallas étaient encore fréquents. L’un d’eux a permis à Mapp, Warner et Felipe de se passer le ballon à leur guise, ce qui s’est conclu par un tir du Brésilien dans le coin du but, dévié en corner par Seitz.
Même lorsque les défenseurs adverses ne leur laissaient pas trop d’espace, les Montréalais pouvaient prendre le dessus. Felipe en a donné le parfait exemple quand, serré de près sur le flanc gauche, il est quand même parvenu à centrer en direction de Wenger, mal tenu par les défenseurs centraux et qui a, en outre, sauté plus haut qu’eux pour prolonger le ballon au fond des filets et relancer le match (3-2).
La suite se poursuivait avec les scénarios connus de chaque côté du terrain. Ainsi, Warner a envoyé un joli ballon à travers les arrières locaux en direction de Felipe, dos au but, qui a réussi à se retourner et à frapper, trop mollement toutefois pour inquiéter Seitz. En face également, le topo était connu, avec Castillo qui passait encore à travers plusieurs adversaires comme dans du beurre et envoyait un centre qui arrivait aux alentours du point de penalty où Escobar, seul, croquait la reprise de son premier ballon en MLS.
La dernière occasion a été pour Camara, qui avait bondi sur un ballon que les Texans éprouvaient toutes les peines du monde à dégager : le tir de loin du défenseur français a obligé Seitz à plonger pour dévier en corner. Malgré de la bonne volonté et une défense adverse qui a souvent paniqué, l’égalisation a rarement été dans l’air avec trop peu d’occasions durant la petite demi-heure qui a suivi la réduction du score.
Le règne de Frank Klopas à Montréal commence donc par une défaite qui n’est pas très rassurante. L’arrière-garde a été particulièrement en-dessous du niveau attendu, alors que devant, il y a certes eu deux buts, mais l’Impact ne jouera pas chaque semaine face à des défenses aussi fébriles. Les bons points vont surtout aux joueurs offensifs, tantôt combatifs, tantôt efficaces, mais qui auront besoin de plus d’aide de leurs coéquipiers face à des adversaires plus solides. Il reste encore beaucoup de travail pour que les beaux discours de début de saison se matérialisent en résultats. La prochaine échéance est dans une semaine, à Houston qui a battu New England 4-0.
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