Bilan de la saison 2003

Publié le 9 septembre 2003

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Battu l'an dernier en quart de finale par Rochester, Montréal avait pour objectif principal de faire mieux cette saison et de, pourquoi pas, s'emparer du titre pour son dixième anniversaire. Afin d'y parvenir, les petits plats avaient été mis dans les grands avec l'acquisition de pas moins de onze joueurs ayant tous ou presque une certaine expérience internationale. Dans l'autre sens, mis à part les départs de Braz et Bernier, aucun des nombreux hommes à avoir quitté le navire n'étaient des matelots indispensables.

Sportivement, jamais Bob Lilley n'a pourtant pu concrétiser les ambitions de Joey Saputo, qui veut faire de Montréal une formation de pointe. Il n'est jamais parvenu à donner une ligne de conduite à son équipe. De nombreux joueurs ont été baladés de gauche à droite et inversement, et il n'y a jamais eu de stabilité au sein du onze de base. Rarement, d'ailleurs, il a été le même deux fois de suite. Ses penchants pour le jeu défensif à outrance ont offert au nombreux public un spectacle indigne de la qualité des joueurs mis à sa disposition.

Le match d'ouverture à domicile, qui s'est soldé par un 0-0 sans relief contre Richmond, illustre parfaitement le reste de la saison. Des points, certes, mais jamais ou presque la manière. Pourtant, il y eut très tôt une série de 7 matches sans défaite. Ensuite, un plus convaincant six sur neuf contre Rochester a permis de les dépasser. On pensait alors la machine lancée et voir le jeu s'améliorer au fil des semaines. C'est tout le contraire qui se produisit.

Une série de quatre matches à domicile était censée illustrer ces progrès. Elle a au contraire mis certaines failles au grand jour. Un manque d'emprise sur l'adversaire et une peur de se faire remonter ont valu quelques retournements de situation désastreux (contre Toronto ou Vancouver) et des matches pitoyables (contre Pittsburgh ou Syracuse). La blessure de Sebrango n'a évidemment rien arrangé surtout que Bob Lilley ne souhaitait adjoindre personne à Biello pour l'aider devant.

Si l'équipe a terminé deuxième à l'issue de la saison régulière, cela illustre plus la faiblesse de la ligue et de l'opposition que ses propres forces. Elle n'a que trop rarement imposé son jeu à ses adversaires. Elle ne l'a pas souvent essayé non plus, ce qui explique qu'au fil de la saison, elle était de moins en moins crainte et respectée. Six victoires et quatorze buts à domicile en quinze rencontres : ces chiffres ne sont pas ceux d'un champion en puissance. Rochester, pourtant en nette perte de vitesse en fin de saison, est venu rappeler à Montréal la dure réalité lors des quarts de finale. Et le réveil fut beaucoup trop tardif.

La victoire en Coupe Can Am et en Coupe des Voyageurs sont des consolations qui mettent du baume au cœur. Elles sont cependant loin d'être les seules occasions de se réjouir de ce qu'il s'est passé en 2003 à l'Impact de Montréal. L'intégration de nombreux jeunes prometteurs dans l'équipe a été une réussite et si le noyau reste en l'état, il nous promet de très belles choses avec un entraîneur de qualité. Quant au public, il a plus que répondu présent, avec une moyenne de spectateurs en hausse de 36%. Imaginez ce que ce sera quand le spectacle sera au rendez-vous.


Les tournants :

Vendredi 6 juin : Contre Toronto, Montréal aligne son septième match de rang sans défaite. C'est le dernier de cette série mais son déroulement est significatif : la victoire est au rendez-vous, la manière laisse à désirer.

Dimanche 22 juin : Montréal s'embourbe dans le sable de Rochester mais malgré la défaite, a joué un très bon match. En outre, il reste sur un six sur neuf contre son adversaire le plus direct et prend la tête du groupe, pour ne plus la quitter.

Mercredi 16 juillet : Après une excellente première mi-temps contre Toronto, Montréal joue à onze derrière et s'incline. Sebrango se blesse en fin de match. Le signal d'alarme est tiré pour la première fois.

Mercredi 23 juillet : Rétabli et déjà aligné le dimanche précédent, Sebrango se blesse à nouveau, après cinq minutes. Les ligaments sont touchés, sa saison est terminée. L'Impact dispute un match exécrable qui ne laisse rien présager de bon.

Vendredi 5 septembre : Les 67 premières minutes du match aller du quart de finale à Rochester sont à l'image de la fin de saison en demi-teinte de l'équipe. Menée 2-0, elle devient enfin entreprenante. Il est trop tard.


Les joueurs :

Le noyau : Presque parfait. Très bien équilibré entre les défenseurs, milieux et attaquants, entre joueurs capables d'évoluer dans l'axe, à gauche et à droite. Jeune, mais pas tant que ça : 50% des joueurs avaient moins de 25 ans, 50% en avaient plus. De grande qualité aussi puisque presque tous les joueurs pourraient revendiquer une place de titulaire dans d'autres équipes de A-League et nombre d'entre eux ont une expérience internationale. La seule faille : un remplaçant valable à Sebrango, à l'image de François dans l'axe de la défense. Mais s'il avait été là, aurait-il été utilisé ? Kolic et Ngon n'ont en tout cas pas reçu véritablement leur chance.

Top : Martin Nash. Arrivé à notre grande surprise en début de saison, il était le meneur de jeu qui manquait à l'équipe. La présence de l'international canadien a contribué à hausser le niveau de jeu de la formation montréalaise d’un cran. L’alliance de sa technique et de sa créativité en font un des meilleurs joueurs de la A-League et son coup de patte a rapporté de nombreux points à l’Impact cette saison.

Flop : Drew Kopp. Revenu dare-dare après la saison de soccer intérieur, il n'a jamais réellement retrouvé son niveau de l'année dernière. Avec une concurrence plus forte, il a peu joué. S'il n'a pas vraiment démérité, il y a de nombreux joueurs de son calibre dans la ligue et il vient en outre grossir le quota d'étrangers. Il est toujours mieux que ces derniers apportent un plus à l'équipe.


Le coach :

Bob Lilley : Pour sa deuxième saison à la barre de la formation montréalaise, l'entraîneur n'a pas réussi à faire mieux que la première. Avec de meilleurs joueurs, il s'est fait éliminer au même stade de la compétition, en quarts de finale, contre le même adversaire, Rochester. Il n'est d'ailleurs jamais parvenu au cours de sa carrière à éliminer cette équipe en fin de saison. Pire : par ses nombreux changements, il n'a jamais su apporter de stabilité dans l'équipe et sa tactique des plus frileuses lui a valu de nombreux ennemis. Beaucoup de monde attend son départ avec impatience.


Tendances :

Spectateurs (++) : Avec 7317 spectateurs de moyenne (contre 5355 l'an dernier, ce qui était déjà un sommet), la popularité du club grimpe en flèche. La diffusion de rencontres à la radio n'y est certainement pas pour rien non plus, mais on ne peut que louer le travail des dirigeants pour attirer le public. Les records d'assistance ont été battus plusieurs fois en cours de saison et la configuration actuelle du stade ne suffit plus à contenir tout le monde. Cerise sur le gâteau : lors du quart de finale, il y avait plus de monde pour le retour à Montréal que lors de l'aller à Rochester !

Ambiance (+) : Le succès populaire réjouit tout le monde dans les coulisses alors que dans les gradins, les Ultras Montréal sont toujours là et le public participe davantage depuis que le DJ a arrêté l'insupportable musique pendant le match. La cohésion dans le groupe semble forte également. Le caractère de l'entraîneur, son incartade avec Biello à Syracuse et le bannissement de Kolic viennent assombrir le tableau.

Spectacle (--) : En quinze rencontres de A-League à domicile, Montréal a marqué seulement quatorze buts. Le jeu développé était des plus frileux et aucun adversaire ne craignait son déplacement au Québec.

Finances (+) : Avec des joueurs de plus haut calibre que l'an dernier, le budget salaires a sûrement été revu à la hausse. Il en a vraisemblablement été de même avec les rentrées aux guichets et diverses autres recettes (sponsors, produits dérivés,...) On ne peut cependant guère en dire plus car on ne sait pas grand-chose des finances du club.

Adaptation (+) : Avec l'arrivée de presque une équipe entière (deux gardiens et neuf joueurs de champ), on se doutait que tout le monde ne recevrait pas sa chance de pareille manière. McDonald est parti, Arango, Ueltschey et Olivieri patientent et on pouvait s'attendre à mieux de Lemire. Dans l'autre sens, Nash est devenu la plaque tournante de l'équipe, François et Williams sont plus que des remplaçants de luxe, Matondo est promis à un brillant avenir et Ribeiro a fait une arrivée fracassante en fin de saison. Quant à Ngon, il n'a pas vraiment reçu sa chance.
Matthias Van Halst
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