TORONTO : Johnson, Petretta, Gomis, Rosted, Spicer (72
e Marshall-Rutty), Coello (58
e Franklin), Flores, Longstaff (64
e Thompson), Insigne (58
e Etienne), Owusu (64
e Kerr), Bernardeschi
MONTRÉAL : Sirois, Campbell, Waterman (69
e Corbo), Alvarez (46
e Sosa), Ruan, Piette, Choinière (69
e Zouhir), Lassiter, Duke (46
e Yankov), Ibrahim, Vilsaint (90
e Biello)
ARBITRE : M. Chapman
LES BUTS : 5
e Longstaff (1-0), 13
e Bernardeschi (2-0), 19
e Owusu (3-0), 58
e Bernardeschi (4-0), 60
e Bernardeschi (5-0), 67
e Ibrahim (5-1)
De rivalité, il ne fut jamais question. De match non plus, d’ailleurs. Menant 3-0 après moins de 20 minutes et emmené par un Bernardeschi auteur d’un triplé, Toronto a humilié Montréal 5-1.
LE MOMENT CHARNIÈRE
- On ne joue pas depuis cinq minutes et Toronto marque de la façon qui lui a permis de construire ses succès cette saison : une action construite, le passage par un flanc, et la conclusion au petit rectangle. Visiblement, Montréal n’a pas seulement perdu son directeur sportif ces dernières semaines, mais aussi son responsable du visionnement des adversaires…
LE JOUEUR CLEF
- Auteur de trois buts, Bernardeschi a justifié son statut et donné une des nombreuses leçons reçues par Montréal ce soir.
LE JEU
- Montréal a joué ? Ah oui, un peu, quand la messe était dite… Parce que Toronto voulait s’amuser et pratiquer du hourra-football. Ce qui a parfois bien énervé John Herdman d’ailleurs…
L’HISTOIRE
- Avant la saison, personne ne voyait Montréal terminer derrière Toronto. En début de championnat, tout le monde vantait ses progrès en déplacement (les mauvaises langues ajoutant qu’il y était nul l’an dernier). Certes, mais un match face à un rival est toujours particulier. Ou doit l’être. On l’a vu l’an dernier, avec une victoire 2-3 des hommes d’Hernan Losada en Ontario, en marquant deux fois dans les 25 premières minutes. Un scénario initial à l’opposé de celui de ce soir. Finalement, ce n’est peut-être pas qu’un problème d’envie ?
TROIS AUTRES POINTS À RETENIR
- Laurent Courtois a encore aligné ce qu’il considère être comme sa meilleure défense et son meilleur milieu de terrain. Devant, il n’avait qu’un gros choix à effectuer, il a placé Yankov sur le banc. Pourtant, match après match, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et on voit que quand il faut défendre, la paire Ruan - Campbell se troue régulièrement. On commence à avoir du mal à comprendre pourquoi l’entraîneur persiste dans certains de ses choix.
- Montréal a déjà pris quelques claques cette saison. Il a aussi gagné quelques rencontres… mais jamais encore par plus d’un but d’écart. Autre source d’inquiétude ?
- On s’était posé la question avant la saison, ce soir en fut une parfaite illustration : où sont les leaders quand ça va mal ? Qui, sur le terrain, secoue ses partenaires et/ou leur donne des instructions pour revenir dans le match ? Question leadership, on se croirait revenu à l’époque de Rémi Garde. Quand le seul semblant de sentiment de révolte semble venir d’Ibrahim, sans lui manquer de respect, ça en dit long sur l’état d’esprit régnant sur le terrain ce soir.
RÉCIT
Après des débuts de rencontre plus intéressants face à Miami et Columbus, malgré la suite, ce samedi, les 20 premières minutes furent catastrophiques pour des Montréalais archi-dominés, avec trois buts à la clef.
Le premier, le plus symptomatique, tant des problèmes de la soirée que des qualités adverses, vit Toronto construire sur la gauche pour permettre à Spicer d’y déborder avant de glisser le ballon à Longstaff, oublié dans le petit rectangle (1-0).
Le second fut un moment d’oubli, permettant à Bernardeschi de bénéficier de trop d’espace, ce qui lui donna tout le temps de se mettre en position de tir et de canonner dans le plafond (2-0). Quant au troisième, ce fut une offrande du duo Waterman - Choinière, tentant maladroitement de relancer au cœur de son rectangle, ce dont tira profit Insigne qui offrit le 3-0 à Owusu…
20 minutes, le match était déjà plié. La bonne nouvelle ? Toronto lâcha un peu la bride aux Montréalais… sans pour autant ne pas tenter d’exploiter les occasions qui se présentaient à lui. Ce qui donna une deuxième moitié de mi-temps débridée et riche en occasions de part et d’autre.
Avant même la demi-heure, on eut droit à un tir au-dessus de Vilsaint depuis l’entrée du rectangle, à la première parade de Johnson sur une tentative d’Ibrahim, à la réponse de Bernardeschi forçant Sirois à détourner son tir dangereux en corner puis isolant Insigne face au portier montréalais qui remporta le face-à-face, avant une tête hors-cadre de Rusted reprenant un centre au deuxième poteau.
Et le dernier quart d’heure nous offrit encore cinq occasions : une frappe de Vilsaint dans le filet latéral, un tir loin au-dessus de Petretta isolé par une talonnade d’Owusu, une mauvaise gestion défensive de Toronto qui se termina par un envoi de Lassiter sur Johnson, lequel fut ensuite bien placé sur un tir de loin de Vilsaint. Et juste avant la pause, Choinière envoya un coup franc intéressant non loin du cadre.
Pour espérer, ou au moins faire semblant d’y croire, Montréal devait marquer rapidement. Ce qu’il aurait dû réussir si Vilsaint, seul face au but vide à moins d’un mètre de la ligne, n’avait pas placé le ballon à côté. Ou si un coup franc ayant traversé le mur avait été mieux exploité par Piette et Lassiter.
Ainsi, la punition se poursuivit, avec deux buts de Bernardeschi en deux minutes : le premier quand son centre, cadré, fut raté par Owusu mais finit quand même au fond des filets (4-0), le second après une passe d’Etienne qui avait pourtant trois adversaires entre lui et l’Italien (5-0).
Le score eut encore pu être plus lourd sans deux beaux plongeons de Sirois, l’un à l’heure de jeu, sur une reprise de la tête d’Owusu, l’autre dans les arrêts de jeu, le gardien étant le seul à arrêter la chevauchée de Kerr qui passait dans le rectangle comme dans du beurre.
On finira quand même sur une rare bonne note de la soirée : le but d’Ibrahim, servi entre les défenseurs par Campbell, qui a sauvé l’honneur en milieu de deuxième mi-temps. Après quoi, il n’y eut presque plus rien à voir. Cela dit, les occasions furent nombreuses ce soir. Et puis, ça a peut-être empêché un score de tennis, voire pire…