MONTRÉAL : Perkins, Arnaud, Nesta, Ferrari, Tissot, Bernardello, Bernier (57e Felipe), Mapp (61e Smith), Romero (57e Wenger), Nyassi, Di Vaio
NEW ENGLAND : Reis, Farrell, Soares, Gonçalves, Tierney, Caldwell, Rowe, Sene (24e Imbongo, 63e Alston), Nguyen, Fagundez (81e Simms), Agudelo
ARBITRE : M. Penso
AVERTISSEMENTS : Nyassi, Ferrari, Romero, Nguyen, Wenger, Arnaud
LES BUTS : 31e Gonçalves (0-1)
Le club avait insisté plus que lourdement sur l’importance de ce match contre New England, qui s’est résumé en un flop total. L’équipe n’en a pas touché une en première mi-temps et fut totalement impuissante après la pause, malgré sa domination. Résultat : deux occasions en 90 minutes et une défaite 0-1.
L’Impact de Montréal a l’art de se mettre la pression lui-même. Il en a fait une superbe démonstration cette semaine, notamment sur les réseaux sociaux, en répétant aux cinq minutes que ce match était le plus important de l’histoire du club, en rajoutant régulièrement plusieurs couches. Cette pression a-t-elle paralysé les joueurs ? Toujours est-il que ceux-ci ont été d’une rare impuissance pendant 90 minutes, se créant à peine deux occasions (dont une par Nesta !)
Ajoutez à ça que le match se jouait en après-midi, ce qui est toujours mauvais pour l’ambiance, une blessure très grave pour Saer Sène, un scénario tout sauf enchanteur, une équipe menée pour la deuxième fois de son histoire (et de suite) à la mi-temps devant son public et ne se réveillant pas après la pause, ça vous donne tous les ingrédients d’un mécontentement exprimé par la foule à l’issue des débats.
Après 5 minutes intéressantes de Montréal, New England a en effet pris le contrôle des opérations et s’est créé presque toutes les occasions. Ça a commencé avec un tir à distance bondissant de Nguyen, légèrement décalé sur la gauche, que Perkins a dévié en corner. Sène a ensuite produit un gros effort individuel plein axe mais sa frappe a frappé l’extérieur du poteau. Au quart d’heure, les locaux ont poussé un gros ouf de soulagement quand, suite à une série de dribbles de Nguyen, qui a fini au sol, le ballon a abouti dans les mains de Perkins sans conséquences fâcheuses.
New England commençait à pousser, passant surtout par l’axe où ses joueurs s’infiltraient pas mal trop facilement. Ce fut au tour de Sène d’y parvenir, avant de passer entre Arnaud et Ferrari. Le premier nommé, placé au back droit pour suppléer Camara suspendu, toucha le ballon mais cisailla également son adversaire dont le pied était resté coincé dans le sol. Pas de faute, mais une très grave blessure pour le Français, dont la cheville était retournée et le pied complètement à l’envers. Le capitaine de l’Impact fut le premier à appeler le soigneur, rapidement imité par ses coéquipiers. Même le kop, qui aime charrier les blessés adverses, était silencieux : ça en disait long sur la gravité de la blessure.
Le rythme, qui n’était déjà pas très élevé, a encore baissé à la reprise du jeu (arrêté plus de 5 minutes), les acteurs étant pas mal sonnés suite à la blessure de leur collègue de travail. Le scénario ne changeait cependant pas tellement, avec des visiteurs qui conservaient la maîtrise du ballon et dont la défense n’était vraiment pas inquiétée.
On venait de passer la demi-heure quand un coup franc arriva droit sur la tête d’Agudelo, qui manqua complètement sa reprise. Le ballon s’écarta sur la gauche où Nguyen le donna immédiatement à Fagundez qui le glissa vers Agudelo, idéalement placé devant le but vide… mais l’attaquant ne parvint pas à y toucher. Cependant, Gonçalves, en embuscade au deuxième poteau, surgit et ne laissa pas passer la chance d’ouvrir la marque (0-1).
Il fallut attendre la 41e minute pour voir une première occasion réelle montréalaise. Après avoir récupéré le ballon plein axe, Romero partit en contre et servit Di Vaio, bien placé, dont le puissant tir croisé fut repoussé par Reis.
Gonçalves a failli inscrire son deuxième but de la journée juste après la pause. Son tir de loin se dirigeait juste sous la transversale mais la main de Perkins était là pour dévier le ballon en corner. 20 minutes plus tard, un coup franc de Tierney fut repoussé par la même transversale. Entre temps, Montréal avait monopolisé le ballon, sans parvenir à se montrer dangereux. Et Marco Schällibaum avait déjà effectué ses trois changements… Encore quelque chose qui en dit long sur l’impuissance de l’équipe en ce samedi après-midi.
La deuxième occasion montréalaise digne de ce nom est tombée à un peu plus d’un quart d’heure de la fin. Un corner était repris de la tête par Nesta, mais ce n’était pas cadré. New England laissait venir sans être réellement inquiété. Et quand il en avait l’occasion, il parvenait à se montrer menaçant. Après avoir pris le dessus sur Arnaud, Tierney centra vers Fagundez dont la tête fut un rien trop croisée.
Et puis ? Et puis rien. L’impuissance montréalaise s’est poursuivie pendant 20 minutes (il faut rajouter les 5 minutes d’arrêts de jeu, généreusement accordées par M. Penso). Et au coup de sifflet final, le stade a, pour une très rare fois, même hué l’équipe. C’est dire…
C’est toujours quand on s’y attend le moins que l’équipe nous réserve de bonnes surprises. Quand les espoirs sont aussi élevés que l’incertitude, la pression venant de l’intérieur est souvent très forte, trop forte… et la déception finalement au rendez-vous. Ce serait vraiment dommage que le scénario se produise cette saison. Allez, pour quand même finir sur une note positive, Montréal ne partira pas favori mercredi au LA Galaxy. Ce sera le bon moment pour déjouer les prévisions et repartir du bon pied.